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Le crowdfunding, 3e partie: objectifs et contreparties

Publié le 18 décembre 2015 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Les objectifs à atteindre et les contreparties "offertes" aux contributeurs, ce sont là deux aspect majeurs du crowdfunding, garants de la confiance et de la complicité précédemment abordées. Alors que le premier est une preuve de transparence et de sincérité dans le travail à accomplir avec la somme perçue, le second est une sorte de remerciement, symboliquement marqué par un "cadeau". Il n'est pas anodin et participe à créer un lien étroit entre l'entrepreneur, qu'il soit vidéaste, musicien ou programmateur, et son public, et peut donner à ce dernier un sentiment d'appartenance à un groupe (de privilégiés). Prenons comme exemple Gravity, groupe montpellierain de la scène métal, qui a récemment réalisé une campagne de financement participatif pour la conception de leur troisième album. Financé à hauteur de 29% (soit une somme récoltée de 2020€), le projet affichait clairement les objectifs financiers qu'ils s'étaient fixés: 1500€ pour mixage et mastering; 2000€ avec design de l'album; 3000€ avec pressage des CD en plus; 5000€ pour le tout avec clip vidéo et 7000€ si le merchandising est ajouté.

En affichant ainsi par paliers à atteindre les objectifs fixés, le groupe fait d'une pierre deux coups. Dans un premier temps, il montre au public sa bonne foi en lui dévoilant explicitement comment sera utilisé son argent et, dans un second temps, il l'invite à s'investir dans l'espoir d'atteindre un certain palier, selon les attentes de chacun. Parmi les contreparties à la participation à la campagne, Gravity offre, entre autres, leurs précédents albums, des remerciements publics, des T-shirts, etc... Tout comme eux, Karim Debbache, dans sa campagne de financement de sa nouvelle émission Chroma, proposait des scripts du scénarios, et Doko Roko, le jeu indépendant de Éric Mack proposait une généreuse liste de compensations allant de 10 à 500$. Par cette pratique, les instigateurs cherchent d'une certaine manière à donner une motivation supplémentaire au public, comme pour les paliers, mais aussi à le remercier de son soutien basé, cela sera suffisamment répété, avant tout sur la confiance. Car il faut bien se rendre à l'évidence: lorsque le projet et proposé en financement, rien ne prouve qu'il parviendra à se concrétiser malgré la réussite du crowdfunding et le public, même s'il sera remboursé en cas d'abandon, place ses espoirs et son argent sur des résultats hypothétiques. Les contreparties, sans se porter garantes de l'aboutissement du projet, peuvent masquer cette "prise de risque" par des récompenses plus tangibles et donc plus alléchantes. Cependant, même dans ce système qui semble être une alternative idéale au système conventionnel, les "trahisons" ne sont pas inexistantes, comme en témoigne le projet Duelyst, un jeu indépendant ayant rencontré un franc succès sur Kickstarter et ayant annoncé, une fois financé, un revirement de politique. Le jeu devant être financé se défendait de vouloir être un free-to-play (jeu gratuit), affirmation oubliée après la campagne. Cette annonce a déçu les intéressés et les financeurs qui déclarèrent qu'ils n'auraient pas payé pour un jeu gratuit. Un fait au final anecdotique, compte tenu de la qualité proposée malgré un contenu gratuit, mais qui ne manque pas de se questionner sur les limites du système.

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