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Le pavillon mauresque à l´exposition universelle de Paris en 1867 (aujourd´hui dans le parc de Linderhof)

Publié le 21 décembre 2015 par Luc-Henri Roger @munichandco
Le pavillon mauresque  à l´exposition universelle de Paris en 1867 (aujourd´hui dans le parc de Linderhof)
Le pavillon mauresque  à l´exposition universelle de Paris en 1867 (aujourd´hui dans le parc de Linderhof)
Deux dessins du pavillon mauresque réalisés lors de l´Exposition universelle de 1867. publiés dans  le Grand album de l'Exposition universelle, 1867: 150 dessins par les premiers artistes de la France et de l´étranger, publié par Michel Lévy, frères, à Paris en 1868.

Le pavillon mauresque  à l´exposition universelle de Paris en 1867 (aujourd´hui dans le parc de Linderhof)

Plan du pavillon mauresque par l´architecte Carl von Diebitsch
Technische Universität Berlin, Architekturmuseum in der Universitätsbibliothek,
41593

Le pavillon était situé dans la section prussienne du parc de l´exposition. Un industriel des chemins de fer prussien, Bethel Henry Strousberg, le racheta à la veuve de l´architecte Carl von Diebitsch après l´exposition. en 1870, et l ´installa dans le parc de son palais de Zbirow en Bohême. En 1876, à la suite de la faillite de Strousberg, le Roi Louis II l´acheta et le fit remonter dans le parc de son château de Linderhof, non sans lui avoir fait subir des transformations comme l´installation du trône du paon ou d´une fontaine de marbre. La dernière version du pavillon telle qu´on peut la visiter aujourd´hui est ainsi assez différente de l´original que les visiteurs de l´exposition universelle de Paris ont pu voir en 1867.
Voici la description très détaillée du pavillon mauresque, telle que publiée dans les Rapports du jury international de l´ Exposition universelle de 1867 publiés sous la direction de M. Michel Chevalier, Imprimerie administrative de Paul Dupont, Paris, 1868 (pages 302 et suivantes de la section Monuments et spécimens d´architecture des rapports)
"M. de Diebistch, de Prusse, a aussi, dans le quartier allemand du parc, élevé un pavillon mauresque très-élégamment décoré et très-habilement construit. S'il s'écarte un peu, dans certains détails, des modèles hispano-arabes, il faut se rappeler que M. de Diebistch n'a pas prétendu présenter un monument d'une architecture rigoureusement définie, mais bien tenté d'introduire dans les mœurs, les habitudes et le goût de ses contemporains, pour les luxueuses habitations de plaisance, le style orné de l'architecture orientale. Le plan de l'édifice est byzantin. C'est un carré central, surmonté d'un dôme, avec quatre ailes formant la croix grecque. Mais ces ailes sont peu saillantes elles n'ont pas plus d'importance que les macharabys des constructions mauresques. l'intérieur, le plafond du carré central est soutenu, aux angles des parties en saillie, par des groupes de quatre colonnettes réunies sur un même socle, découpant trois ouvertures, et supportant des arcs en plein cintre surhaussé dont l'intrados est festonné en dents de scie. Dans le système de construction de M. de Diebistch, les colonnes groupées ne servent qu'à l'ornementation. Le véritable support est une tige de fer, ou cinquième colonnette, placée au milieu des autres, mais sans ornements, et produisant le fâcheux effet de masquer le jour qui doit passer entre elles et de dissimuler leur isolement. Au dessus des arcatures, règne une frise décorée de colonnettes géminées, mais non accouplées, supportant un tailloir commun sur lequel repose une fausse arcature trois lobes. Le plafond, horizontal, suivant le style mauresque, est divisé en caissons sur chacun des quatre côtés, entre les caissons d'angle, l'espace est divisé en trois parties. Le tambour de la coupole est octogonal. Il se trouve raccordé avec la forme carrée du plafond au moyen de quatre petits caissons triangulaires. Chaque panneau du tambour est percé de trois ouvertures en plein cintre garnies de verres de couleur. La coupole est hémisphérique. Elle est raccordée au tambour par une fraction d'anneau concave et huit petits pendentifs triangulaires. Le tambour cylindrique qui surmonte l'anneau concave est décoré de colonnettes simples, très-nombreuses, sur lesquelles viennent s'appuyer et s'étager une suite de petites niches en stalactites dont l'ornementation est or et bleu. Aux façades principales les ouvertures correspondent la colonnade intérieure et présentent une baie principale avec arcature en plein cintre surhaussé, et deux baies latérales dont les arcs reposent sur des colonnettes. Toute cette construction est établie en fer, bois et plâtre. L'ossature, colonnes, bassement», corniches, membrures verticales et horizontales, est en fer; les panneaux et les archivoltes, ainsi que le plafond sont eu bois et plâtre; la voûte du dôme est en zinc. L'emploi du fer dans la construction des monuments déjà été tenté et n'a pas donné de résultats satisfaisants, si ce n'est pour les planchers et les dômes, c'est-à-dire pour la substitution des charpentes en fer aux charpentes en bois. Il est bien entendu que nous ne comprenons pas sous cette désignation de monuments ce qu'on désigne sous le nom général de halles. M. de Diebistch fait en ce genre une nouvelle tentative, qu'on doit encourager, mais sans en dissimuler les écueils. Il déjà construit plusieurs maisons de ce style Berlin. Il en édifie d'autres pour le vice-roi d'Egypte. Il a, ce nous semble, un danger d'autant plus difficile éviter, que le climat des pays dans lesquels ces constructions seront placées comportera de plus grandes variations de température: c'est la grande différence de dilatation du fer, du bois et du plâtre. En outre, pour apprécier sa juste valeur l'innovation tentée par M. de Diebistch, il faudrait savoir si la dépense est diminuée, et si l'attrait du bon marché pourra contribuer à répandre le goût de cette architecture luxueuse, élégante et gracieuse dans ses proportions, éclatante par sa décoration. Nous en doutons. A ce point de vue, l'architecte parait avoir mieux réussi pour le mobilier de ce pavillon, dans lequel il conservé, non-seulement les formes, mais encore les étoffes et les décorations du style hispano-arabe. Les appareils de luminaire sont exécutés en fonte de fer et en bronze, et ornés de croissants dorés et d'étoiles en cristal. Il trois photophores ainsi établis et un grand lustre, de style mauresque, garni de cristaux polychromes; au centre du pavillon est placé un buffet en bois et cristal. Les panneaux du soubassement intérieur, ainsi qu'un guéridon, sont formés de plaques de cristal imitant les mosaïques de faïences colorées. La face inférieure du cristal est gravée l'acide fluorhydrique, et ensuite colorée et dorée. Les buttacas et les différents vases sont en fonte ou en zinc, sauf les parties délicates, telles que des anses très-découpées, qui sont en bronze. La fontaine centrale est en verre de deux couleurs, travaillé comme le verre de Bohême. Enfin, au devant du pavillon, sont des meubles de jardin de même style. Ce sont des buttaccas en bois et des bancs en fonte de fer. On comprend que ces procédés de fabrication permettent d'obtenir, des prix relativement restreints, des meubles d'une ornementation très-riche et très-brillante. "
Le pavillon mauresque  à l´exposition universelle de Paris en 1867 (aujourd´hui dans le parc de Linderhof)
Un autre texte contemporain de l´exposition paru dans la presse allemande spécialisée (Deutsche Bauzeitung, volume 1 page 278)décrit le pavillon de Diebitsch:
"Diebitsch für die Franzosen ein Gegenstand vielfacher da sie sich dieses prachtvolle Stück Orient dem kalten und trüben Vaterlande Preussen gar nicht können Der Pavillon zeigt einen quadratischen Saal mit zwei Vorhallen und einer im Innern umlaufenden Bogengalerie von einer Kuppel bedeckt die im von vier kleinen Nebenkuppeln flankirt wird Konstruktion ist in einfachster Weise bewirkt und darauf berechnet das Ganze leicht zerlegen und versenden zu das Gerippe von Eisen die durchbrochenen Theile Eisen resp Zinkguss die Wände von kolossalen die in Holzrahme eingefügt sind Bei der die in der reichsten Weise erfolgt ist und sich alle Flächen erstreckt ist der Beweis versucht und dass die grellsten und schreiendsten Farben ohne Vermittelung neben einander gesetzt werden können sich dennoch zu harmonischer Wirkung vereinigen lassen sie in architektonischen Mustern namentlich im Relief auftreten Ein Muster von Roth Blau Schwarz Gold z B erscheint dabei in einiger Entfernung wie zarteste Viollet aber es ist klar dass sich mit den Tönen der Mineralfarben wie sie ja auch das verwendete ganz andere Wirkungen erzielen als mit den stumpfen gebrochenen Haibtönen wie gegenwärtig in unseren Dekorationen beliebt sind Wenn schon das Aeussere des Pavillons der auf einer nen Erhöhung belegen ist mit diesen bunten Wänden toh den gezackten Bekrönungen und den goldstrahlenden Kuppeln weither die Beschauer herbeilockt so ist das Innere doch fast noch anmuthiger Zu der Farbenpracht welche die Decken und Wände mit feinem Relief Ornamente überzieht tritt hier noch der Reiz der bunten Glasfenster in den Wänden und unter der Kuppel der Panneele in buntem Glas Mosaik vor Allem aber der Ausstattung Eine Fontaine mehre Kronleuchter schöne Möbel mit bunten Polstern Parquetböden und Teppiche Alles ist im arabischem Style bis in die kleinsten Details herab mit feinstem künstlerischen Gefühle durchgebildet und schliesst sich zu einem Ganzen von schönster Einheit So sehr sich der Orient oder vielmehr die Franzosen auf seine Rechnung in allerhand nationalen Bauten angestrengt hat von denen ich noch zu berichten habe so ist doch leicht wahrzunehmen wie sehr diese kleine Anlage allem Aehnlichen weitaus überlegen ist Der Pavillon ist wie frühere Arbeiten von C v Diebitsch der sich den grösseren Theil des Jahres in Cairo befindet für die Ufer des Nils bestimmt ob er an unserer Spree ebenso am Platze wäre will ich vorläufig dahingestellt sein lassen Kein deutscher Zelot aber kann es mir verargen wenn ich diese orientalische Kunst sobald sie wie hier wirklich zur Kunst geworden ist ungemein glänzend und anziehend finde und mich freue dass es einem Lands manne von uns gelungen ist sie in dieser Weise neu zu beleben."

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