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Pourquoi Le Réveil de la Force m'a fichtrement déçu
Publié le 19 décembre 2015 par Poisseman @PoissemanA film exceptionnel, critique ciné exceptionnelle. Il faut dire que la guerre dans la galaxie très lointaine, je la suis depuis dès lustres et pas seulement de par les six films existants, et que j'ai adhéré dès le départ à la philosophie de George Lucas et du transmédias que l'on appelle alors "l'univers étendu": lecteur assidu des romans (j'en ai jusqu'à présent lu environ 80 sur les 132 existants), possesseur de la saga Clone Wars (deux saisons animées, un film et enfin six autres saisons faisant suite au-dit film) et du diptyque jeu vidéo Le Pouvoir de la Force, il n'y a que du côté des comics que je ne me suis pas tourné. Autant dire que la trame au-delà de l'épisode 6 ne m'est pas inconnue, tout comme ce qu'il s'y passe trente ans après... et que Disney m'avait bien refroidi en déclarant qu'il ferait fi de tout ce travail de Lucas et de ses collaborateurs pour les films à venir. Et sur ce point, avec Le Réveil de la Force, on ne nous a pas menti.
L'épisode 7 se déroule donc en an 32 - l'an 0 étant l'épisode 4 - et n'a plus rien à voir avec ce que les fanatiques connaisseurs comme moi en attendaient. Pas de guerre contre les reptiles d'une autre galaxie appelés Yuzhaan Vongs, pas de nouvel ordre Jedi, pas de Jacen, Jaina et Anakin Solo... Bref, de base c'est déjà mal barré. On débute donc avec de nouveaux héros créés pour cette nouvelle trilogie (une jeune femme solitaire et un stormtrooper déserteur), une nouvelle version d'anciens protagonistes (un nouveau Vador, un nouvel Empereur, un nouveau R2-D2; bravo l'imagination) et le retour heureusement réussi des vieux briscards. L'histoire tourne ici autour de la disparition de Luke Skywalker, recherché tant par ses alliés de la nouvelle République que par un Empire toujours debout. Un scénario simpliste au possible agrémenté de scènes d'action à gogo et de clins d'oeil estampillés "fan service", ainsi que d'incohérences maladroites (l'utilisation d'un sabre laser par un non-adepte de la Force étant la plus terrible).
Le vrai problème ici, au-delà d'une histoire manquant de surprises, c'est que l'on a droit deux heures durant à une repompe éhontée de ce que l'on vit par le passé, chaque scène s'inspirant - et je suis gentil - de passages cultes des épisodes 4, 5 et 6. La fuite de l'étoile noire (IV), la cantina de Mos Esley (IV), le face à face Kenobi/Vador (IV), la destruction de l'étoile noire (IV), le démarrage d'urgence sur l'astéroïde (V), les visions de Dagobah (V), l'infiltration de la base de l'Empire (VI), on retrouve toutes ces séquences et nombre d'autres dans la mise en scène de ce septième opus... sans oublier les décors: une planète sableuse comme Tatooine et une autre de glace ressemblant étrangement à Hoth, on pouvait quand même espérer un peu plus d'originalité pour une oeuvre aussi attendue.
Alors voila, je ne vais pas aller jusqu'à descendre le film car on a malgré tout un bon divertissement devant nous - le spectateur lambda appréciera facilement - mais c'est pour moi un bien mauvais Star Wars, peu inspiré et trop éloigné de ce que je pouvais en espérer. Je redoutais l'effet Disney déjà vu sur la série Rebels, il a malheureusement bien eu lieu. On verra pour la suite.