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Critiques Séries : Childhood's End. Mini-series. BILAN.

Publié le 22 décembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Childhood’s End // Mini-series. 6 épisodes.
BILAN


Syfy est en train de se reprendre. Depuis le lancement de Ascension, une mini-série qui n’a malheureusement jamais eu de suite, les projets de Syfy sont beaucoup plus axés sur de la vraie SF, comme au temps des succès de Battlestar Galactica ou encore de Stargate. C’est une très bonne chose et ce même si Childhood’s End n’est pas aussi bonne qu’elle ne semblait l’être sur le papier. Adaptée du roman de Arthur C. Clark, Childhood’s End est une histoire fantastique, quelque chose qui parvient à mettre en scène un genre de façon assez intelligente. Et globalement, Childhood’s End colle parfaitement à l’image qu’a Syfy depuis des années alors que l’on nous raconte le résultat potentiel d’un premier contact avec les aliens. En revenant à un genre beaucoup plus sérieux, la SF de Syfy devient plus intelligente avec de vraies questions sociologiques et pertinentes posées de façon intelligentes. Mais d’un autre côté, Childhood’s End est une série très dense avec seulement 6 épisodes pour raconter tout ce qu’elle a à raconter. On va dire que c’est très peu alors que le potentiel de cette série était justement de pouvoir tout développer de façon calme et intelligente. Pourtant, la première partie (les deux premiers épisodes) servent de longue mise en bouche.

Une invasion alien pacifique génère des décennies d'utopie en apparence, mais au détriment de l'identité et de la culture humaine.

Je dirais même que c’est beaucoup trop long et que du coup, on ne profite pas forcément des meilleurs aspects de Childhood’s End. Alors que la série tente de montrer le côté global du phénomène, par moment je retrouve un peu les erreurs faites par V(2009) notamment, dans sa façon de parler d’une invasion alien et de ses conséquences. Car derrière cette série se cache un peu du précepte de base qui se cachait derrière V (2009). Le scénariste Matthew Graham tente de donner un sens a ce qu’il a entre les mains sauf que ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile non plus. La série est déjà très complexe d’autant plus qu’elle pose notamment la question de l’influence alien sur la Terre et l’humanité. Imaginez demain des aliens débarquent et vous promettent monts et merveilles, tout cela en échange de quelque chose (car rien n’est gratuit, même dans le monde des aliens). L’idée qui se cache derrière (et donc la « fin » de la jeunesse) est une occasion de poser aussi des questions pertinentes sur le fait de se méfier de l’autre, de l’eau qui dort et de toutes ces expressions que l’on utilise depuis des décennies. Matthew Graham, plus connu pour avoir créé Life on Mars ou encore Eternal Law, se dirige ici vers quelque chose de complètement différent.

Il sort de l’univers policier et judiciaire afin de nous offrir une aventure unique en son genre. Elle ressemble par moment à tout un tas d’autres trucs comme V par exemple, mais le traitement reste aussi un poil plus profond (surtout si l’on compare avec la version 2009 de la série de SF). Nick Hurran, le réalisateur de cette mini-série parvient à donner un vrai ton alors que le Monsieur connaît très bien la SF pour avoir réalisé plusieurs épisodes de Doctor Who et accessoirement la mini-série d’AMC : The Prisoner (qui visuellement était irréprochable). Au casting, on retrouve Mike Vogel (Under the Dome), Daisy Betts (Persons Unknown, Chicago Fire), Charles Dance, Julian McMahon (Nip/Tuck), Colm Meaney (Hell on Wheels) et j’en passe et des meilleurs. L’histoire se concentre en partie sur Ricky Stormgren, incarné par Mike Vogel. Si ce dernier a une belle gueule, ce que je trouve dommage c’est que finalement l’acteur ne délivre rien de bien nouveau. Il m’a plus ennuyé qu’autre chose alors que le personnage de Stormgren était vraiment intéressant à mon humble avis. L’histoire de son mariage, de son amour perdu, etc. tente de rendre Childhood’s End plus touchante sauf que cela ne fonctionne pas vraiment étant donné que le but de cette série n’est pas d’être tendre mais de parler de choses pertinentes ailleurs.

S’attacher aux personnages, dans une mini-série, n’est pas forcément ce qu’il y a de plus important au premier abord. Je pense qu’avec seulement six épisodes, c’est l’intrigue en elle-même qui prévaut sur le reste. Les émotions peuvent être créées mais de façon sous jacente, petit à petit au fil des épisodes, sans prendre le pas sur le reste. Je crois que Matthew Graham n’a pas très bien cerné tout ça et c’est vraiment dommage. Tout ce que tente d’établir Childhood’s End n’est pas forcément raté non plus, disons que la série a aussi des idées intéressantes, notamment sur l’influence de la pop culture et de l’ADN même de la SF qui se retrouve toujours au coeur du propos dès que la série sort de ces carcans romancés. Finalement, Childhood’s End reste parfois un peu trop dans ses carcans et conventionnelle. Elle suit une lettre à la poste sans sortir des sentiers battus. C’est dommage car je suis sûr et certain que la dite richesse du roman (que je n’ai pas lu mais par rapport aux échos que j’ai pu avoir) n’a pas été exploitée complètement. De plus, Mike Vogel semble donner parfois l’impression de vider Childhood’s End de tout son air et de n’en laisser que très peu à ce qu’il y a justement de plus intéressant ici.

Note : 5.5/10. En bref, une mini-série visuellement ambitieuse, qui a les moyens de ses ambitions mais qui flanche un peu scénaristiquement parlant alors que le rythme n’est pas toujours en adéquation avec l’idée que l’on pouvait se faire de cette série au départ.


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