2015 restera une année à marquer d’une pierre blanche.
Au cœur d’une offre toujours plus dense et pléthorique, mais dont le volume de sorties masque mal un déficit criant de qualité, quelques films auront pourtant réussi à tirer leur épingle du jeu, avec de la matière, et de quelle manière !
La force de frappe marketing n’y changera pourtant rien : Avengers, Jurassic World, et autres Fast and Furious, en dépit de budgets astronomiques et de recettes au box-office colossales, n’auront guère convaincu. Disons-le franchement, ils ont même sacrément déçu.
Non pas que l’on en attendait monts et merveilles loin de là, mais au moins des films conçus avec un minimum de savoir-faire, de passion, et de flamme.
Las, le retour ne s’est pas fait attendre, et ce sont de véritables affronts à l’intelligence du spectateur qui auront en définitive été vendus. Des franchises totalement vidées de leur substance, essorées et rincées, pour ne pas dire décérébrées, qui auront néanmoins incroyablement (de quoi faire grincer quelques dents) bien fonctionnées.
De larmes et de misère, on commençait à se dire que ça devenait franchement peine perdue.
Et puis, et puis.
Trois long-métrages, aux genres totalement différents, sont venus nous rappeler, sans tambours ni prendre leurs fans pour des trompettes, qu’ambition pouvait parfaitement rimer avec qualité et intégrité : tenons-le pour dit, l’argent ne rend pas forcément con.
À tout seigneur, tout honneur : Mad Max : Fury Road, probablement le meilleur film d’action de ces vingt dernières années, un des plus grands tout court, et une claque monumentale s’il en est, rappelant aux yeux du monde à quel point George Miller restait sans aucun doute un des réalisateurs les plus doués, mais également les plus sous-estimés de la planète ciné, et dont l’approche viscérale, visuelle, et sensorielle du média n’est pas seulement un acte militant, mais une véritable profession de foi.
Aux bruits ronflants des moteurs et des tôles froissées, Pixar, lui, y oppose une poésie et une sensibilité à nulles autres pareilles avec Vice-Versa, ou le retour en force du studio d’Emeryville, dont les dernières productions avaient levé un désagréable doute quant au devenir artistique et qualitatif du bijou de l’écurie Disney.
Avec Pete Docter aux manettes, Vice-Versa a cependant prouvé que Pixar n’avait rien perdu de son talent, et que le cinéma sait se faire ludique tout en restant juste et profond, lorsqu’il s’autorise des thématiques risquées (faire éprouver des émotions aux émotions), mais à la fraîcheur salutaire laissant par ailleurs bouche-bée.
Enfin, comment passer sous silence la dernière production de Steven Spielberg, Le Pont des Espions, malheureusement passée sous le radar des sorties de fin d’année, noyée au milieu de Spectre, Hunger Games: La révolte – 2ème partie, et l’inévitable Star Wars 7 : Le Réveil de la Force, mais dont la justesse, l’élégance, et l’humanisme résonnent – par les temps qui courent – comme un message d’espoir et de paix d’une puissance sans équivoque de la part d’un homme au faîte de son talent et de sa sagesse, dont on a plus que jamais besoin ?…
En somme, trois (très) grands films qui auront fait 2015, prouvant par là-même que le Cinéma n’est pas encore mort : les créatifs doivent se permettre de frapper fort.
Un petit mot également concernant Le Voyage d’Arlo, notre chouchou de la fin d’année, tristement et injustement boudé par la critique et le public, mais que l’on vous encourage vivement à réhabiliter : verser des larmes de tristesse et de joie au cinéma, c’est suffisamment rare pour se priver d’aller le voir !
Enfin, citons pêle-mêle Ex Machina, The Assassin, Le Conte de la Princese Kaguya, It Follows, Steve Jobs, ou encore Sicario, qui, s’ils ne sont pas tous sortis en 2015, nous auront surpris tout au long de l’année par leurs partis-pris, ainsi que par leurs prises de risques franchement réussies.
Trêve de mots, place aux vidéos. Aussi pour terminer l’année 2015 en beauté, quoi de mieux qu’un petit montage « maison » des films marquants de l’année (et quelques-uns de l’année précédente), avec un intrus qui nous aura, lui, bien fait marrer ?
Bon visionnage, et excellentes fêtes de fin d’année à toutes et tous !
Au plaisir de vous (re)voir en 2016, en pleine forme et en cinéma, sur Hallu-ciné.net !