Mais venons-en à « Un plus une »… C’est un Lelouch « pur jus », n’attendez pas avec lui autre chose que ce qu’il fait depuis toujours : nous faire rêver… La rencontre à rebondissements entre Jean Dujardin, compositeur de musiques de films, et Elsa Zylberstein, femme de l’ambassadeur de France en Inde renoue avec ces films où les personnages n’arrêtent pas de se déplacer, se cherchent, se perdent et se retrouvent au hasard des courses en taxis, au hasard des rencontres dans les aéroports. Et tout cela dans le décor de l’Inde, qui alterne entre les villes étouffant sous la pollution et la beauté du Gange, où des millions de personnes viennent dans le but de purifier leur corps et leur âme… Cela donne d’ailleurs la scène la plus intense du film, avec une Elsa Zylberstein magnifique d’émotion, de désarroi après s’être livrée aux ablutions rituelles dans le fleuve…
Reconnaissons qu’il est parfois bon de ne pas faire une critique « à chaud » d’un film, (celui-ci étant sorti le 9 décembre), alors que l’on a encore en tête tout le battage promotionnel, lequel, dans ce cas, a surtout mis à contribution Jean Dujardin et son sourire carnassier… Bien sûr, notre Frenchie national est excellent, mais Elsa Zylberstein est mieux qu’excellente, et irradie tout le film de sa lumineuse beauté, fait passer sur son visage une incroyable palette de sentiments dans une seule scène (notamment dans le train, vers la fin du film) oui, Elsa Zylberstein, qui tourne moins souvent que Karin Viard, mais peut être le fait-elle plus à propos…
En conclusion, une comédie romantique de plus ? Une comédie qui, petit bémol, se perd parfois dans un tournis continuel? Certes, mais un film parsemé de vrais moments de grâce totale, d’une légèreté qui était l’apanage, autrefois, d’un Philippe de Broca, un film qui nous dit ce que Claude Lelouch pense depuis toujours : que le cinéma est plus important que la vie…
Joyeuses fêtes à toutes et à tous !
Christian Seveillac
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