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Tour de londres (uk)

Publié le 26 décembre 2015 par Aelezig

La tour de Londres est une forteresse historique située sur la rive nord de la TamiseLa tour a joué un rôle essentiel dans l'histoire de l'Angleterre. Elle fut assiégée à plusieurs reprises. Durant la période des Tudor, la tour perdit son rôle de résidence royale et devint une prison. Aujourd'hui la tour est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et accueille plusieurs millions de visiteurs par an.

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Evolution

La tour a été orientée afin de surplomber Londres ; elle dominait la zone alentour et contrôlait le trafic sur la Tamise. La tour est constituée de trois remparts. Le rempart intérieur protège la tour Blanche et représente la première phase de construction du château.

Le rempart intermédiaire qui l'encercle au nord, à l'est et à l'ouest a été construit pendant le règne du roi Richard Ier (1189–1199). Pour assurer la sécurité du royaume sous le règne de Henri II, le château est renforcé et étendu, avec entre autres la construction de la tour Wakefield, la tour de la Lanterne et une courtine surmontée de neuf tours et entourée de douves.

Finalement, un troisième rempart est construit sous Edouard Ier (XIIIe siècle). Le roi ne séjourne cependant plus que rarement au château. Une prison y est installée ainsi qu'une division de l'Hôtel royal de la monnaie. La forteresse sert également à entreposer des biens et documents importants.

Le plan général de la tour de Londres n'a guère évolué depuis les développements d'Édouard Ier. La tour a une superficie d'environ 4,9 ha et 2,4 ha supplémentaires autour de la forteresse forment les Tower Liberties, zone aménagée pour des raisons militaires. L'ancêtre de ces Liberties a été créé au XIIIe siècle.

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La tour Blanche

La tour Blanche est un donjon, habituellement la plus forte structure d'un château médiéval, abritant les logements du seigneur. Elle a été décrite comme le « palais du XIe siècle le plus complet en Europe ».

La tour Blanche, sans prendre en compte ses tours d'angle, mesure 36 m par 32 à sa base et s'élève à une hauteur de 27 m au niveau du rempart sud. Le bâtiment comprenait initialement trois étages : un sous-sol, un niveau d'entrée et un niveau supérieur. L'entrée, comme c'était la norme dans les donjons normands, se trouvait au-dessus du niveau du sol. Elle se situait sur le côté sud et était équipée d'un escalier en bois qui pouvait être retiré en cas d'attaque. Chaque étage était divisé en trois pièces. Deux tours carrées se trouvent aux coins occidentaux tandis qu'au coin nord-est, une tour circulaire abrite un escalier en colimaçon. Une saillie semi-circulaire au coin sud-est accueille l'abside de la chapelle. Comme le bâtiment était conçu pour être une résidence confortable et une forteresse, des latrines étaient construites dans les murs et quatre cheminées fournissaient la chaleur.

La tour est principalement construite avec de la pierre du Kent même si de la mudstone locale fut également utilisée. De la pierre de Caen fut également importée du nord de la France pour former des détails sur le revêtement de la tour mais une grande partie fut remplacée par de la pierre de Portland aux XVIIe et XVIIIe. La plupart des fenêtres de la tour ont été élargies au XVIIIe siècle, et il n'en reste que deux d'origine sur le côté sud.

La tour a été construite sur le côté d'un remblai pour que le côté nord du niveau inférieur soit partiellement enterré. Comme dans la plupart des donjons, le niveau inférieur était un cellier utilisé pour le stockage. L'une des pièces abritait un puits. Le niveau inférieur est éclairé grâce à de petites fentes.

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La tour Blanche

Le niveau d'entrée était probablement destiné au connétable de la tour et aux autres officiers. 

Le niveau supérieur abritait un grand hall à l'ouest et une pièce résidentielle à l'est, les deux étant initialement ouverts sur le toit et entourés d'une galerie construite dans le mur, ainsi que la chapelle St John's au sud-est. Un quatrième niveau fut ajouté au XVe siècle de même que le toit actuel. Du fait des changements depuis la construction de la tour, la chapelle est presque tout ce qui reste de l'intérieur original. L'apparence actuelle sobre et pauvre de la chapelle correspond à ce qu'elle aurait été lors de la période normande. Au XIIIe siècle, sous le règne d'Henri III, la chapelle fut décorée avec une croix en or et des vitraux représentant la Vierge Marie et la Sainte-Trinité.

Rempart intérieur 

Le rempart intérieur délimite une zone située juste au sud de la tour Blanche et s'étend jusqu'à ce qui était la rive de la Tamise. La zone abritait probablement des bâtiments en bois datant de la construction de la tour. Le moment exact où les appartements royaux commencèrent à empiéter sur la cour intérieure reste incertain mais il est probable qu'il ait eu lieu dans les années 1170. Ces logements furent rénovés et embellis durant les années 1220 et 1230 et devinrent comparables aux autres résidences royales. La construction des tours Wakefield et Lanthorn, situées aux coins du rempart intérieur le long de la Tamise, commença vers 1220. Elles servaient probablement de résidences privées respectivement pour la reine et le roi. Sous le règne d'Henri III, la chambre de la reine était chaulée et décorée avec des motifs floraux et de la maçonnerie. Un grand hall existait dans le sud de la cour entre les deux tours. Une poterne située près de la tour Wakefield permettait un accès privé aux appartements du roi. La cour intérieure était initialement entourée d'un fossé défensif qui fut comblé dans les années 1220. À cette période, une cuisine fut construite dans la cour. Entre 1666 et 1676, la cour fut transformée et les bâtiments du palais furent retirés. La zone autour de la tour Blanche fut dégagée de manière à ce que les assaillants soient obligés d'approcher à découvert. La maison des joyaux fut démolie et les joyaux de la Couronne britannique transférés à la tour Martin.

Rempart intermédiaire

Le rempart intermédiaire fut créé durant le règne de Richard Cœur de Lion lorsqu'une motte fut creusée à l'ouest du rempart intérieur ce qui permit de doubler la taille du château. Henri III créa les murs est et nord et la dimension de l'espace circonscrit est restée la même jusqu'à aujourd'hui. La plupart des travaux d'Henri ont survécu et seules deux des neuf tours qu'il a érigées ont été complètement reconstruites. Entre les tours Wakefield et Lanthorn Towers, le mur intérieur servit également de courtine pour le rempart intermédiaire. La tour Beauchamp construite au XIIIe siècle marqua la première utilisation sur une grande échelle de la brique en Grande-Bretagne depuis le départ des Romains au Ve siècle. C'est l'une des treize tours située sur le rempart. Si ces tours fournissaient des positions permettant le tir en enfilade contre les assaillants, elles abritaient également des logements. La tour Bell abritait un beffroi dont le rôle était d'alerter d'une attaque ennemie. L'archetier royal responsable de la fabrication des arcs, arbalètes, catapultes et autres armes de siège avait un atelier dans la tour Bowyer. Une tourelle située au sommet de la tour Lanthorn servait de balise pour le trafic fluvial durant la nuit.

St Peter ad Vincula, une chapelle normande auparavant située à l'extérieur de la tour fut incorporée dans le château. Henri décora la chapelle en ajoutant des vitraux et des cabinets pour lui et la reine. Elle fut reconstruite par Édouard Ier puis par Henri VIII en 1519 ; le bâtiment actuel date de cette période même si la chapelle fut réaménagée au XIXe siècle. Immédiatement à l'ouest de la tour Wakefield, la tour Bloody (Sanglante) fut construite à la même période que la courtine du rempart intermédiaire et fournissait un accès au château depuis la Tamise. Il s'agissait d'une structure simple protégée par une herse et une porte. Elle acquit son nom au XVIe siècle, car c'est dans celle-ci que les princes Edouard et Richard auraient été assassinés. Entre 1339 et 1341, un corps de garde fut construit dans le rempart entre les tours Bell et Salt. Sous la période des Tudors, plusieurs bâtiments destinés au stockage des munitions furent construits le long de l'intérieur du mur intermédiaire. Les bâtiments du château furent remodelés durant le règne de la Maison Stuart. La construction du Grand Magasin au nord de la tour Blanche commença en 1688 sur l'emplacement même des magasins délabrés de la période Tudor ; celui-ci fut détruit par un incendie le 30 octobre 1841. Le 14 juin 1845, le duc de Wellington posa la première pierre de la caserne construite à sa place et qui abrite aujourd'hui les joyaux de la couronnes. Le duc nomme cette caserne Waterloo en souvenir de sa célèbre victoire.  

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Plan en 1597

La Salt Tower donnait initialement sur la Tamise. Des archers s'y installaient pour la protéger. En temps de paix, la tour servait d'entrepôt. Au premier étage, une chambre est dotée d'une cheminée datant du XIIIe siècle et d'une fenêtre décorative. C'est là que fut enfermé le roi écossais Jean de Bailleul de 1296 à 1299. D'autres prisonniers y seront enfermés durant les siècles suivants comme en témoignent les graffitis gravés sur les murs.

La Broken Arrow Tower servait initialement à l'entreposage des tenues royales et des meubles. Là encore, la tour est utilisée comme prison. Giovanni Battista Castiglione tuteur italien de la future reine Elizabeth et le conspirateur Everard Digby, notamment, y furent enfermés.

De 1669 à 1841, la tour Martin abrite les joyaux de la Couronne. Elle était alors connue sous le nom de Tour des Joyaux. 

Rempart extérieur

Un troisième rempart fut construit sous Édouard Ier. Un bastion appelé Legge's Mount fut construit au coin nord-ouest du château et un second bastion, Brass Mount, fut par la suite ajouté au coin nord-est. Les trois tours rectangulaires situées sur le mur est furent démantelées en 1843. Les bastions ont souvent été attribués à la période Tudor mais il n'y a aucune preuve ; des fouilles archéologiques suggèrent que Legge's Mount remonterait au règne d'Édouard Ier. Les créneaux se trouvant sur le côté sud du Legge's Mount sont les derniers créneaux médiévaux de la tour de Londres ; les autres datent de la période victorienne. Une nouvelle douve de 50 m de large fut creusée au-delà des nouvelles limites de la forteresse ; elle était initialement 4,5 m plus profonde qu'aujourd'hui. Du fait de l'ajout de cette nouvelle enceinte, l'ancienne entrée principale de la tour de Londres fut bloquée et une nouvelle entrée fut créée au coin sud-ouest du rempart extérieur. La structure comprenait deux corps de garde et une barbacane qui fut appelée Lion Tower en référence à la ménagerie royale existante depuis les années 1330. La Lion Tower n'a pas survécu jusqu'à nos jours. Édouard Ier agrandit le côté sud de la tour de Londres sur les terres auparavant submergées par la Tamise. Dans ce rempart, il fit construire la St Thomas' Tower entre 1275 et 1279 ; par la suite appelée Traitors' Gate, elle remplaçait la Bloody Tower comme porte d'accès depuis le fleuve. Le bâtiment est unique en Angleterre. Le quai était protégé par une herse et des meurtrières en cas d'attaque depuis le fleuve. Il y avait des logements luxueux au premier étage. Édouard Ier déménagea également la Royal Mint dans la tour ; sa position initiale exacte est inconnue mais elle se trouvait probablement dans le rempart extérieur ou dans la Lion Tower. À partir de 1560, la monnaie royale fut installée dans un bâtiment adossé au mur extérieur près de la Salt Tower. Entre 1348 et 1355, une seconde porte d'accès sur le fleuve, la Cradle Tower, fut ajoutée à l'est de la St Thomas' Tower pour l'usage exclusif du roi.

La Tour de Londres et son histoire

Après sa victoire lors de la bataille d'Hastings le 14 octobre 1066, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, passe le reste de l'année à fortifier des positions clés pour assurer son pouvoir. Il fonde plusieurs châteaux le long de son trajet vers Londres. Mais le pont fortifié de Londres est tenu par les Saxons. Une série de victoires normandes permet de couper le ravitaillement de la ville et en décembre 1066, ses dirigeant se rendent sans combattre. Entre 1066 et 1087 Guillaume établit 36 châteaux bien que des références dans le Domesday Book semblent indiquer que bien plus furent fondés par ses subordonnés. La nouvelle classe dirigeante entreprend ce qui a été décrit comme le « plus intense et le plus concentré des programmes de construction de châteaux de toute l'histoire de l'Europe féodale ». Ces bâtiments servent de forteresse, de centre administratif et de résidence.  

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Face sud de la caserne Waterloo

Guillaume célèbre sa victoire et fonde un château. À l'époque, Londres est la plus grande ville d'Angleterre ; la fondation de l'Abaye de Westminster et du palais de Westminster par Edouard le Confesseur l'ont élevée au rang de centre de gouvernance et son port prospère est un atout important. Les deux autres châteaux de Londres, Baynard et Montfichet sont construits au même moment. La fortification qui deviendra par la suite la tour de Londres est construite au coin sud-est des anciens murs romains de la ville ; la Tamise fournit une défense supplémentaire au sud. Durant cette première phase de construction, le château était probablement entouré d'un fossé et d'une palissade en bois et fournissait des logements pour Guillaume.

Les travaux sur la tour Blanche auraient commencé en 1078 mais la date exacte est incertaine. C'est le premier donjon en pierre d'Angleterre et la structure la plus résistante du château. Elle abrite des logements luxueux pour le roi.

La mort d'Henri Ier en 1135 plongea le royaume dans une lutte pour la succession. Bien que le roi ait persuadé ses plus puissants vassaux de prêter serment à l'emperesse Mathilde, juste quelques jours après la mort d'Henri, Etienne de Blois, petit-fils de Guillaume le Conquérant et cousin de Mathilde, arrive de France pour revendiquer le trône. Le château, qui n'a pas été utilisé comme résidence royale depuis quelque temps, est laissé à la charge du connétable de la tour, poste tenu à ce moment par Geoffrey de Mandeville. Comme la tour est considérée comme une forteresse imprenable située sur une importante position stratégique, son contrôle est indispensable. Mandeville en profite et monnaye son allégeance à Mathilde après qu'Étienne a été capturé en 1141. Cependant, il revend son soutien à Étienne l'année suivante après l'affaiblissement de Mathilde. Grâce à son poste de connétable de la tour, Mandeville devient l'homme le plus riche et le plus puissant d'Angleterre. Lorsqu'il emploie à nouveau le même stratagème, cette fois en tenant des négociations secrètes avec Mathilde, Étienne le fait arrêter et il doit céder le contrôle de ses châteaux avant d'être remplacé par l'un des partisans les plus loyaux d'Étienne. Le nouveau poste de lord-maire de Londres créé en 1191 reçoit une partie des prérogatives civiles du connétable ce qui mène à des frictions entre les deux.

Le château conserve probablement sa forme établie à partir de 1100 jusqu'au règne de Richard Ier (1189–1199). Il est agrandi sous l'impulsion de William Longchamp, le Lord Chancelier de Richard, l'homme qui a la charge de l'Angleterre lorsque le roi est en croisade. Longchamp creuse une douve autour du château. Il se prépare à la guerre avec le jeune frère de Richard Ier, Jean d'Angleterre, qui tente de s'emparer du pouvoir en l'absence du monarque. Longchamp rendit la tour de Londres aussi puissante que possible et les nouvelles défenses sont testées en octobre 1191 lorsque la tour connaît le premier siège de son histoire. 

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Jean monte sur le trône en 1199 mais son pouvoir est contesté par de nombreux barons qui se révoltent contre lui. En 1214, alors que le roi se trouve au château de Windsor, Robert Fitzwalter mène une armée dans Londres et assiège la tour. Malgré la faiblesse de la garnison, la tour résiste et le siège est levé après la promulgation de la Magna Carta (constitution) par Jean. Cependant, le roi manque à sa promesse de réforme et cela déclenche la première guerre des barons. Fitzwalter conserve son contrôle sur Londres. Durant la guerre, la garnison de la tour rejoint les barons. Jean est déposé en 1216 et les barons offrent le trône d'Angleterre au prince Louis, le fils aîné du roi de France. Cependant, les revendications du fils aîné de Jean, Henri, commencent à rassembler des partisans. La guerre continue entre les deux factions et Fitzwalter soutient Louis. Fitzwalter conserve le contrôle de la tour de Londres et de la ville jusqu'à la bataille de Lincoln en 1217 qui élimine la menace française sur le trône.

Au XIIIe siècle, les rois Henri III et Edouard Ier agrandissent le château dont la forme actuelle n'a guère évolué depuis. Henri ne s'entend pas avec ses barons et transforme la tour en une forteresse imprenable ; c'est aussi un esthète et il veut faire du château un lieu agréable à vivre. À partir de 1238, le château est agrandi vers l'est, le nord et le nord-ouest. Les nouvelles constructions définissent un nouvel espace défensif garni de plusieurs tours tandis qu'un fossé est creusé à l'ouest, au nord et à l'est, là où les murs ne sont pas protégés par le fleuve. L'extension orientale du château se fait au-delà des limites de l'ancienne implantation romaine marquées par les remparts de la ville intégrés au sein des défenses. La tour est un symbole de l'oppression, méprisée par les Londoniens et le programme de construction d'Henri est impopulaire. Ainsi lorsque le corps de garde s'effondre en 1240, toute la population locale célèbre l'accident. 

Gilbert de Clare marche sur Londres en avril 1267 et met en place le siège de la forteresse. Malgré une supériorité numérique et des armes de siège, il ne parvient pas à prendre la tour. Il se replia et le roi reprend le contrôle de la capitale.

Même s'il est rarement à Londres, Édouard Ier entreprend une couteuse rénovation de la tour. C'est un constructeur expérimenté et il utilise sa connaissance de la guerre de siège apprise lors des croisades pour apporter des innovations, comme les meurtrières. Il comble le fossé creusé par Henri III et construit un nouveau rempart sur son emplacement, créant ainsi une autre zone défensive. Une nouvelle douve est créée au pied de ce nouveau rempart. Une nouvelle entrée est construite avec des défenses élaborées comprenant deux corps de garde et une barbacane. Afin de rendre le château autonome, Édouard fait construire deux moulins à eau. 

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Reconstitution de la chambre d'Edouard Ier

Durant le règne d'Edouard II (1307–1327), il y a assez peu d'activités à la tour de Londres. En 1322, Roger Mortimer s'évade de la prison et rejoint la France où il retrouve l'épouse d'Edouard, Isabelle de France, sa maîtresse. Ils veulent renverser le roi. L'un des premiers actes de Mortimer à son retour est de capturer la tour. Édouard II est assassiné et Mortimer devient le vrai dirigeant de l'Angleterre car Edouard III est trop jeune. Cependant en 1330, ce dernier aidé de ses partisans l'arrêtent et l'enferment dans la tour ; il sera pendu peu de temps après. Sous le règne d'Édouard III (1312–1377), l'Angleterre renoue avec les succès militaires notamment en France et en Ecosse. À cette période, la tour est devenue très inconfortable. et Edouard ordonne la rénovation du château. 

Lorsque Richard II est couronné en 1377, il mène une procession de la tour jusqu'à l'Abbaye de Westminster. Cette tradition se poursuit jusqu'en 1660. Durant la révolte des paysans de 1381 la tour de Londres est assiégée avec le roi à l'intérieur. Lorsque Richard quitte la forteresse pour rencontrer Wat Tyler, le chef des rebelles, une foule entre sans résistance dans le château et pille la Jewel House abritant les joyaux de la couronne. L'archevêque de Cantorbéry, Simon Sudbury, est décapité à Tower Hill. Lorsqu'Henri Bolingbroke revient d'exil en 1399, Richard est emprisonné dans la tour Blanche. Il abdique et est remplacé par Bolingbroke qui devient le roi Henri IV. Au XVe siècle, il y a peu de travaux de construction à la tour. Sous le règne d'Henri V, l'Angleterre reprend l'ascendant dans la guerre de Cent Ans contre la France. Après la bataille d'Azincourt, de nombreux nobles français sont emprisonnés à la tour en attendant le paiement d'une rançon.

La plus grande partie de la fin du XVe est marquée par la guerre des Deux Roses qui oppose les maisons de Lancastre et de York toutes deux prétendantes au trône d'Angleterre. La tour fut assiégée en 1460 par des forces yorkistes. Edouard IV prend l'avantage et Henri VI est emprisonné à la tour de Londres où il fut probablement assassiné. Peu après la mort d'Édouard IV en 1483, le meurtre des deux princes est l'un des événements les plus sinistres que la tour ait connu : l'oncle d'Edouard V, Richard duc de Gloucester est déclaré Lord Protecteur car le prince est trop jeune pour régner. Édouard âgé de 12 ans et son jeune frère Richard sont confinés à la tour. Le duc de Gloucester est proclamé roi en juillet sous le nom de Richard III. On ne reverra plus les deux princes... la raison la plus probable de leur disparition est qu’ils auraient été assassinés à la fin de l'été 1483. L'opposition à Richard III se renforce jusqu'à ce qu'il soit défait à la bataille de Bosworth en 1485 par le Lancastre Henri Tudor qui monte sur le trône sous le nom d'Henri VII.

Le début de la période Tudor marque le déclin de la tour en tant que résidence royale. Durant le règne d'Henri VIII, la tour subit d'importantes modifications. Ce n'est cependant pas suffisant pour atteindre les standards des fortifications de l'époque conçus pour résister à une artillerie de plus en plus puissante. Si les défenses sont réparées, les bâtiments royaux sont délaissés après la mort d'Henri VIII. La tour n'est plus utilisée comme résidence royale.

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Entrée principale

Au XVIe siècle, la tour acquit une solide réputation de prison sinistre et intimidante. Bien qu'une grande partie de cette réputation soit exagérée, les XVI et XVIIe siècles marquent l'apogée de la tour en tant que centre d'internement et de nombreux opposants religieux et politiques y sont détenus. Plusieurs exécutions y eurent lieu.

Les tensions politiques entre Charles Ier et le parlement dans la seconde moitié du XVIIe siècle mènent à une tentative des forces loyales au roi de s'emparer de la tour et de son contenu en particulier l'argent et les munitions. Des miliciens sont installés dans le château, des plans défensifs sont créés et des plateformes pour canons installées afin de préparer la tour à la guerre. En 1642, Charles tente de faire arrêter cinq membres du parlement mais il doit quitter la ville devant l'hostilité populaire. Les miliciens changent de côté et rejoignent le parlement ; avec la population de Londres, ils bloquent la tour. Au moment du déclenchement de la Première Révolution anglaise en novembre 1642, la tour est déjà sous le contrôle du parlement.

Lorsque la maison de Hanovre accède au trône, la stabilité de la tour est incertaine et on entreprend des réparations. Les travaux du XVIIIe siècle sur les défenses sont sporadiques et irréguliers.

La douve entourant le château s'est envasée au cours des siècles malgré les tentatives pour le déblayer. En 1830, on retire un mètre de vase, ce qui n'empêchera pas une garnison d'être victime d'une épidémie en 1841 du fait de l'approvisionnement défectueux en eau, qui cause plusieurs morts. Pour éviter de nouveaux problèmes de santé, il est décidé de combler la douve avec de la terre. La construction des Waterloo Barracks dans la cour intérieure commence en 1845. La popularité du chartisme entre 1828 et 1858 mène à un désir de renforcer la tour dans l'éventualité d'une insurrection civile. Ce sera le dernier programme important de fortification du château. La plupart des installations survivantes destinées à l'artillerie et aux armes à feu datent de cette période.

Durant la Première Guerre mondiale, onze hommes sont jugés et exécutés pour espionnage à la tour. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la tour est à nouveau utilisée pour détenir des prisonniers de guerre. La dernière exécution à la tour est celle de l'espion allemand Josef Jakobs fusillé le 14 août 1941. 

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Les beefeaters en tenue traditionnelle

Tourisme

Aux XVIII et XIXe siècles, les bâtiments royaux sont lentement modifiés pour de nouveaux usages. Seules les tours Wakefield et St Thomas ont survécu. Entre 1845 et 1885 des institutions comme la monnaie royale qui se trouvaient dans la tour depuis des siècles ont été déplacées dans d'autres sites ; de nombreuses structures post-médiévales laissées vacantes ont été démolies. Au même moment, l'intérêt concernant l'histoire de la tour de Londres grandit.

La tour de Londres est devenue l'une des attractions touristiques les plus populaires du pays. Au XXe siècle le tourisme devient d'ailleurs l'activité principale de la tour car les activités militaires du Royal Logistic Corps sont progressivement déplacées hors du château. Cependant la tour continue d'accueillir le quartier-général du Royal Regiment of Fusiliers et le musée consacré à l'histoire de l'unité.

De même, un détachement de l'unité des Horse Guards de Buckingham Palace monte la garde à la tour et, avec les Yeomen Warders (également appelés Beefeaters), ils participent chaque jour à la cérémonie des clés. 

La tour de Londres est gérée par une association reconnue d'utilité publique, l'Historic Royal Palaces, qui ne reçoit aucune aide du gouvernement ou de la couronne et est financée par les dons et droits d'entrée. En 1988, la tour est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Cependant, les récents développement comme la construction de gratte-ciel à proximité ont failli entraîner l'inscription de la tour sur la liste du patrimoine en danger... Les restes des palais médiévaux ont été ouverts au public en 2006. Les visiteurs peuvent visiter les chambres restaurées autrefois utilisées par les rois et les reines. Bien que le poste de connétable de la tour reste le titre le plus élevé de la tour, les responsabilités de la gestion journalière sont déléguées au résident gouverneur. Au moins six corbeaux dont les ailes ont été rognées sont en permanence nourris à la tour car selon une croyance, lorsque les corbeaux quitteront la tour, la monarchie s'effondrera... En plus de leurs missions cérémonielles, les Yeomen Warders assurent les visites guidées de la forteresse. Selon l'Historic Royal Palaces plus de 2,4 millions de visiteurs ont visité la tour de Londres en 2010.

La tradition d'abriter les joyaux de la couronne dans la tour remonte probablement au règne d'Henri III. La Jewel House fut construite spécialement pour accueillir la regalia dont les couronnes, les sceptres et les épées de cérémonie. Lorsque le souverain avait besoin d'argent, ils pouvaient être mis en gage. Le trésor permettait l'indépendance du monarque par rapport à l'aristocratie et il était particulièrement surveillé. Un nouveau poste de « gardien des joyaux, de l'arsenal et des autres affaires » fut créé. Ses missions s'accrurent pour englober l'achat de l'or, de l'argent et des bijoux ainsi que la nomination des orfèvres et des joailliers royaux. En 1649, durant la Première Révolution anglaise, le contenu de la Jewel House fut vidé des propriétés royales. Les objets en métal furent envoyés à la monnaie pour être fondus et réutilisés et les couronnes furent entièrement brisées et défigurées. Lorsque la monarchie fut restaurée en 1660, les seuls éléments qui restaient étaient une cuillère du XIIe siècle et trois épées de cérémonie... Les autres objets durent être recréés. En 1669, la Jewel House fut démolie et les joyaux de la couronne déplacés dans la tour Martin où ils étaient exposés au public. Deux ans plus tard le colonel Thomas Blood tenta de les voler. Avec ses complices, ils immobilisèrent et bâillonnèrent le gardien, et parvinrent à s'emparer de la couronne d'apparat, du sceptre et du globe. Mais ils furent repérés par le fils du gardien qui donna l'alarme. Les joyaux de la couronne sont actuellement conservés dans les Waterloo Barracks de la tour

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La ménagerie royale est référencée pour la première fois lors du règne d'Henri III. En 1251, elle accueillit un ours polaire, offert par le roi de Norvège. Trois ans plus tard, le roi ordonna la construction d'un abri pour un éléphant offert par le roi de France, mais ce dernier ne survécut que deux ans en Angleterre. L'emplacement exact de la ménagerie médiévale est inconnu bien que les lions aient été abrités dans la barbacane connue sous le nom de Lion Tower. La collection royale fut grossie par des présents diplomatiques dont trois léopards offerts par l'empereur du Saint-Empire romain germanique. Au XVIIIe siècle, la ménagerie fut ouverte au public ; l'entrée coûtait trois pennies... ou l'apport d'un chat ou d'un chien pour nourrir les lions ! Le dernier animal fut déplacé en 1835 à Regent's Park après qu'un lion eut été accusé d'avoir mordu un soldat. La Lion Tower fut démolie après la mort du dernier gardien en 1853.

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D'après Wikipédia


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