Downton Abbey // Saison 6. Episodes 5 et 6. Episode Five / Episode Six.
Mettre en danger la vie de ses personnages, ce n’est pas vraiment quelque chose que Downton Abbey fait souvent. Mais dès qu’elle s’attelle à cette tâche, elle le fait dans broncher. Dans ces deux épisodes, nous devons gérer l’état de santé de Robert Crawley alors qu’au milieu d’un dîner dans l’épisode 5 il va vomir du sang. Son état de santé n’est pas très bon mais dans l’épisode 6, bien qu’il reste assis ou allongé dans son lit, il semble aller beaucoup mieux. Jusqu’au bout, ces deux épisodes parviennent donc à nous laisser presque imaginer que Robert va mourir. Il peut encore mourir d’ici la fin de la saison (et donc de la série) mais ce serait tout de même dommage de tuer un tel personnage alors que Violet s’accroche à la vie comme une moule à son rocher. C’est bien de vivre vieux mais Violet est en vie depuis tellement longtemps que j’ai l’impression qu’elle est devenue immortelle. Dans un sens, j’ai envie de dire pourquoi pas mais Julian Fellows n’est pas encore le scénariste le plus attaché au fantastique dans sa série ancrée dans une certaine forme de réalisme. Avec « Episode Five », les choses avancent encore une fois à Downton, tant dans les relations entre les personnages que dans les relations professionnelles qu’ils entretiennent avec le lieu.
Violet débarque afin de dire qu’elle a inventé un politicien à Downton : le ministre de la santé Neville Chamberlain. Il fait une tournée dans le nord et forcément, nous avons besoin d’un personnage de ce genre là pour faire légèrement bouger les choses. Violet a sa vision des choses mais Robert n’est pas très convaincu. J’aime bien la façon dont ces deux personnages vont se faire face, rappelant le ton le plus léger de la série et sa capacité à être drôle quand elle le veut bien. Edith de son côté c’est la lettre de Bertie Pelham qui va l’occuper une bonne partie de l’épisode. Rien de bien exceptionnel de ce point de vue là mais une bonne idée malgré tout. Cela permet de rappeler que les romances sont importantes dans cette série et Downton Abbey en fait le bon usage. Ce que je regrette là dedans c’est peut-être Isobel, Clarkson et Merton. Pas ce que la série a fait de plus passionnant. Isobel est de toute façon le personnage le plus coincé dans des intrigues ennuyeuses de la série et ce n’est probablement pas prêt de changer. Dommage. Neville Chamberlain apporte un peu de fraîcheur aux évènements de la semaine à Downton ce qui est une très bonne idée, d’autant plus que le dîner va être le moment parfait pour échanger les points de vue et terminer le tout avec un moment dramatique aussi surprenant qu’efficace.
Car oui, Robert qui s’écroule, c’est pile poil le genre de drame pour lesquels les téléspectateurs regardent Downton Abbey. Cette saison 6 n’est pas brillante mais elle tente malgré tout de nous rappeler avec nostalgie ce dont elle a toujours été capable au fil des années, montrant de façon assez soignée le poids du temps et la façon dont il joue en faveur (ou non) à chacun des personnages au travers de leurs ambitions, de leurs romances et de tout ce qui fait la vie des hommes et des femmes de cette époque. J’ai été un peu ému par l’histoire de Thomas. Surtout dans l’épisode 6 alors que ce dernier éclate en sanglots. Il a des raisons en tout cas et pour la première fois, je crois bien que j’ai de la peine pour Thomas. Après avoir été l’un des personnages les plus féroce de la série, il est en train de devenir quelqu’un qui grandi et qui prend aussi conscience des besoins qu’il a dans sa vie. Toutes les petites intrigues que les personnages développent en parallèle (Baxter, Mary et Henry, Edith à Londres, etc.) sont là pour nous démontrer que Downton Abbey n’est plus vraiment une série fermée sur un seul lieu mais qui tente de suivre les personnages dans leurs aventures personnelles un peu de partout. Au début cette série était uniquement centrée sur Downton Abbey, désormais elle est encore moins concentrée qu’elle ne l’était même l’an dernier.
En tout cas, Carson est vraiment au poil une nouvelle fois. Lui qui a toujours influencé la série et certaines des intrigues de Downton Abbey, démontre cette année qu’il a toujours été important. C’est sans compter son côté le plus philosophique « Life is short, death is sure. That is all we know » et il a raison. L’épisode 6 est quant à lui est très centré sur les aspects les plus dramatiques de la série. C’est une excellente chose, d’autant plus que l’état de santé de Robert est quelque chose que l’on se doit de prendre au sérieux. C’est aussi un épisode qui permet de mettre en lumière certaines relations turbulentes et différents arcs narratifs entre les personnages. Je crois que la série a rarement parlé des liens entre Violet et sa fille, Lady Rosamund Painswick. C’est une bonne chose que la série revienne un peu la dessus afin de rappeler avec nostalgie tout ce chemin parcouru par la série. Depuis la mort de son mari, Marmaduke Painscick, Rosamund s’est toujours retrouvée dans la partie la plus secondaire de la série, aux côtés de son frère Robert. Mais justement, le fait qu’elle soit là, plus proche d’eux que jamais est une belle opportunité. Les émotions sont là mais utilisées de façon très légère. Le but de l’épisode n’est pas de nous morfondre sur l’état de Robert. D’ailleurs, l’histoire la plus touchante dans ces deux épisodes ce n’est pas celle de Robert mais celle de Thomas. Comme quoi…
Note : 6.5/10. En bref, une saison qui évolue en étalant la nostalgie de façon assez sympathique.