La Martinique détient le record du nombre d'hommes atteints du cancer de la prostate. Un pesticide, le Chlordécone, utilisé dans la culture de la banane, serait à l'origine de ce phénomène.
Le Chlordécone, utilisé dans la culture de la banane, serait à l'origine de ces nombreux cancers. Crédit Reuters
Dans cette affaire un lien direct a été fait entre l’utilisation de pesticides et l’apparition du cancer de la prostate. Les pesticides ne sont pas responsables de tout mais des liens peuvent être établis avec le risque de cancer. Où en est la recherche sur les risques de cancer provenant de pesticides ?
Pour ce qui concerne les relation pesticides et cancers ils ont été établis chez les agriculteurs mais pas pour les autres parties de la population sauf éventuellement chez des riverains d’exploitations agricoles où des effets sont suggérés mais non démontrés aujourd’hui.Une étude collective de l’INSERM a fait récemment le point sur le sujet. Pour les populations d’agriculteurs on a montré une association significative entre exposition aux pesticides et incidence des LNH, des cancers de la prostate, des myélomes, des leucémies et une association plus faible avec le cancer du testicule, des tumeurs cérébrales et du mélanome cutané. D’autres effets que le cancer ont été aussi trouvés en association avec l’utilisation professionnelle des pesticides, il s’agit des maladies de Parkinson et d’Alzheimer, de troubles cognitifs, de troubles de la reproduction et de la fertilité, puis dans une moindre mesure de la sclérose en plaque et de troubles dépressifs (surtout chez les applicateurs). Pour ce qui concerne le cancer de la prostate le lien n’a donc pas seulement été fait pour les travailleurs des bananeraies aux Antilles mais aussi pour les agriculteurs métropolitains et les pesticides utilisés en métropole.
La France est-elle suffisamment consciente des risques sur les pesticides ? Les mesures prises en la matière sont-elles suffisantes ?
Pour les usages agricoles le nombre de matières actives autorisées est passé en 10 ans de plus de mille à environ 400, la réglementation sur les usages agricoles a été très renforcée, ceci a amené une diminution dans les teneurs en résidus des végétaux produits en France une diminution de l’ordre de 25%. Malheureusement les consommateurs achètent de plus en plus de fruits et légumes importés moins chèrs ce qui aboutit à une augmentation de plus de 10% des expositions alimentaires. De plus des recherches sur les effets cocktails ont été financées par le Ministère de l’Agriculture. Pour aller plus loin il faudrait faire un révolution agricole, mais il s’agit là d’une décision politique et sociétale.Dans cette affaire un lien direct a été fait entre l’utilisation de pesticides et l’apparition du cancer de la prostate. Les pesticides ne sont pas responsables de tout mais des liens peuvent être établis avec le risque de cancer. Où en est la recherche sur les risques de cancer provenant de pesticides ?
Pour ce qui concerne les relation pesticides et cancers ils ont été établis chez les agriculteurs mais pas pour les autres parties de la population sauf éventuellement chez des riverains d’exploitations agricoles où des effets sont suggérés mais non démontrés aujourd’hui.Une étude collective de l’INSERM a fait récemment le point sur le sujet. Pour les populations d’agriculteurs on a montré une association significative entre exposition aux pesticides et incidence des LNH, des cancers de la prostate, des myélomes, des leucémies et une association plus faible avec le cancer du testicule, des tumeurs cérébrales et du mélanome cutané. D’autres effets que le cancer ont été aussi trouvés en association avec l’utilisation professionnelle des pesticides, il s’agit des maladies de Parkinson et d’Alzheimer, de troubles cognitifs, de troubles de la reproduction et de la fertilité, puis dans une moindre mesure de la sclérose en plaque et de troubles dépressifs (surtout chez les applicateurs). Pour ce qui concerne le cancer de la prostate le lien n’a donc pas seulement été fait pour les travailleurs des bananeraies aux Antilles mais aussi pour les agriculteurs métropolitains et les pesticides utilisés en métropole.La France est-elle suffisamment consciente des risques sur les pesticides ? Les mesures prises en la matière sont-elles suffisantes ?
Pour les usages agricoles le nombre de matières actives autorisées est passé en 10 ans de plus de mille à environ 400, la réglementation sur les usages agricoles a été très renforcée, ceci a amené une diminution dans les teneurs en résidus des végétaux produits en France une diminution de l’ordre de 25%. Malheureusement les consommateurs achètent de plus en plus de fruits et légumes importés moins chèrs ce qui aboutit à une augmentation de plus de 10% des expositions alimentaires. De plus des recherches sur les effets cocktails ont été financées par le Ministère de l’Agriculture. Pour aller plus loin il faudrait faire un révolution agricole, mais il s’agit là d’une décision politique et sociétale.Jean-François Narbonne
Jean-François Narbonne est l'un des experts de l'ANSES, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, professeur de Toxicologie, expert pour l’affaire du Chlordécone.Il est par ailleurs professeur à l'Université de Bordeaux 1 et docteur en nutrition.Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/taux-record-cancer-mais-qu-est-qui-rend-hommes-martiniquais-malades-jean-francois-narbonne-2411600.html#MD3QuULQ8xTZyDCW.99