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NICE (Alpes-Maritimes)

Publié le 03 janvier 2016 par Aelezig

Nice est la deuxième ville de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur derrière Marseille. Avec 343.629 habitants au dernier recensement de 2012, elle est la cinquième commune de France en population. Son agglomération regroupe 943.695 habitants (2012). 

Située entre mer et montagnes, capitale économique de la Côte d'Azur, Nice bénéficie d'importants atouts naturels. Le tourisme, le commerce et les administrations (publiques ou privées) occupent une place importante dans l'activité économique de la ville. Elle possède la deuxième capacité hôtelière du pays et accueille chaque année 4 millions de touristes. 

Capitale historique du comté de Nice, elle a appartenu à la Provence avant de rejoindre les Etats de Savoie en 1388, faisant ainsi partie du royaume de Sardaigne à partir de 1720, l'un des Etats italiens pré-unitaires. Nice ne devient définitivement française qu'en 1860. 

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Le port

La présence de l'homme lors de la Préhistoire est attestée par deux sites : le campement de Terra Amata, occupé 400.000 ans avant notre ère, et la grotte du Lazaret (entre 230.000 et 125.000 ans avant notre ère). D'autres sites montrent une occupation à l'âge du bronze (1800-600 av. JC), rue de France, près du Paillon et surtout sous l'ancienne cathédrale située au sommet de la colline du château.

Nice est fondée aux alentours du IVe siècle avant JC par les Grecs venant de Phocée qui possédaient déjà des villes dans l'ancienne Ligurie comme Antibes, ou en Corse avec Aleria, ainsi qu'un comptoir en Gaule qui deviendra Marseille. Les Phocéens veulent obtenir une hégémonie sur le nord du bassin occidental de la Méditerranée. Nice est fondée pour contrecarrer l'expansion étrusque et punique en Ligurie ainsi que dans le nord ouest de l'Italie et pouvoir commercer avec les Ligures, peuple autochtone de la région.

Nikaïa n'est alors ni une cité ni une colonie, mais plutôt une forteresse associée à un petit port de guerre. L'emplacement exact du site grec est mal connu. Compte tenu des pratiques coloniales grecques, il est probable qu'elle ait été implantée au pied de la colline du château, sous la vieille ville actuelle.

Au début du IIe siècle avant JC, les peuples ligures de la région, lancent des attaques répétées contre Antipolis et Nikaïa. Les Grecs font appel à Rome qui absorbe le territoire.

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La promenade des Anglais

Cemenelum, nouvelle capitale de la province, est située sur la colline qui deviendra le quartier de Cimiez, probablement à côté de la cité des Védiantes, population ligures qui ont toujours soutenu les Romains. Elle est, entre le milieu du Ier et le IVe siècle, le centre urbain le plus important, entre Antibes et Vintimille, mais sa taille reste toutefois très limitée en comparaison des autres villes romaines.

Au Ve siècle, Nice souffre des invasions et en 488 fait partie du Royaume ostrogoth d'Italie avec pour capitale Ravenne. En 550 vient la réunification avec l'Empire romain d'Orient qui repousse hors d'Italie les Ostrogoths. En 641 la province byzantine de Ligurie est conquise par le roi lombard Rothari qui crée le Duché de Ligurie avec Gênes pour capitale. Au cours des VIIIe et IXe siècles Nice subira de nombreux raids sarrasins.

En 1108, Nice devient une république italienne de Ligurie, comme Gênes. Elle est alors dirigée par un chef militaire chargé du pouvoir exécutif et par trois consuls exerçant l'autorité administrative. 

En 1162, les habitants refusent de prêter serment de fidélité au comte de Provence Raimond-Bérenger III qui désire agrandir son territoire et contrôler le passage sud des Alpes. Ce dernier échoue à prendre la ville en 1166. En 1176, Nice est envahie par le comte de Provence Alphonse Ier qui tyrannise la population et met fin à la république. En 1215, à la mort d'Alphonse Ier, la ville se rebelle, les habitants massacrent les troupes françaises et se donnent à Gênes.

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Place Masséna

En 1229, le comte Raimond-Bérenger V de Provence reprend Nice par la force. Mais la population continue de repousser les Provençaux au cours de nombreuses guerres. La ville connaît cependant un important développement économique et démographique grâce au commerce du sel. La peste noire, en 1347-1348, brise cet élan. La ville perd la moitié de sa population et retombe à 8.400 habitants en 1365, et entre 4.000 et 5.600 habitants en 1387.

Nice participe ensuite à la guerre de l'Union d'Aix, de 1383 à 1388, provoqué par la succession de la reine Jeanne. Nice prend parti contre Louis d'Anjou et pour Charles III de Naples, puis pour son successeur Ladislas Ier de Naples. Battu, ce dernier conclut un accord avec le comte de Savoie Amédée VII, auquel la ville est donnée le 27 septembre 1388.

Le passage de Nice sous le pouvoir des comtes de Savoie marque un tournant très important dans l'histoire de la ville. Cette situation permet à Nice de devenir une petite capitale régionale et de prospérer. La force maritime de Nice augmente, ses fortifications sont agrandies et ses routes améliorées.

Au XVe siècle, Nice connaît une période d'essor économique relativement important. La cité renforce également sa domination dans l'arrière pays, qui au XVIe siècle, est appelé désormais comté de Nice, les Savoie étant passés ducs.

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Palais de la Méditerranée

Sous le règne du duc Charles III, de 1504 à 1553, la ville connaît une période difficile, en raison notamment des guerres entre le roi de France François Ier et l'empereur Charles Quint. En 1536, la plupart des États de Savoie sont occupés par les armées françaises, et Charles III doit se replier à Nice. Des négociations de paix ont lieu dans la ville en 1538 entre François Ier et Charles Quint, à l'initiative du pape Paul III. Elles aboutissent à une paix précaire.

François Ier fait ensuite alliance avec le sultan ottoman Soliman le Magnifique, contre Charles Quint. En 1543, Nice est assiégée par la flotte ottomane dirigée par Khayr al-Din, dit Barberousse. La ville basse est prise, lors de l'assaut du 15 août 1543, mais la forteresse résiste, jusqu'à ce que Français et Turcs se replient, au mois de septembre. C'est lors de ce siège qu'aurait eu lieu l'intervention du personnage, légendaire, de Catherine Ségurane.

La vocation militaire et maritime de la ville est renforcée tout au long du XVIe siècle, par Charles III puis Emmanuel-Philibert. Charles-Emmanuel Ier succède ensuite à son père. La ville compte alors environ 10.000 habitants.

L'histoire de Nice est alors marquée par les guerres entre la Savoie et la France, jusqu'au traité de Cherasco en 1630. Cette période voit également, en 1610, la construction du tracé de la Route royale Nice-Turin, la création d'un port franc, en 1612, le développement de l'architecture baroque et la création d'une cour souveraine, le Sénat de Nice, en 1614. 

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La tour de Saint-François

En 1690, Victor-Amédée II s'allie avec l'empereur et le roi d'Espagne contre Louis XIV. Les Français occupent alors la Savoie et, en 1691, le maréchal de Catinat prend Nice. La ville sera restituée en 1697. La guerre reprend peu de temps après, à l'occasion de la guerre de Succession d'Espagne. Victor-Amédée II est tout d'abord allié à Louis XIV, puis avec l'empereur. En 1705, les troupes françaises attaquent Nice et la ville est occupée jusqu'en 1713. Entre temps, Louis XIV a ordonné la destruction de la forteresse et des remparts. La ville change alors de fonction en perdant son rôle militaire. De 1744 à 1748, la guerre touche à nouveau le pays niçois mais, la ville ayant perdu son intérêt stratégique, les combats se déroulent dans l'arrière-pays.

Le XVIIIe siècle, après la destruction du château et des remparts, se caractérise par de profondes modifications urbaines. Le cours Saleya est achevé en 1780. L'actuelle rue Saint-François-de-Paule devient la principale artère de la cité. La porte Vittoria est créée en 1788 (elle a été détruite en 1879). La place Vittorio (actuelle place Garibaldi) est achevée en 1792.

La population reprend son essor et s'implante en dehors du périmètre des anciens remparts. La ville compte 20.000 habitants en 1790. Les élites niçoises sont de plus en plus attirées par Turin, où elles font leurs études puis carrière dans l'administration, l'armée, ou la diplomatie.

Au même moment, un nombre croissant d'aristocrates anglais choisissent Nice comme lieu de villégiature pour l'hiver. 

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À la suite de l'entrée en guerre de la France contre l'Autriche et la Prusse, en avril 1792, Nice est prise sans combats, en septembre. Des élections municipales, en décembre 1792, sont remportées par le parti favorable à la réunion du comté de Nice à la France. Le rattachement est accepté par la Convention, le 31 janvier 1793. Le département des Alpes-Maritimes est ensuite créé.

Nice suit ensuite les évolutions nationales. La période est marquée par la poursuite des combats dans l'arrière-pays. La ville de Nice, pour sa part, connaît d'importants problèmes de ravitaillements et des actions, menée par les "barbets" dont on ne connaît toujours pas les réelles motivations : politique ou brigandage ?

La situation commence à se stabiliser avec l'arrivée d'un nouveau préfet en mai 1803, Marc-Joseph Gratet Dubouchage, qui parvient à remettre en place une administration efficace. Malgré cette stabilisation, la poursuite des guerres napoléoniennes fait que l'opinion publique locale se détourne de la France. En 1813, la foule acclame Victor-Emmanuel Ier. Après la chute de Napoléon Ier, en 1814, le comté de Nice est restitué au royaume de Piémont-Sardaigne.

Victor-Emmanuel Ier met en place la politique du « bon gouvernement » (Buon Governo). Toutes les mesures mises en place sous la Révolution sont abolies. L'administration municipale redevient ce qu'elle était depuis 1775 et avant 1792. La ville retrouve son Sénat. Nice bénéficie de la création de deux écoles secondaires, de droit et de médecine et chirurgie, qui accueillent les étudiants avant qu'ils n'aillent achever leurs études à Turin ou, parfois, à Paris. Le ghetto juif de Nice est officiellement supprimé et les Juifs obtiennent enfin les mêmes droits que les catholiques.

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La population de la ville augmente fortement. Elle passe à 44.000 habitants en 1858. Dans les années 1830, un conseil d'ornement est mis en place sur le modèle de la Commission d'architecture de Turin pour planifier l'expansion urbaine. La place Masséna est conçue à partir de 1839 par l'architecte turinois Joseph Vernier. La place Cassini (aujourd'hui Île-de-Beauté) et l'église Notre-Dame du Port sont réalisées en 1840-1853, ainsi que la rue Cassini.

Le Français Napoléon III veut aider l'Italie à faire son unité, dans le but de contenir l'Autriche. Pour éviter, cependant, de créer un État unifié potentiellement dangereux juste à côté de la France, l'empereur réclame en échange de son aide, le duché de Savoie et le comté de Nice, qui constituent deux régions stratégiques importantes sur le plan militaire.

Le traité de Turin, le 24 mars 1860, entérine le changement de souveraineté de la ville. La population niçoise semble tout d'abord assez réticente. Lors des élections législatives de mars 1860, les deux députés élus par Nice, Giuseppe Garibaldi et Charles Laurenti Robaudi, sont farouchement opposés à l'annexion. Cependant, l'abstention a été très importante. La population finit par accepter le changement de souveraineté lorsque le roi Victor-Emmanuel II, le 1er avril 1860, lui demande solennellement de le faire, au nom de l'unité italienne. Un plébiscite est voté le 15 et le 16 avril 1860. Les adversaires de l'annexion appellent à s'abstenir, d'où le faible nombre de votes « non ». Le « oui » emporte 83 % des inscrits dans l'ensemble du comté de Nice et 86 % à Nice. Le territoire de Nice est officiellement cédé à la France le 14 juin 1860. 

La vie politique à Nice est assez calme sous le Second Empire et la ville bénéficie en outre de nombreux investissements, dont le plus visible est l'arrivée du chemin de fer en 1864. 

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Le changement de souveraineté entraîne cependant aussi des mécontentements. La catégorie sociale la plus lésée est incontestablement celle des hommes de loi qui, avec la suppression de la Cour d'appel, perdent une part très importante de leur clientèle. Les juristes niçois, qui ont fait leurs études à Turin, sont ainsi les principales victimes de l'annexion. De nombreux aristocrates, partisans de la Maison de Savoie, quittent également Nice pour s'installer définitivement en Italie. 

Alfred Borriglione lance une politique de grands travaux : création du boulevard Gambetta, prolongement de la Promenade des Anglais, création d'un casino sur la place Masséna, organisation d'une exposition internationale en 1883-1884. 

Le tourisme devient peu à peu une activité prépondérante. Le nombre d'hôtels passe ainsi de 64 en 1877 à 182 en 1910. La population augmente de 52.000 habitants en  1872 à 143.000 habitants en 1911. L'essor de l'économie est rendu possible grâce à l'immigration. À la fin du XIXe siècle, Nice compte en effet entre 24.000 et 25.000 Italiens, soit environ un quart de sa population (93.800 habitants en 1896)

La seconde moitié du XIXe siècle est marquée par le développement de Nice comme station balnéaire et mondaine, à ses débuts par des aristocrates anglais et rentiers russes lors de l'hiver, puis qui se généralise à d'autres nationalités, notamment après l'arrivée du chemin de fer en 1865. De nombreux hôtels de luxe sont construits, comme le Westminster et le Negresco, ainsi que des casinos et des villas inspirées du style italien ornés de jardins chics. Pour ces résidents aisés qui créent un certain cosmopolitisme, des lieux de cultes divers sont édifiés (églises écossaise, américaine, épiscopale anglaise, évangélique anglican, orthodoxe russe). La Promenade des Anglais devient à la Belle Epoque un endroit social important. 

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, Nice est occupée par les Italiens, puis par les Allemands. Le bombardement américain du 26 mai 1944 fait 308 morts, 499 blessés et 5600 sinistrés. La situation économique devient en outre catastrophique et la ville connaît une quasi famine pendant l'été 1944

Les structures de l'économie changent beaucoup au cours de la seconde moitié du XXe siècleLa période est surtout marquée par l'essor du secteur tertiaire. À la fonction d'accueil touristique traditionnel se rajoute le développement du tourisme d'affaires et du tourisme de congrès. Le Palais des Expositions est inauguré en 1955 et agrandi en 1960. Le Palais Acropolis, inauguré en 1984, est plus spécifiquement destiné à accueillir des congrès. 

L'architecture de la ville souligne l'évolution particulière de son histoire. La vieille-ville est caractéristique de l'urbanisme d'une ville fortifiée italienne à l'époque moderne. Les rues sont très étroites et tortueuses, les immeubles sont recouverts d'enduits de couleurs chaudes (ocre ou rouge). Les nombreuses églises sont de style baroque. Les quartiers construits à la fin de l'époque moderne et au début du XIXe siècle reflètent l'influence de l'urbanisme turinois d'alors : les rues sont plus larges et rectilignes, les immeubles sont colorés.

Les quartiers construits après l'annexion à la France en 1860 sont quant à eux d'un style beaucoup plus austère et haussmannien : les rues sont larges et rectilignes, mais la pierre apparente remplace les façades colorées. Ces quartiers sont d'un aspect beaucoup plus « français » que les autres, qui demeurent esthétiquement très « italiens ». La ville compte par ailleurs de nombreux immeubles construits à la Belle Epoque et dans les années 1930. Enfin, une particularité niçoise est le grand nombre de bâtiments et d'immeubles qualifiés de "palais" : de l'italien palazzo, qui signifie immeuble.

D'après Wikipédia


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