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Critiques Séries : The Last Kingdom. Saison 1. Episodes 3 et 4.

Publié le 04 janvier 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

The Last Kingdom // Saison 1. Episodes 3 et 4. Episode Three / Episode Four.


Dans le registre des séries historiques, il y a eu Vikings, qui a eu tendance à décevoir par moment l’an dernier. Mais cette année il y a The Last Kingdom. Après deux épisodes rondement bien menés d’un point de de l’action, la série commence à prendre le temps de se poser et de contempler un peu plus les choses. « Episode Three » est donc un peu plus lent que les autres et c’est une assez bonne chose, d’autant plus que globalement, les thématiques fonctionnent et que la série parvient à mettre en situation ses personnages toujours en les utilisant judicieusement. L’émotion se fait peut-être un peu plus présente ici, dans le but aussi de faire évoluer notre attachement aux personnages. Cette série a beau être assez épique dans un certain sens, c’est aussi une série qui veut nous raconter une partie de l’Histoire avec beaucoup d’intelligence. Il y a pas mal de propos nuancés, de scènes qui respirent la réflexion et une utilisation parcimonique des personnages qui permet à The Last Kingdom de sortir presque un peu du lot. Je dis bien presque car visuellement, elle reprend pas mal d’éléments que l’on a déjà vu dans des séries comme Vikings par exemple (et d’autres séries se déroulant à un âge plus Moyenâgeux).

La série cherche avant tout à se concentrer sur les personnages avant de se concentrer sur la brutalité de ce qui se passe. Certes, les deux premiers épisodes étaient assez brut de décoffrage mais ce n’était pas une mauvaise chose. Du coup, si l’épisode 3 parvient à échapper à la bataille afin de nous plonger directement dans les conséquences, c’est un choix presque unique dans ce genre de séries où le but est toujours de nous satisfaire d’une bonne bataille avant de par la suite peut-être gérer un peu les conséquences. Mais cet épisode prend donc un chemin étrange et passionnant, une sorte de parti pris osé qui en plus de ça fonctionne à merveille. Si cette décision prise fonctionne, c’est aussi étrange de voir cela dans une série qui a largement les moyens de nous offrir des scènes de combat particulièrement bien chorégraphiées. Elle n’a déjà démontré auparavant lors d’un épisode précédent mais là, c’est quelque chose de complètement différent que l’on nous propose, une réflexion sur l’état actuel des choses qui est le bienvenu. Cela change des classiques de ce genre de fictions en plus de ça, c’est très bien écrit. Cet épisode explore donc un peu plus les thèmes de l’héroïsme mais aussi de l’identité personnelle. Car se faire une place dans ce monde ce n’est pas toujours facile.

Ce sont des thématiques qui sont riches et fortes dans ce genre de séries, mettant en scène de façon intelligente les personnages dans des situations qui leur sied plutôt bien. En soulageant cet épisode 3 de The Last Kingdom d’un bain de violence, en faveur de plus des conséquences, la série parvient à sortir du lot et à nous offrir un spectacle rutilant. Il y a quelque chose d’assez admirable finalement qui permet d’aider les scénaristes à nous démontrer qu’ils ne comptent pas suivre le chemin prédéfini de ce genre de séries. En proie à trouver une place entre deux mondes, Uhtred se voit comme un homme motivé uniquement par sa propre hypocrisie. Après avoir su ses deux pères être tués, il s’est retrouvé à ne plus pouvoir avoir de relation avec quiconque et cela peut se comprendre. La confiance n’est pas quelque chose qui se gagne en un clin d’oeil. Ce qui est aussi intéressant avec cet épisode c’est le fait que The Last Kingdom cherche à nous donner l’impression que chacun des personnages fait des choses et que cela a des conséquences sur l’histoire. Dans l’épisode suivant, les choses sont peut-être encore différentes mais narrativement parlant, The Last Kingdom est vraiment une série qui ose ce qui ne se fait pas dans ce genre de séries.

D’un point de vue de sa structure, The Last Kingdom change vraiment de ce que l’on a pour habitude de voir. C’est une très bonne chose, d’autant plus que la série porte toute son attention sur les personnages et c’est quelque chose qui a une vraie conséquence intéressante sur le long terme. En tout cas, avec cet épisode j’ai l’impression une fois de plus d’assister à une série qui a réfléchi, qui a pensé aux conséquences d’une époque brisée entre plusieurs royaumes (avant qu’il n’en devienne qu’un seul). Tout ce qui est entrepris là aussi est fait en considérant derrière toutes les conséquences que cela pourrait bien avoir pour les personnages et les autres bien évidemment. Cela permet d’apporter de la richesse au récit et de nous donner une vraie l’impression derrière les intentions des scénaristes. Je ne pense pas que The Last Kingdom soit la série la plus facile à faire dans le sens où il y a tellement de choses dedans qui sont associés avec un tel aplomb. The Last Kingdom n’est pas une série qui a pour but de passer d’une bataille à l’autre. Non, la série se concentrer sur les moments les plus silencieux, les plus posés, ceux qui imposent une vraie réflexion et ceux qui sont donc les plus complexes à mettre en scène. Ce que le téléspectateur attend est généralement de l’action, des grandes fresques de batailles en tout genre.

Mais tout cela est très différent et l’épisode 4 est peut-être même encore plus muet que le précédent sur l’action. Le but de The Last Kingdom est donc probablement de s’émanciper du besoin de batailles à nous offrir afin de faire quelque chose de complètement différent. Au travers ‘une série assez complexe dans son ensemble, les personnages ont tous leur occasion de briller. L’épisode 4 est assez fascinant dans son ensemble et contrairement aux deux premiers épisodes qui introduisaient déjà très bien l’histoire de la série, je dois avouer qu’ici, nous avons un bel exemple de ce qui peut se faire de mieux dans cette série. Finalement, The Last Kingdom est une belle réussite qui sort du lot et nous offre une occasion de nous plonger au coeur d’une réflexion bien pensée.

Note : 8.5/10. En bref, deux brillants épisodes à leur façon.


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