The Cobbler // De Tom McCarthy. Avec Adam Sandler et Steve Buscemi.
Parfois, je me demande si un scénariste qui a fait de bonnes choses peut toujours faire de bonnes choses. En effet, Tom McCarthy à qui l’on doit le très bon The Visitor (2007) ou encore Les Winners (2011) revient ici avec ce qui est malheureusement un film complètement raté. Il y a des films avec Adam Sandler et puis il y a aussi des films qui se retrouvent avec Adam Sandler. Les premiers sont ceux de sa maison de production, calculés pour faire rire grassement un public qui semble apprécier cet acteur… et puis il y a des films comme The Cobbler qui se retrouvent avec Adam Sandler sans que ce dernier n’ait eu un traitre mot à dire sur le scénario ou la production. C’est souvent des films beaucoup plus personnels et riches comme Funny People ou même Punch-Drunk Love. C’est ce genre de films qui permettent de voir que Adam Sandler n’est pas que celui qui aime les blagues de pets. Du coup, je me suis dit que The Cobbler pouvait être une bonne idée prenant l’histoire d’un cordonnier qui se retrouve à pouvoir entrer dans la peau de gens dont il répare les chaussures avec la machine de son grand père. Mais voilà, même si ce film a tendance a être bien meilleur que la plupart des films que Adam Sandler a produit et dans lesquels il joue (notamment le merdique The Ridiculous 6) c’est assez raté.
Max Simkin est un cordonnier solitaire, légèrement malheureux, qui découvre une machine magique lui permettant, s'il chausse les chaussures de ses clients, de leur ressembler trait pour trait.
Peut-être bien car le scénario de Tom McCarthy n’est pas suffisamment fort pour être intéressant. On a l’impression que c’est une histoire mineure qui se retrouve au milieu d’un film plus ambitieux, comme si Tom McCarthy avait plongé ses pieds dans des chaussures beaucoup trop grandes pour lui. Il s’est donc heurté au besoin de développer une vraie histoire avec une dose d’émotions et quelque chose de véritablement attachant. Mais non, le héros n’est jamais attachant et devient même par moment tête à claques. Ce réalisateur indépendant respectable tombe ici sur un os malgré une idée de départ qui colle plutôt bien avec l’ambiance qu’il aime donner à son cinéma. Adam Sandler de son côté délivre un jeu assez restreint, constipé (pour une fois que le peu parler de caca sans que cela ne soit une blague du film…) alors qu’il n’a pas vraiment l’occasion de briller. L’acteur surnage lui aussi dans des chaussures beaucoup trop grandes pour lui alors que les divers moments où The Cobbler devrait être pincé d’émotions ne le sont jamais. Malgré la présence de Dustin Hoffman ou encore Steve Buscemi, rien ne se passe vraiment là dedans.
Je me demande si au fond Tom McCarthy n’a pas juste tenté de donner ici sa réponse à Click, un autre film avec Adam Sandler (et qui avait été produit par ce dernier). Happy Madison n’est pas passé par The Cobbler ce qui dans un sens est une bonne chose mais pas suffisamment à mon goût. Tom McCarthy s’est vraiment égaré, entre l’envie de parler d’une culture et d’un quartier juif (c’est presque too-much dans le film tout ce passage et cela ne créé aucune vraie émotion). L’implication religieuse n’était pas nécessaire, d’autant plus que cela n’a aucun intérêt narratif étant donné que le film n’en fait strictement rien. Avec pas mal de caricature et pourtant de bonnes idées comme Clifford Smith dans le rôle du gangster local ou même Ellen Barkin, toujours aussi défigurée par la chirurgie esthétique qui tente de nous faire passer un petit message. The Cobbler est donc un film qui a énormément de mal à surprendre, pourtant doté d’un pitch beaucoup plus excitant que ce à quoi le film ressemble. Dommage, moi qui espérait vraiment voir un truc efficace j’ai été terriblement déçu du résultat.
Note : 4/10. En bref, un scénario truffé d’idées mal utilisées.
Date de sortie : 1er septembre 2015 - Directement en VOD sur UGC Distribution