Hors de Portée // De Jean-Baptiste Leonetti. Avec Michael Douglas et Jeremy Irvine.
Adapté d’un roman de Robb White (un spécialiste des scénarios d’horreur gimmick) à qui l’on doit notamment 13 Ghosts (1960) ou encore Le désosser de cadavres (1959), Hors de Portée est adapté par Stephen Susco (The Grudge, Red, Texas Chainsaw 3D), un autre homme du monde de l’horreur. Cependant, Hors de Portée est un film d’horreur complètement différent dans le sens où ce n’est pas un film traditionnel. Il mélange le survival au thriller de poursuite. Ce n’est pas sans rappeler des tas de films où un vilain a des proies sur qui il tire dans les bois ou ailleurs. C’est au réalisateur français Jean-Baptiste Léonetti (Carré blanc) que la mise en scène de ce petit film sans prétention a été laissée et le moins que l’on puisse dire c’est que globalement c’est assez efficace. On reste agrippé aux bras de son fauteuil dans l’attente de voir ce que la suite peut bien nous réserver. Au fond c’est prévisible et simpliste mais parfois, ce qu’il y a de plus simple fonctionne le mieux. Ce film c’est la performance de deux acteurs avec d’un côté un vétéran, un vieux de la vieille : Michael Douglas (Basic Instinct, Ant-Man) et puis un jeune acteur Jeremy Irvine (Cheval de guerre, Les voies du destin) qui s’en sort particulièrement bien alors que le film passe presque tout son temps sur lui.
Pour ajouter un trophée de plus à sa collection, Madec (Michael Douglas), un richissime homme d’affaires, engage Ben (Jeremy Irvine), un jeune guide de chasse. Ensemble, ils partent au coeur du désert de Mojave, une terre aussi immense qu’hostile. Les choses tournent mal lorsque Madec appuie trop vite sur la détente et tue accidentellement un vieil homme. Décidé à cacher son crime, il propose beaucoup d’argent à Ben pour se débarrasser du corps et se taire. Mais le jeune homme refuse. Madec décide alors de faire disparaître l’unique témoin de sa faute, et c’est un autre genre de chasse qui commence… Entre les deux hommes se joue une partie dont l’issue sera forcément fatale. Face à la puissance et à la détermination de Madec, Ben ne peut compter que sur ses connaissances des techniques de survie et son expérience du désert...
En trouvant un juste équilibre entre plusieurs idées, Hors de Portée parvient à délivrer un film efficace, porté par une réalisation assez intelligente et soignée. Jean Baptiste Léonetti reste sobre dans sa façon de mettre en scène l’ensemble, trouvant toujours des angles de portée qui vont tout de suite savoir mettre en valeur la chaleur du paysage, la difficulté avec laquelle le héros doit errer, etc. Il faut aussi avouer que la direction de la photographie a fait un très joli travail afin de mettre en valeur les courbes du désert américain. Ce qui est presque dommage finalement avec Hors de Portée c’est sa fin, qui donne l’impression qu’elle a été trouvée simplement pour nous en mettre plein la vue et nous surprendre coûte que coûte alors que je ne suis pas sûr que l’on avait besoin de quelque chose de ce genre là. C’est un peu too-much. Je ne vais pas vous dire pourquoi exactement car ce serait vous spoiler le film, mais je vous invite vraiment à regarder Hors de Portée car même si la fin est à mon humble avis ratée, le reste vaut le détour. C’est rare de voir des films de chasse à l’homme efficace, encore plus dans un désert et pourtant, on ne s’ennuie pas une seule seconde durant l’heure et demie que dure le film.
Ce qui m’a également plu avec Hors de Portée c’est la façon dont les personnages s’entrechoquent. C’est dans un premier temps très mystérieux car l’on ne sait pas trop à quoi s’attendre. J’ai même pensé au début du film que celui-ci ne pourrait pas fonctionner ou bien ressemblerait à un Direct to DVD très dispensable et finalement le résultat est complètement différent. Sans trop d’efforts, Hors de Portée parvient à rapidement nous mettre dans le bain et à porter son histoire jusqu’au bout. Ce n’est jamais bâclé (sauf peut-être la fin et encore, c’est uniquement car elle tombe un peu trop rapidement à mon goût et que l’on ne profite donc pas suffisamment de ce face à face dans la nature) et je pense sincèrement que le film a été plus que sous estimé. Cela faisait un sacré bout de temps que je n’avais pas vu un film de ce genre réussi, d’autant plus que je trouve que Michael Douglas est sous exploité au cinéma. Si ici il n’a pas grand chose à faire d’apparence, c’est uniquement d’apparence étant donné que sa présence se fait pesante, toujours bien placée au bon moment.
Note : 8/10. En bref, un film de chasse à l’homme efficace et parfois même prenant aux tripes.
Date de sortie : 19 octobre 2015 - Directement en DVD