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Destruction de l'art contemporain

Publié le 04 janvier 2016 par Didier Vincent

Comme une assiette de porcelaine dans un magasin d'éléphants

Un gars dans l'assistance se demande si ce que détruit Eric est vraiment de l'art. Bonne question. Si l'art est partout, il n'est nulle part. Ce qui marque la différence est, soit le sacré, soit l'argent et dans les deux cas, il est sanctuarisé, protégé. Donc, ici ce n'est pas de l'art au sens élitiste, restreint.

L'art se dilue dans le multiple, Warhol s'est heurté à cet écueil. On peut tout casser comme fait Daesh. Dans leur tête, ces barbares détruisent quelque chose n'ayant aucune valeur sacrée tout en préservant ce qui a une valeur monétaire (trafics). Qu'est-ce qui nous navre quand on assiste à la destruction de l'art, fût-il authentique ou contrefait ? La perte du sacré ? L'anéantissement de l'argent (qui est tout aussi sacré) ?

Quand des imbéciles ont détruit le plug de Paul McCarthy place Vendôme, c'est la même revendication que proféraient les membres de Daesh à Palmyre : ceci n'est pas sacré, donc, ce n'est pas de l'art. Il y a une divinité cachée là-dedans. Toujours. On ne détruit pas avec acharnement quelque chose qui vous indiffère.

Pour nous occidentaux le sacré, justement, c'est l'art et non l'inverse. Lorsque l'objet est détruit, il ne reste plus rien, plus d'humanité, Dieu ne se cachant pas dans ces représentations. Cette scène nous fait donc peur même si apparemment ce ne sont que quelques objets anodins du type urinoir de Duchamp. L'art contemporain ne vaut que de sa valeur monétaire, le dieu argent.


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