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CULTURE > Galabru : cette gueule inoubliable du cinéma français

Publié le 04 janvier 2016 par Fab @fabrice_gil
C'est un des derniers géants du cinéma français qui disparaît. Michel Galabru a tourné 220 films et téléfilms lors de ses 65 années de carrière. Une ultime révérence.

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Michel Galabru et Louis de Funès I Photo ©Gaumont

Michel Galabru était l'un des acteurs français les plus populaires de son temps. Son exubérance verbale et son physique truculent sont connus de tous. C'est bien sûr son interprétation de l'adjudant Gerber dans la série des Gendarmes(Jean Girault) qui revient à l'esprit, mais l’homme a aussi côtoyé quelques-uns des plus grands metteurs en scènes : Mocky, Blier, Tavernier, Audiard, Comencini, Godard, Coasta-Gavras... Une filmographie colossale, gargantuesque, de plus de 220 films et téléfilms. Acteur boulimique, sa stature d'acteur populaire dans Le Gendarme de Saint-Tropez, aux côtés de Louis de Funès n’échappent à personne. Michel Galabru restera aussi l'acteur de nombreux films aux titres pittoresques: Le facteur s'en va-t’en guerre, Poussez pas grand-père dans les cactus, La dernière bourrée à Paris, Le plumard en folie... Et il ne s'en cachait pas ! Pas plus que leur vocation à être bonnement alimentaire. "J'ai eu quand même quelques beaux textes au cinéma, parmi beaucoup de navets, pour manger et échapper au fisc", disait-il avec son verbe habituel. On lui a reproché toutefois de gaspiller ici et là son talent. Lucide et sans regrets il répondait alors : "C'est vrai que je ne suis pas très fier de certains films, mais je ne les renie pas. On sait bien qu'on a fait un film minable, mais on l'a fait en pensant au chèque, parce qu'on en avait besoin, point à la ligne".
César en 1977 - En 1976, Bertrand Tavernier lui offre le rôle d'un tueur dans la France du XIXème siècle, dans Le juge et l'assassin, face à Philippe Noiret et Isabelle Huppert. Un rôle qui lui vaudra le César du meilleur acteur. L'acteur occupe aussi quelques seconds rôles marquants dans des films exigeants: Une semaine de vacances avec le réalisateur précité, Celles qu'on n'a pas eues de Pascal Thomas, L'été meurtrier de Jean Becker, Notre histoire de Bertrand Blier, Subwayde Luc Besson, Soigne ta droite de Jean-Luc Godard.
Séquence émotion - Dans Bienvenue chez les Ch'tis, film phénomène en 2008, quelques minutes suffisent à l’homme pour marquer les esprits et provoquer l’hilarité des français avec une scène d'anthologie dans laquelle il décrit à son neveu les misères du nord de la France. La mort du grand bonhomme a vivement ému et suscité de nombreuses réactions, de Johnny Halliday à la Gendarmerie nationale dont cette dernière a tweeté: "Coup de képi au dernier gendarme de Saint-Tropez"
Un fou de théâtre - Il était homme de théâtre. Plus jeune, il se rêvait en Sacha Guitry. "Je voulais être Sacha Guitry. Je ne suis que Michel Galabru. Ce n'est qu'un quart de réussite", regrettait-il, cachant ses doutes sous des airs rigolards. Oui, c’était un amoureux des planches, servant ainsi de grands textes comme Don Juan et Le Bourgeois gentilhomme de Molière, Les Rustres et Le Riche convoité de Goldoni, mais aussi des oeuvres plus répandues, La claque d'André Roussin, L'entourloupe et Monsieur Amédée d'Alain Reynaud-Fourton. Le Monsieur était encore en tournée, il y a deux ans, avec La femme du boulanger de son auteur fétiche Marcel Pagnol. C'était un amoureux des planches au point d'être encore à l'affiche de deux pièces jusque début novembre. Mais en raison d'une grande fatigue, il avait dû annuler les représentations de deux pièces, où il tenait l'affiche. Deux décès de proches l'avaient beaucoup atteint : en octobre 2014, il avait perdu son frère Marc, comédien et écrivain, et en août dernier, son épouse Claude, décédée des suites de cette fichue maladie de Parkinson. Il s'est éteint ce jour anniversaire de sa bien-aimée. Il n'aura pas supporté de vivre un anniversaire… sans elle. FG

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