Magazine Europe

Violence à l'égard des femmes : Le silence est brisé, mais les cris continuent

Publié le 11 juin 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Violence à l'égard des femmes : Le silence est brisé, mais les cris continuent...

Le Conseil de l'Europe veut développer de nouveaux outils juridiques

Un succès : le silence est brisé. Sujet souvent tabou, les violences faites aux femmes (et aux hommes aussi parfois) dans le huis clos des familles est rompu. La campagne du conseil de l'Europe depuis deux ans a entraîné une sensibilisation salutaire dans l'opinion, dans les services de polices et de justices des Etats membres et auprès des pouvoirs politiques. Les associations d'aides aux victimes qui font un travail considérable mais trop souvent ignoré se sentent moins seules.

Un échec, qui est un encouragement à poursuivre les efforts déployé et à aller plus loin : ce fléau des violences domestiques reste d'une ampleur scandaleusement insoutenable. « Nous n'avons pas encore fait taire les cris », a lancé le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe, Terry Davis, « Il faudra des années pour que la modification des comportements et des normes culturelles discriminatoires devienne perceptible sous la forme d'une diminution des taux de violence »M. Davis s'est exprimé ainsi en ouvrant   la conférence de clôture de la campagne du Conseil de l'Europe pour combattre la violence à l'égard des femmes, y compris la violence domestique, qui se termine aujourd'hui à Strasbourg

Violence à l'égard des femmes : Le silence est brisé, mais les cris continuent...

RAPPEL : La violence domestique à l'égard des femmes est un phénomène en recrudescence et qui ne connaît ni frontière géographique, ni limite d'âge, ni race, et concerne tout type de relations familiales et tout type de milieu social. En Europe, 12% à 15% des femmes sont quotidiennement victimes de violences domestiques. Elle est l'une des violations les plus répandues des droits de la personne à travers le monde et doit être combattue.  

Selon un rapport du Conseil de l'Europe, 80 % des Etats membres de l'Organisation disposent d'un plan national de lutte contre la violence à l'égard des femmes, bien qu'une ligne budgétaire lui fasse souvent défaut. 90 % d'entre eux possèdent des foyers d'accueil pour les victimes, dont la répartition géographique n'est satisfaisante que dans la moitié des cas, tandis qu'un quart de ces établissements sont payants. Seule la moitié des pays ont mis en place des programmes destinés aux auteurs de violence.

Violence à l'égard des femmes : Le silence est brisé, mais les cris continuent...

Le rapport d'activité final de la campagne souligne qu'en dépit des avancées obtenues en droit et en pratique, les mesures visant à protéger les femmes et à sanctionner les auteurs de violence ont eu peu d'effet, tandis que les services aux victimes demeurent « insuffisants ». Ainsi que l'a souligné Britt-Marie Lövgren, membre de la Commission de la cohésion sociale du Congrès, représentant une ville suédoise (Umea). «Il faut une tolérance zéro et une coopération étroite entre les différents pouvoirs locaux afin de résoudre efficacement ce fléau La situation est restée trop longtemps sous-estimée en Suède, mais heureusement aujourd'hui elle est inscrite dans l'agenda politique ''

Le rapport du Conseil de l'Europe formule un certain nombre de propositions :

  • une nouvelle convention européenne destinée à protéger les jeunes filles et les femmes contre les violences commises par leur partenaire ou ancien partenaire, le viol, le harcèlement sexuel, la mutilation génitale, les mariages forcés et les crimes d'honneur, dont le suivi serait assuré par une instance indépendante.
  • un rapporteur spécial européen sur la violence à l'égard des femmes, chargé d'effectuer des visites dans les différents pays et d'inscrire cette question dans l'actualité politique.
  • La création d'un « organisme de surveillance de la violence à l'égard des femmes », chargé de recueillir les données relatives aux meurtres de femmes et d'améliorer les mesures de protection et de prévention.
  • La création de plans d'action nationaux financés par des budgets spécifiques et étayés par des mesures légales plus strictes, par exemple pour les récidivistes, ainsi que la mise en place d'au moins un service d'assistance téléphonique à plein temps et gratuit au moins et de foyers d'accueil dans la proportion d'une place pour 10 000 habitants

Il est impératif que les Etats membres du Conseil de l'Europe suivent ces recommandations. Comme il est nécessaire que les médias soient associés à la poursuite d'une campagne qui ne doit pas cesser ce soir...

(Photos du Conseil de l'Europe)



Retour à La Une de Logo Paperblog