Soleil à Benidorm
Gorge serrée, je ressassais mes idées sombres lorsque tu m’as appelé. Je t’ai regardé sans te percevoir puis, fanée par la fatigue de mes émotions incomprises, je suis retournée aux tourments de mes pensées. Exhibant ta belle parure dorée, tu as insisté. J’ai résisté. Dans les ténèbres, je ne souhaitais rien d’autres que ténèbres. Nullement impressionné par mon farouche refus, avec l’un de tes milliers de bras, tu as caressé ma main, ma jambe, mon dos, ma bouche, avant d’embrasser fougueusement chacun de mes pores. Étourdie par la puissance de tes baisers, soumise par ton ardente vigueur, devant toi je me suis allongée, pour qu’à ta guise tu prennes mon corps entier.
A toi, Soleil, vil amant qui sous la grisaille jurassienne m’enterre, m’oublie, à Benidorm, sans rancoeur, à la brûlure de tes baisers je me suis abandonnée.
Autoportrait. Benidorm mai 2008.