Je compte sur Vous // De Pascal Elbé. Avec Vincent Elbaz, Julie Gayet et Zabou Kreitman.
Pascal Elbé signe ici son deuxième film après Tête de Turc (2009) et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est tout aussi médiocre. Ce qui est très étrange avec ce film c’est sa façon de mettre en scène son suspense que je trouve particulièrement mauvais. C’est probablement dû à un manque cruel de rythmique entre les scènes. Les personnages manquent de charisme et les intrigues sont fades. Je pensais voir un film d’arnaque au moins un brin divertissant et finalement je me suis retrouvé avec un film qui est tout l’inverse avec une pseudo histoire familiale qui ne fonctionne pas vraiment. Le héros prend d’ailleurs tellement de place, prenant plus de temps à compter les billets des liasses qu’il sort de ses poches qu’autre chose. Vincent Elba (No Limit) n’a pas fait grand chose de très neuf au cinéma ces dernières années qui méritait le coup d’oeil. J’espérais donc que Je compte sur Vous soit à la hauteur des attentes sauf que ce n’est pas forcément le cas. Il y a des moments où le film a des idées afin de contrôler ses problèmes et puis à d’autres moments on a vraiment l’impression de se faire enfumer avec quelque chose de particulièrement vide.
Un homme, un téléphone portable, plusieurs millions d’euros dérobés, une quarantaine d’établissements bernés. Drogué à l’adrénaline que ses arnaques lui procurent, Gilbert Perez manipule et trompe ses victimes avec brio en se faisant passer tour à tour pour leur président puis un agent de la DGSE. Il rêve d'offrir à sa femme Barbara une vie normale, mais insatiable et sans limite, sa folie le mènera à sa perte.
Cela manque cruellement de fond alors que le twist est plus ou moins connu avant même de commencer. C’est peut-être là où justement Je compte sur Vous devient particulièrement mauvais, trompant par son pitch sur la marchandise et laissant le spectateur avec une impression de faim non sustentée. En s’égarant dans tous les sens avec les combines de son héros, le film se retrouve donc avec ce qu’il y a de plus médiocre. Ce que j’ai cependant découvert par la suite c’est que Je compte sur Vous est inspiré de faits réels. Mais à défaut de délivrer un film véritablement intéressant, ce dernier s’enfonce dans tout un tas de mauvaises idées sans queue ni tête, qui donnent parfois l’impression que le film passe un peu du coq à l’âne. Je compte sur Vous donne donc l’impression d’être un téléfilm de seconde zone qui aurait certainement fait le bonheur des audiences de TF1. On retrouve d’ailleurs une tête d’affiche (enfin de presse people) : Julie Gayet dans un rôle particulièrement fade mais étant donné qu’elle reste une actrice assez médiocre, il n’y a rien à sauver. C’est pourtant un petit film, un petit budget, ce qui aurait dû être une motivation pour faire ressortir quelque chose.
Mais rien, il ne se passe rien. J’aimais bien l’idée de retrouver aussi Zabou Breitman, elle qui avait brillé cette année dans d’autres films. Cette actrice que j’aime beaucoup méritait d’ailleurs bien mieux que de rôle de seconde zone sans ambition. La première partie du film est cependant la plus déchu, alors que l’on suit plus ou moins les trois quart du temps une histoire par téléphones interposés. C’est une bonne idée de narration mais le rythme n’est pas là. Ce délit était donc intéressant à relever mais je crois que c’est aussi ce qui a complètement cassé le rythme. En montrant plus ou moins les coulisses d’une affaire d’escroquerie, Je compte sur Vous se permet d’être donc un peu moins superficiel que beaucoup de films du genre mais la superficialité a parfois du bon, surtout quand cela permet de donner des coup de fouet au spectateur afin que ce dernier ne s’endorme pas en plein milieu. Je crois que j’ai dû faire une petite sieste de 10 minutes durant le film car c’était trop, trop ennuyeux purement et simplement. Pascal Elbé n’offre en plus de ça rien de neuf dans sa mise en scène, nous laissant avec un arrière goût d’inachevé, comme si l’on avait payé une place pour rein…
Note : 3/10. En bref, d’une bonne idée de base on retrouve avec un film de bas étage.