« On s’est connu, on s’est reconnu, on s’est perdu de vue, on s’est reperdu d’vue, on ‘est retrouvé, on s’est réchauffé, puis on s’est séparé ». Après plusieurs années de relation ininterrompue, j’ai décidé de rompre avec JV Le Mag. De passage dans le rayon presse de mon supermarché, j’ai pris le numéro de décembre mollement, je l’ai feuilleté, je l’ai reposé et je suis allez acheter mes légumes.
Pourtant, au détour du premier numéro ou de ses quelques petits frères, je débordai d’enthousiasme au contact d’un magazine qui voulait enfin faire les choses différemment en se démarquant des magazines poubelles contemporains et des torchons du net. Des articles soignés, des tests sélectifs, un peu de rétro-histoire, une belle recette de succès.
Comme dans toute belle rupture, j’ai envie de dire que ce n’est pas JV Le Mag qui a changé, mais moi qui a évolué, qui a des aspirations nouvelles, d’autres attentes. Le magazine n’a pas trahis sa ligne de conduite, bien au contraire, il a fait le choix d’être beaucoup plus pointilleux dans ses sujets et de se démarquer toujours plus. Peut être trop.
Ce qui au début était conçu potachement comme un « So Foot du jeux vidéo » est devenu un peu trop réfléchi au détriment du caractère décalé.
Non, mon plus gros problèmes depuis presque un an c’est que je déboursai religieusement mes quasi 5 € pour un magazine que je ne lisais presque plus. Je le feuilletai machinalement, je lisais un ou deux articles et le nouveau était déjà là. Je manque certes beaucoup de temps mais je me suis vite rendu compte que ce n’était plus la seule excuse à mon désamour naissant.
Par exemple, le fait de choisir ses tests est un des atouts qui m’a rapidement charmé. J’aime que le journalisme soit un peu subjectif et impose ses choix, ce qui sous entend d’écarter des tests inutiles ou certains gros hits sans intérêts. Aucun problème, je n’ai pas besoin de lire le test de FIFA 16 dans JV Le Mag. Après je n’ai pas non plus envie de lire dix pages de jeux mobiles indés minimalistes…
Les articles sont toujours « de fond » et de qualité, mais globalement je me rend compte que la majeure partie des jeux abordés ne m’intéressent pas. Les dossiers sont souvent intéressants, les pages rétro également, mais j’en ai marre de jeter 4,50 € tous les mois pour un magazine que je ne lis que brièvement.
Il se trouve que le numéro que j’ai reposé était le premier de la nouvelle formule. Je n’ai pas trouvé de grand changement hormis le prix (1 € de plus tout de même) et une maquette encore plus épurée, si ce n’est que les articles m’ont semblé d’autant moins dans le giron de mes attentes.
On se quitte bon amis avec JV Le Mag, probablement même qu’on se retrouvera, mais pour le moment je n’y trouve plus grand intérêt. Je garde en mémoire toutes ces magnifiques couvertures, ces belles tranches colorées et ce mémorable hors-série Playstation. Le magazine a encore une belle base de fan boy prêt à tout (et aux sempiternelles photos sur Twitter…) pour assurer sa pérennité.
En attentant, outre So Foot, j’ai décidé de consacrer les quelques euros économisés à acheter de nouveau Première, parce que ça me fait de la lecture facile aux toilettes et que ça me redonne envie d’aller au ciné.