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Critiques Séries : En Immersion. Mini-series. BILAN.

Publié le 10 janvier 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

En Immersion // Mini-série. 3 épisodes.
BILAN


Philippe Haïm, connu pour été derrière Secret Défense, la saison 2 de Braquo et accessoirement le très mauvais Les Dalton (oui, il fallait bien le dire), débarque sur Arte avec une mini-série en trois épisodes en noir et blanc. Le noir et blanc est déjà un parti pris étonnant et ambitieux qui aurait rapidement pu donner l’impression que ce n’était qu’un cache misère. Par chance, ce n’est pas totalement le cas mais cela ne veut pas pour autant dire que En Immersion brille. En effet, le scénario est truffé d’incohérences qui n’aident pas à s’imprégner d’un récit assez souvent compliqué. Cette sorte d’odyssée brutale est donc surtout aidé par un noir et blanc qui lui donne un côté intimiste, permettant de nous rapprocher un peu plus des personnages et de l’histoire mais étant donné que l’ensemble est assez étrange par moment, En Immersion complexifie les choses plus qu’il n’en faut. On se retrouve avec une série qui se veut sophistiquée mais qui n’a pas vraiment à la hauteur de ses ambitions. Disons que je suis persuadé que En Immersion aurait été une série complètement ratée si elle n’avait pas été en noir et blanc, démontrant finalement que le scénario est faible et que la mise en scène a beaucoup aidé. C’est ça qui est dommage, que le visuel et que le scénario ne s’accordent pas pour être tous les deux de bonne qualité. On se retrouve donc avec un truc décevant qui virvolté dans tous les sens sans qu’il n’y ait de sentiment de cohérence là dedans.

Officier de police sans ambition, Michel Serrero découvre qu’il a contracté une maladie neurologique irréversible. Le même jour, un de ses collègues l’humilie une fois de trop. Michel se révolte soudain et passe pour la première fois de sa vie à l’action. Il entre en immersion pour combattre Guillaume Leanour, jeune « chef d’entreprise ». Trafiquant, ce dernier lance sur le marché la première drogue synthétique consommable dans une cigarette électronique.

On enchaîne alors pas mal de scènes, sans que toutes n’aient vraiment de lien dans notre esprit, comme si le but était de partir tout d’un coup et ne rien faire de neuf derrière. Techniquement, En Immersion est donc assez irréprochable, délivrant des images très soignées avec un casting plutôt réussi. On retrouve alors Patrick Ridremont (Dead Man Talking), Olivier Chantreau (Engrenages) ou encore Emmanuelle Meyssignac (Jeux dangereux). Ce ne sont pas les acteurs ou les actrices les plus connues mais chacun sait trouver sa place et surtout donner corps à son personnage. Par moment, j’ai eu l’impression que En Immersion n’était qu’une expérience visuelle, là pour aller faire rêver les mirettes des journalistes des Inrocks. Je suis d’ailleurs persuadé, sans même avoir été jeter un oeil que les Inrocks ont adoré cette mini-série. Mais justement, dans sa façon de développer les personnages et l’univers, je trouve que En Immersion a aussi des qualités. Cela a beau être une série assez foutraque et étrange par moment, notamment car tout n’est pas cohérent, mais d’un autre côté, En Immersion sait aussi fascinée par cette idée mélancolique qui traverse les épisodes autour de ce flic en sursis, que rien ne semble atteindre.

Par moment, En Immersion ressemble un peu à ce que Frank Miller a tenté de faire avec Sin City (sans que cela ne soit aussi travaillé). Il y a dans cette mélancolie quelque chose de terrible mais qui d’un autre côté sait très bien séduire le téléspectateur de par certaines idées bien trouvées. Mais rapidement, on se rend aussi compte du vide que tout cela cache. L’épisode 2 est d’ailleurs le plus long de tous, celui où il ne se passe pas grand chose et où l’on a l’impression que En Immersion est déjà en train de nous perdre. Je m’attendais à autre chose, à une série un peu plus efficace derrière sa sophistication mais je crois comprendre que complexifier un récit signifie parfois aussi devoir faire tout partir dans tous les sens. En Immersion est donc un conte qui sait surprendre, s’offrir des idées mais qui n’a pas toujours l’occasion de savoir les mettre en avant correctement. Du coup, je me demande vraiment dans quelle direction En Immersion aurait pu aller avec un peu plus de travail de fond car je suis persuadé qu’elle a énormément de potentiel. Arte démontre cependant encore une fois sa capacité à faire confiance à des petits projets ambitieux même s’ils ne sont pas tous réussis. Ici, je suis resté assez hermétique à l’ensemble ce que je regrette vraiment.

Note : 4/10. En bref, ambition intéressante jonchée de certaines incohérences.


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