Actuellement, plus d’un milliard de cellules sont nécessaires pour les thérapies cellulaires du cœur humain. Ces scientifiques de l’Université de Kyoto avancent encore un peu plus sur l’utilisation de cellules de la peau, reprogrammées en cellules souches puis en cellules cardiaques, pour traiter les cœurs blessés par infarctus par exemple. Ils montrent pour la première fois, que les cellules cardiaques seront plus efficaces lors de la transplantation à un stade de développement bien spécifique. Une nouvelle étape franchie dans les thérapies cardiaques cellulaires, présentée dans la revue Scientific Reports.
Suite à une crise cardiaque ou à d’autres traumatismes cardiaque, le cœur est incapable de remplacer ses cellules cardiaques mortes. Reste l’option de la transplantation cardiaque, difficilement accessible et très complexe ou la transplantation de cellules cardiaques dans le cœur du patient. Dans de nombreux cas, cependant, les cellules cardiaques transplantées ne se greffent pas bien, ce qui entraîne une mauvaise récupération. De nombreuses équipes travaillent donc à d’autres types de thérapies cellulaires*, en particulier à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPSC) différentiées ensuite en cellules cardiaques.
Les chercheurs ont travaillé ici à partir de cellules de la peau qui ont reprogrammées en cellules souches pluripotentes induites différentiées en cellules cardiaques. L’idée ici est de transplanter des cellules cardiaques à tous les stades de développement, de maturation différente, et donc ayant des comportements différents. C’est ce que l’équipe a testé chez des souris modèles de crise cardiaque, qui ont reçu ces cellules différenciées durant 20 jours. La prise de greffe se montre alors bien plus solide que chez les souris qui ont reçu des cellules différenciées à un même stade. Ces données suggèrent qu’il existe un stade de maturation optimale pour les thérapies cellulaires.
De la souris à l’homme : pour identifier ce stade optimal, il faudra poursuivre les tests, précisent les chercheurs. Cependant, alors qu’actuellement plus d’un milliard de cellules sont nécessaires pour les thérapies cardiaques cellulaires, le recours à des cellules optimisées pourrait permettre non seulement d’améliorer les résultats des patients, mais aussi de réduire le nombre de cellules nécessaires, ce qui réduirait le temps de préparation et le caractère invasif de l’intervention.
Source: Scientific Reports 08 January 2016 doi:10.1038/srep19111 Enhanced engraftment, proliferation, and therapeutic potential in heart using optimized human iPSC-derived cardiomyocytes (Visuel » cellules cardiaques avec noyaux en bleu « @Yoshida Laboratory, CiRA, Kyoto University)
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