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Chromosome 68 - Nicolas Verdan

Publié le 11 juin 2008 par Ephemerveille

Nicolas Verdan, après avoir publié son premier roman, Le rendez-vous de Thessalonique, chez Bernard Campiche, fait paraître son deuxième livre : Chromosome 68.

Bruno, trentenaire altermondialiste fidèle à ses idéaux politiques, subissant amèrement le contrecoup de "mai 68", est sauvé par une

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urgentiste gênoise, au cours du G8 de 2001, dans une émeute. De cette atypique rencontre résultera l'éclosion d'une amitié sincère, l'amitié de deux êtres qui, malgré leur assurance et leur audace, dissimulent de profondes douleurs que leurs combats respectifs tentent d'apaiser. Infiniment marqués par l'absence de leur père - celui de Laura ayant déserté, celui de Bruno étant inconnu -, les deux personnages de Nicolas Verdan font face à la rudesse ambiante en se révoltant, à leur manière.

Bruno, fils d'une hippie quelque peu libertine adepte du bouddhisme, est scandalisé par la rapide reconversion qu'ont opéré les ex-soixante-huitards, par cette massive désillusion, ce lâche renoncement qui a conduit la génération ultérieure à se "ranger". "Pontes médiatiques, directeurs commerciaux, chefs de ressources humaines, ils ont tous retourné leur veste". "Maîtres du cynisme, ont tout vendu, à commencer par leur jeunesse". Il projette donc de prendre en otage un célèbre directeur d'entreprise et de lui faire avouer la traîtrise de ses propres idées. Laura, arrivée à Paris pour faire connaissance avec cet homme qu'elle a soigné et qui l'intrigue indiciblement, est, elle, sur les traces de son terroriste de père, qui avait intégré les Brigades rouges avant de faire de la prison. A la table d'un café italien, elle parviendra à tirer quelques souvenirs de lui à un briscard grognon et recevra le témoignage plein de tendresse d'une de ses anciennes amies activistes.

Nicolas Verdan, ouvrant son roman à davantage de voix que celles des deux protagonistes de son roman, dépeint à merveille le désenchantement de la génération "d'après" qui, au demeurant, n'a que de futiles préoccupations au regard de celle "d'avant" qui, par ses manifestations et ses soulèvements, affirmait clairement ses convictions. Comme un compte à rebours à l'issue fatale, un 11 septembre affligeant qui semble être le passage à un autre stade de conjoncture politique, Chromosome 68, de sa contruction aux accents cinématographiques intéressante et de son réalisme nous plonge au coeur de cette histoire comme au plein milieu d'une manif' d'alors et des cris de revendications de ceux qui en ont conclu, que, somme toute, "la vie est ailleurs"...


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