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Frida - Mélanie Chappuis

Publié le 11 juin 2008 par Ephemerveille

Mélanie Chappuis est journaliste et habite à Lausanne. Frida, publié chez Bernard Campiche, est son premier roman.

"Avant il y avait nous. Contre tous. Maintenant il y a toi contre moi. Moi contre toi." Une jeune femme se rend compte que l'amour qu'elle portait à son fiancé s'est étiolé. La passion s'est éteinte. Son manque d'amour presque maladif la conduit donc à revoir son ancien amour,

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qui devient son amant. Auprès de lui, les étreintes et les marques d'affection retrouvées, elle se remet peu à peu de sa relation avec son promis qui, à vau-l'eau, sombre dans un morne ennui. Et, malgré qu'elle se sente à nouveau aimée, un délétère remords la ronge. Il faut s'affranchir du futur mari pour enfin pouvoir se consacrer à l'autre sans réserve.

La jeune Mélanie Chappuis, de son style sobre, décrit à merveille cet ardent besoin d'amour qui taraude son personnage féminin. Cette prose à la fois âpre et aseptisée, qui caractérisent l'épure de Mélanie Chappuis, rendent encore plus glacial et tranchant son terrible propos.

"L'attente devenait enfin supportable parce que je savais qu'il y avait quelque chose au bout. Lui. Que j'allais voir et serrer fort dans mes bras, bientôt. Il ne me refuserait pas ça. J'aurai mal après, mais j'y penserai plus tard." Mais tout est sinueux, alambiqué pour elle. Car l'homme désiré est marié et a un enfant. Elle devra donc s'aligner sur le programme familial, contrainte de se contenter d'entrevues, de prompts rendez-vous. Puis vient la séparation, l'amour, le vrai, le grand. Flamboyant, l'amour-passion et déjà, l'espoir d'un enfant, du fruit de l'amour. Et, alors que tout ce que désirait l'héroïne de Mélanie Chappuis est acquis, rien n'est parfait. Irruption des querelles, de la discorde et des tensions. On finit toujours par se pardonner, mais un vilain goût d'amertume est le fond du ménage de ces deux individus torturés.

Si les ravages de l'amour sont admirablement traités par Mélanie Chappuis dans ce premier roman, le bel écho de cette voix intérieure, dure et cassante, a néanmoins tendance à dévier, et à passer d'un discours de désespoir amoureux à des galimatias pleurnichards, s'adonnant à une sanglante mutilation de cette brèche plutôt qu'à une prospection de fêlures du coeur.


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