Elementary // Saison 4. Episodes 4 et 5. All My Exes Live in Essex / The Games Underfoot.
En jouant sur un terrain assez connu, Elementary continue de rester la même. La série brille par ses personnages et puis l’on a aussi des intrigues policières, parfois là pour combler un peu les trous. Car les personnages restent plus importants que le reste. Quoi qu’il en soit, le premier épisodes des deux avait énormément de potentiel. Le cold-open était assez cocasse, usant des charmes de Joan et Sherlock. Joan est menottée face à Sherlock. L’utilisation de ce moment est très intéressante et ce même si ce n’est que de courte durée. Ensuite, l’épisode prend malheureusement un chemin beaucoup plus classique. C’est peut-être aussi pour cela que je n’ai pas été totalement convaincu. Après, j’apprécie tout de même le fait qu’Elementary cherche à créer des intrigues où les crimes sont beaucoup plus complexes qu’habituellement. Ce n’est pas toujours réussi mais c’est un effort que l’on peut remarquer et qui dans une série procédural est un bon point afin de ne pas ressembler à la voisine diffusée sur une autre chaîne. D’ailleurs, c’est aussi pour cela que je trouve qu’Elementary ne ressemble à aucune autre série policière procédurale actuellement diffusées. Au delà des liens personnels créés avec l’affaire de la semaine, j’ai trouvé le tout légèrement décevant.
L’idée de l’affaire de la semaine réside en grande partie derrière les liens. Les grandes révélations fonctionnent très bien, comme un bon épisode de Sherlock Holmes en somme (et c’est forcément très important, surtout dans une série comme ça). C’est un peu old-school par moment, mais la modernité de Elementary tient surtout dans la façon dont tout est mise en scène et incarné. Le scénario reste très rustique mais la confrontation des deux donne quelque chose de véritablement intéressant. Abby Campbell était en fait mariée à Nate Campbell et Bradford Fisher. Parler de polyamour dans une série comme Elementary ce n’est pas forcément quelque chose que j’attendais mais c’est un choix judicieux, surtout que cela permet aussi à nos deux héros d’en débattre. La façon dont les deux parlent de polyamour, de polymariage et cie change un peu des registres ultra classiques des crimes passionnels et cie que l’on a déjà pu voir dans d’autres séries. Ce n’est pas la première série à traiter de polyamour, encore moins dans le registre policier mais sincèrement, j’ai eu l’impression de voir quelque chose de vraiment original. Le seul problème c’est que l’ensemble de l’épisode n’est pas aussi original que prévu. Il repose sur tout un tas de choses que l’on a déjà l’impression de voir ronronner dans une mécanique huilée.
De toute façon, l’intérêt de Elementary réside en grande partie dans le fait que nos deux héros sont uniquement des consultants pour la police et qu’ils peuvent donc faire des choses que la police ne peut pas toujours faire dans les règles. Sherlock et Joan transgressent les règles à leur façon, toujours dans le meilleur intérêt narratif bien évidemment. « The Games Underfoot » était beaucoup plus passionnant que le précédent pour la simple et bonne raison que c’est un épisode qui utilise à merveille les personnages et l’univers de ceux-ci. On a un épisode confortable certes mais avec lequel tout roule. On n’a jamais l’impression de passer du coq à l’âne, de passer un moment un peu trop déjà vu précédemment dans la série, etc. C’est donc un épisode confortable certes mais qui l’est pour la bonne cause. Cet épisode est donc bourré d’idées, de trouvailles scénaristiques qui permettent de renouveler un peu l’air de la série. C’est aussi un épisode qui sert à merveille certaines parties de la relation entre Joan et Sherlock. La série démontre donc encore une fois sa capacité à créer des « moments » pour nos deux héros où ce n’est pas que de la confrontation d’idées, c’est beaucoup plus que ça.
Finalement, ici aussi Elementary continue de prouver sa volonté de se renouveler constamment, de proposer des choses, de bousculer un peu les dynamiques afin de ne pas trop s’encroûter. C’est quelque chose de beau pour une telle série et le résultat est d’autant plus étonnant que je ne m’attendais pas vraiment à voir un truc peut-être un poil différent. Par moment j’ai peur que Elementary commence à devenir comme ces autres séries policières dont on n’a plus vraiment envie d’entendre parler quelques années après car les saisons les plus récentes sont les plus décevantes. Pour le moment, la saison 4 sait être égale à ce que Elementary nous offre depuis maintenant 4 ans. Et puis je tiens encore une fois à saluer le talent de Jonny Lee Miller et Lucy Liu qui incarnent brillamment nos deux héros.
Note : 6.5/10. En bref, des épisodes intéressants encore une fois avec des personnages efficaces.