Eléonore Cannone est née en 1971 et Elle, pinces et dépendance est son premier roman, publié par L'Altiplano.
Jérôme est un trentenaire célibataire qui, après chacune de ses harassantes journées de travail, s'affale dans son canapé, savourant sa solitude devant la télévision. Mais ses habitudes de vieux garçons vont être chamboulées par l'arrivée impromptue de Elle, une femme étonnante aux pouvoirs mystérieux, qui, curieusement, connaît le nom et la plat préféré de Jérôme. D'abord surpris par cette apparition inopinée, il s'y fait très vite et sa petite vie de célibataire endurci se transforme en une vie de couple aussi confortable et douillette que fougueuse. Seulement voilà : après quelques jours de bonheur entre amants, le patron de Jérôme le rappelle à lui et exerce encore plus violemment sur lui son influence de crabe.
Elle hait les crabes par-dessus tout. Tentant d'écrire une thèse à propos d'eux, expliquant leur mode de vie et leur emprise délétère sur autrui, elle ambitionne également de sortir son aimé de cette spirale dévastatrice du métro-boulot-dodo, que les crabes connaissent bien. Car les crabes sont dangereux, petits bourgeois insensibles et bourreaux de travail, il ont oublié de s'émerveiller et leur coeur, aussi dur et tranchant que leurs pattes, ne connaît pas la passion. Elle, cette chimère matérialisée en femme fatale parviendra-t-elle à sauver Jérôme de cette tyrannie destructrice ?
Sous ses airs de fable légère, Elle pinces et dépendance se veut une dénonciation du travail maladif dont beaucoup de personnes subissent les tourments. Malheureusement, le roman subit les excès d'Eléonore Cannone, c'est-à-dire le rabâchage de ses positions et son désir d'écrire à tout prix un livre dérangeant et décapant. De sa prose littérairement saccadée et désastreuse ainsi que sa narration décousue et chaotique, l'auteur ne parvient pas à nous attacher à ses personnages. Aux limites de l'illisible, ce réquisitoire rate grossièrement sa cible allégorique et écoeure par ses relents du premier roman insipide de Marc Lévy. Décevant.