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« Carol », si loin du cinéma des studios d'Hollywood...

Publié le 13 janvier 2016 par Toulouseweb
 

« Carol », si loin du cinéma des studios d’Hollywood...


Aujourd’hui sort sur deux écrans toulousains un joyau de ce que l’on appelle le «cinéma indépendant américain», c’est-à-dire essentiellement le cinéma qui n’est pas produit par les Major Companies, le cinéma dans lequel les effets spéciaux et le placement des produits dérivés ne nous empêchent pas d’apprécier l’essentiel, c’est à dire une histoire, un sujet, bref un scénario qui tient la route.
Nous sommes dans les années 50 à New York... L’Amérique de l’après-guerre s’adonne aux joies de la société de consommation, mais on sent bien que cette société est corsetée par un conformisme prude qui va voler en éclats une douzaine d’années plus tard, avec l’ébullition des années 60, la déflagration qui va toucher tout le monde occidental, des deux côtés de l’Atlantique.
Carol est une bourgeoise établie (donc qui ne travaille pas, dans la société américaine de l’époque), muni d’un mari dont nous saurons peu de chose, Thérèse est une vendeuse un peu introvertie qui travaille dans un grand magasin de jouets nous sommes proches de Noël et le conseil de Thérèse à Carol pour le choix d’un cadeau va être le point de départ d’une relation tout d’abord amicale, mais qui va glisser assez rapidement vers le passionnel, car Carol, mère d’une petite fille, est une homosexuelle qui essaie de s’assumer en tant que telle... Le film ne nous annonce pas cette « orientation sexuelle » à grands coups de trompe, tout passe par le lumineux visage de Cate Blanchett, qui n’a pas volé le Prix d’Interprétation Féminine reçu au Festival de Cannes l’an passé.
Le scénario, tiré d’un roman de Patricia Highsmith, ne se déroule pas d’une façon linéaire, et le film nous évite des scènes trop convenues, les scènes que l’on pourrait craindre avec un pareil sujet... Heureusement, Todd Haynes filme ses personnages avec une rare élégance, et tout se passe par le biais de regards, derrière les vitres d’une limousine, derrière les fenêtres perlées de pluie d’un café new yorkais, ou lors d’une escapade avortée vers l’Ouest américain....
Vous voulez faire du cinéma ? Regardez attentivement deux séquences : la scène d’amour physique entre Thérèse et Carol (parce qu’il y a quand même une scène charnelle), admirable de délicatesse, et la dernière scène du film, stupéfiante de maîtrise, lorsque les deux femmes... Non, je ne vous raconte pas la fin, pas question... J’ajoute simplement que la musique concourt grandement à la réussite totale de ce film, à qui on peut souhaiter une longue carrière sur la durée. Monsieur Haynes, vous êtes un grand !
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