Critiques Séries : La Stagiaire. Saison 1. Pilote & Episode 2 (France).

La Stagiaire // Saison 1. Episodes 1 et 2. La chair de ma chair (Pilote) / Bien d’exception.

Créée par Laurent Burtin (Lebowitz contre Lebowitz, Injustice), Isabel Sebastian (Injustice) et Christiane Lebrima (Victor Sauvage, La commanderie), La Stagiaire est une série qui saura ravir les téléspectateurs de France Télévisions. En effet, on retrouve un peu tous les poncifs de la série policière provinciale avec quelques touches d’humour et de légèreté qui ne sont pas sans rappeler Meurtres au Paradis (la co-production entre BBC et France Télévisions diffusée sur France 2 chaque été). Au fond, La Stagiaire n’est pas très novatrice et nous offre juste un duo qui dans un premier temps ne va pas trop ensemble et qui va finalement s’avéré être plutôt cocasse. L’alchimie entre Arié Elmaleh et Michèle Bernier est palpable dès les premières minutes du pilote ce qui aide forcément le téléspectateur à rapidement se plonger dans l’histoire. Mais la première histoire policière est déjà redondante par rapport à ce que l’on a déjà pu voir ailleurs : une jeune femme retrouvée morte dans une benne à ordures de la discothèque de son père alors qu’elle avait juste avant disparu après avoir enjambé la balustrade de sa chambre. Tout est très concis, très pré-fabriqué et c’est dommage car je suis persuadé qu’avec un duo aussi sympathique, ils auraient pu faire beaucoup mieux.

A 50 ans, Constance Meyer décide de reprendre ses études pour devenir magistrat. Frédéric Filiponi,  35 ans, réputé pour être un juge psychorigide, hérite d'une stagiaire décomplexée et un peu trop enthousiaste ! Ce duo, que tout oppose, se retrouve à instruire une affaire de meurtre...

Ce premier épisode n’est donc pas la meilleure façon de nous mettre dans le bain de ce que La Stagiaire cherchera à nous raconter au fil des six épisodes qui composent cette première saison. J’aurais préféré un cas de la semaine plus original. D’autant plus que dès que notre duo s’occupe vraiment de l’affaire, la série reprend tous les codes du genre et n’utilise alors jamais la folie de Michèle Bernier à bon escient ou encore le côté premier de la classe un peu tête de nunuche d’Arié Elmaleh. Non, la série ne fait pas vraiment cas de tout ça et se permet uniquement de l’utiliser quand la série ne se concentre pas trop sur l’affaires et préfère passer du temps à développer la relation entre les deux héros. Le duo reste attachant tout de même, d’autant plus que les décors changent de la strate parisienne qui commence à devenir un peu redondante dans le monde des séries policières françaises. France Télévisions cherche à rapprocher ses séries policières des françaises (Chérif et Disparue à Lyon, etc.). C’est un choix judicieux qui paye quand on regarde la série car l’on a l’impression de voir autre chose, d’autres décors et d’être dépaysés mais ce n’est qu’une astuce aussi pour nous vendre une resucée par moment.

J’aime bien Michèle Bernier même si cette dernière a tendance à se retrouver dans des séries qui ne font pas toujours la part belle à son talent (le projet Injustice sur TF1 qui n’a jamais été au delà du pilote, suite à de mauvaises audiences et qui était il faut bien l’avouer très mauvais). Mais ici, elle s’est trouvée un rôle qui lui va comme un gant. Cela me rappelle énormément Meurtres au Paradis même si ici nous ne sommes pas sur une île paradisiaque où il fait 40° à l’ombre. Mais ce n’est pas trop grave. Je pense que La Stagiaire a en tout cas toutes les cartes en main pour fonctionner et savoir tenir la barre plusieurs années si jamais France 3 décidait de poursuivre l’aventure (compte tenu des bonnes audiences de ces deux premiers épisodes, je pense que l’on peut déjà dire qu’il y aura une saison 2). Ce que j’ai cependant découvert après avoir vu ces deux premiers épisodes, c’est que La Stagiaire était au départ un téléfilm unitaire que France 3 avait diffusé au début de l’année 2015 et qui avait rassemblé plus de 5 millions de téléspectateurs. Il est donc normal de voir la série se décliner.

Note : 5/10. En bref, sans trop forcer et malgré une mécanique huilée qui n’offre rien de neuf, le petit duo reste attachant.