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négationnistes et révisionnistes, vous êtes cernés

Publié le 14 janvier 2016 par Mister Gdec

C’est une décision qui a fait peu de bruit. Elle vient pourtant mettre un terme aux errements racistes, fascistes, antisémites d’une certaine partie de l’extrême droite qui s’en donne actuellement un peu trop à cœur joie. Apparemment ivre de la toute puissance que semble lui conférer les derniers résultats électoraux du FN, en cette période de grand n’importe quoi, de confusionnisme politique, d’inculture historique et de complotisme débordant, cette extrême-droite là, bien  proche de l’apologie du nazisme, notamment  sur les réseaux sociaux, ne recule devant aucune outrance. A travers l’argumentation de cette décision du conseil constitutionnel, on comprend mieux pourquoi tant de militants d’extrême droite (LR, et FN et autres, confondus en un même sac de honte) s’en prennent à la loi du 13 juillet 1990, dite « loi Gayssot ». Aussi, parmi le public averti, nous étions nombreux à nous féliciter de cette décision du Conseil Constitutionnel qui avait débouté le négationniste tristement connu qu’est Vincent Reynouard, vendredi dernier, renvoyé définitivement à son enfer personnel. ça fait du bien. Ne doutant de rien, cet ancien prof qui n’hésitait pas à faire de la propagande révisionniste jusque dans ses cours de maths, et justement condamné pour cela (entre autre…), avait en effet saisi le Conseil Constitutionnel par le biais d’une QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité). Il invoquait notamment, argument fallacieux et habituel reconnaissable de ces gens là, la liberté d’expression et d’opinion… Le jugement du C.C. est très clair, argumenté, et j’y souscris pleinement, m’étant toujours personnellement référé en la matière à la sagesse populaire selon laquelle « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres » :

En ce qui concerne les libertés d’expression et d’opinion, le Conseil constitutionnel a d’abord jugé que les propos contestant l’existence de faits commis durant la seconde guerre mondiale qualifiés de crimes contre l’humanité et sanctionnés comme tels par une juridiction française ou internationale constituent en eux-mêmes une incitation au racisme et à l’antisémitisme. Par suite, les dispositions contestées ont pour objet de réprimer un abus de l’exercice de la liberté d’expression et de communication qui porte atteinte à l’ordre public et aux droits des tiers. Le Conseil constitutionnel a ensuite relevé que les dispositions contestées visent à lutter contre certaines manifestations particulièrement graves d’antisémitisme et de haine raciale. Le Conseil a également relevé que seule la négation, implicite ou explicite, ou la minoration outrancière de ces crimes est prohibée et que les dispositions contestées n’ont ni pour objet ni pour effet d’interdire les débats historiques. Le Conseil constitutionnel en a déduit qu’ainsi, l’atteinte à l’exercice de la liberté d’expression qui en résulte est nécessaire, adaptée et proportionnée à l’objectif poursuivi par le législateur. Il a, par suite, écarté le grief tiré de l’atteinte à cette liberté et à la liberté d’opinion.

Fascistes de tous poils, révisionnistes à la petite semaine, vous voilà prévenus. Quand je sais ce que je sais, et que je vois ce que je vois, je rêve que cette loi s’applique également sur les réseaux sociaux… Ceci écrit, je regrette toutefois que la loi Gayssot, à travers les attendus de ce jugement,  ne s’applique qu’à la négation des seuls crimes contre l’humanité commis par le régime nazi qui ne concernent que le seul territoire national, et non aux autres, comme le génocide arménien, la traite des esclaves, le régime d’apartheid en Afrique du Sud, ceux commis en ex Yougoslavie ou au Rwanda… Dommage. Ils n’en sont pas moins en effet tout aussi réels.


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