La crise de la trentaine

Tout le monde nous assaille que la trentaine, c’est l’indépendance, la meilleure période, celle où l’on peut tout se permettre parce qu’on n’a pas (pour la plupart) encore de gamins et assez de fric pour faire ce que l’on veut quand on veut. Ok. Mais perso, moi, le passage à la trentaine ça m’a fait flippé .. et ça on n’en parle pas assez.

La preuve : je suis née en Mai, j’ai donc mis 8 mois avant de vous cracher le morceau.

Aujourd’hui, je ne me sens pas vieille, mais je sens que les choses ont changé et que les enjeux aussi. L’horloge biologique fait tic tac de plus en plus fort, on doit commencer à penser à la suite sans vraiment savoir par où commencer, et en même temps se poser les bonnes questions du genre « si je veux faire un truc fou c’est maintenant, non? ». J’ai envie de construire mon futur ça c’est sûr, mais je ne sais pas où et comment.

J’habite à Paris, et tout parait compliqué à Paris : prix des loyers vs nombre de m2 riquiqui, verdure quasi inexistante (non compatible avec mon projet de potager/élevage de succulentes/champs de fleurs et cie), calme plus que limité, gens aigris et puis tout qui va trop vite, toujours trop vite.

Parfois j’aimerais tout plaquer pour recommencer ailleurs. Parfois aussi je voudrais revenir au temps où j’étais étudiante et que mes plans changeaient tous les semestres. J’étais fauchée mais le changement et l’apprentissage constant m’excitaient au plus haut point. Aujourd’hui j’ai l’impression que je m’embourbe.

Attention, cela ne signifie pas que je suis pessimiste, bien au contraire! Je pense qu’il y a du beau dans chaque moment, chaque détail et je suis la première à partir au quart de tour pour aider ou soutenir un nouveau projet. Seulement voilà la trentaine c’est toutes ces questions existentielles qui t’arrivent en pleine tronche sans que tu n’ais rien demandé et au moment où tu t’y attends le moins.

La trentaine c’est un joyeux bordel. On a la vie devant nous et en même temps on la voit défiler de plus en plus vite. La trentaine c’est le moment où on a envie d’en avoir 27 pour ne pas avoir encore à se poser toutes ces questions qui nous mettent face à la réalité.

Mais la trentaine c’est aussi le moyen de faire le point pour faire en sorte que le reste de sa vie soit meilleur, épanouissant et fun. Faire un point sur son métier, son couple, ses amis, son emplacement, ses envies, ses passions, pour se rendre compte de ce que l’on aime vraiment, ce qui nous est indispensable. Faire une liste des pour ou contre en somme.

De mon côté, j’ai commencé ma liste et au final je sais ce qui me rend heureuse et ce qui m’anime au quotidien, mais la deuxième question est : serais-je capable de sauter le pas? serais-je capable de changer cette routine rassurante mais pesante? serais-je capable de prendre des risques?

Et vous votre trentaine? Joyeux bordel ou long fleuve tranquille?

Blague à part ça m’intéresse.. pour me rassurer que je ne suis pas au bord de la psychose, mais surtout pour partager avec vous.

Rdv quelque part en 2016 pour l’avancée du schmilblik* (j’espère!).

*si tu ne sais pas ce qu’est le schmilblik c’est que définitivement tu n’as pas passé la crise de la trentaine encore mon chou, lucky you!