Et la santé surtout!
Les premiers janvier s’accumulent et se ressemblent beaucoup. Le rite des vœux perdure, seul son format se diversifie: dorénavant la carte papier se raréfie, le portable étant devenu le moyen le plus pratique. On les donne dès les premières minutes, toujours de vive voix pour la proche famille où un sms serait considéré comme un crime de lèse majesté. Le sms est réservé pour les copains ou les collègues de travail pour lesquels, là inversement, la communication orale serait prise comme une intrusion dans la sphère personnelle. Le sms pourra être suffisamment générique pour être envoyé en grand nombre. Les deux premières heures de cette année si neuve sont un vrai casse tête pour les opérateurs téléphoniques qui s’arrachent les cheveux à trouver des solutions pour satisfaire tout un chacun…car être le premier à les souhaiter est un vrai challenge. Concrètement, si vous êtes en bonne compagnie, vous n’avez que peu de chance de gagner le pari. Vous devrez honorer votre entourage: donner et recevoir les bises de et à chaque convive, avant de pouvoir vous éclipser et dégainer votre portable. Déjà dix messages sur votre messagerie. Désolé vous avez perdu! L’année prochaine restez bien au chaud seul chez vous…
Sur le contenu des vœux, le plus convenable est de rester vague… éventuellement un peu onirique… mais imperceptiblement avec l’âge, les souhaits deviennent plus concrets. On passe du vœu de bonheur personnel, petit ou grand à celui d’un «et la santé surtout!!»
Durant la première semaine de janvier, toute personne rencontrée, dans un endroit fermé, doit être embrassée… en lui souhaitant le tout et le reste pour l’année à venir. C’est une sorte de cachet de la poste qui fait foi!
A l’extérieur, les rues résonnent… des souhaits, vœux… espérances de tous… heureusement la semaine se termine vite et avec elle le temps des vœux … La maladie des bises disparaît… Il ne reste alors que trois semaines aux anciens pour jeter dans la boite à lettres les dernières cartes écrites à la main… objet qui sera conservé très bientôt dans les musées des arts populaires.
Virginie Perchais