Randonneurs Amateurs // De Ken Kwapis. Avec Robert Redford, Nick Nolte et Emma Thompson.
Un petit film, bienveillant, à la morale honorable et sur le dépassement de soi afin de trouver une certaine forme de sérénité c’est quelque chose de très classique. Ce genre de film, on en voit des dizaines chaque année, plus ou moins réussis. Pour Randonneurs Amateurs c’est surtout sur le duo, aussi improbable que sympathique, que le film repose. Je n’attendais rien de spécial de la part de Randonneurs Amateurs, si ce n’est de voir un petit film parfait pour combler une après-midi morne. Il y a donc un peu de bons sentiments, bien placés, et surtout Robert Redford et Nick Nolte qui vont finalement bien ensemble alors qu’au premier abord, je dois avouer que j’étais particulièrement septique sur le sujet de la randonnée qui aurait rapidement pu donner un film médiocre. On n’a pas forcément envie de croire à ce qu’ils nous racontent (en effet, même si le film reste louable, l’ensemble reste un peu facile à mon goût dans le sens où ils ne sont pas tous crédibles). On a donc un film qui utilise des ficelles classiques comme l’amitié et le temps qui passe, l’envie de se dépasser et de se donner encore une raison de vivre à la retraite, etc.
Célèbre écrivain, Bill Bryson refuse de s'accorder une retraite bien méritée, mais trop tranquille, auprès de son adorable épouse et de sa famille. Au contraire, il se lance un nouveau défi : parcourir les 3500 km de l'Appalachian Trail, sentier de randonnée préservé et sauvage qui relie la Géorgie au Maine.
Les difficultés de l’exercice augmenteront lorsqu'il accepte la présence d'un compagnon de route – son viel ami Stephen Katz qu'il a perdu de vue depuis longtemps. Séducteur invétéré particulièrement malchanceux, Katz espère pouvoir échapper à ses dettes et vivre une dernière aventure avant qu'il ne soit trop tard.
Seul problème : les deux hommes n'ont pas du tout la même conception de l’aventure…
Mais Randonneurs Amateurs c’est avant tout un roman de Bill Bryson, qui raconte ses aventures amicales sur fond de randonnée. C’est Bill Holderman (Sous surveillance) et Michael Arndt (Star Wars : le réveil de la force, Oblivion) qui se sont occupés de cette adaptation pas forcément facile. Il ne fallait pas tomber dans trop de bons sentiments mais pas totalement non plus. Il fallait que le film puisse surprendre, tout en gardant à l’esprit qu’il va devoir mettre en avant les deux héros et puis c’est tout. C’est d’ailleurs étrange car tout au long du film, on a le sentiment que ce qu’il y a de plus intéressant ce ne sont pas les deux héros mais les personnages qu’ils vont rencontrer sur leur chemin. L’apparition de Kristen Schaal (Last Man on Earth) qui aurait rapidement pu tourner au cauchemar dans un drame qui veut nous émouvoir de l’histoire de Bill et Stephen. Mais finalement, c’est tout le contraire. Je trouve même que c’est un peu trop court. J’aurais bien profité un peu plus de la folie qu’il offre au film, décoinçant un peu tout ça afin de donner à Randonneurs Amateurs une allure un peu plus fun. Certains autres personnages comme Jeannie (incarnée par Mary Steenburgen) n’apportent pas grand chose en apparence et pourtant, ils sont tous nécessaires.
Les scénaristes ont au moins l’avantage d’avoir tenté de ne pas auto-centré de trop le récit sur Bill Bryson (qui est à la base, dans la vraie vie, aussi celui qui a écrit son histoire dans ce roman). Mais Ken Kwapis, plus connu pour avoir réalisé des tas de comédies américaines un peu lourdingue (Permis de mariage, Ce que pensent les hommes), souvent bourrées de bons sentiments à l’américaine, quitte à ce que la friandise devienne assez pompeuse, ce n’est pas forcément ce qui se passe ici. Il est aidé par un scénario et un casting qui ne veut pas entrer dans le jeu de cette mise en scène particulièrement plate, digne d’un téléfilm. Je pense sincèrement que Ken Kwapis est plus un réalisateur de télévision qu’un réalisateur de cinéma. Il n’a pas une vision suffisamment intelligente de l’envergure des décors que nos héros vont croiser. Certes ils marchent dans des bois, mais justement l’ampleur de ces bois, la beauté des décors (pourtant simples) n’est pas quelque chose sur quoi il semble vouloir se concentrer et c’est vraiment dommage. Mais bon, il ne fallait pas s’attendre au film de l’année avec un réalisateur d’une envergure aussi faible que celle-ci.
Note : 5/10. En bref, cela reste honorable.