Avec la loi " détox ", proposée par le député écologiste Jean-Louis Roumégas, les entreprises devront déclarer les substances chimiques " préoccupantes " (1) qu'elles utilisent. On en trouve dans la composition des produits cosmétiques et ménagers, des jouets, des textiles, des revêtements, etc. Elles devront être recensées. Après ce bilan, le gouvernement aura la charge d'établir un plan national de substitution. Les entreprises seront incitées, par la fiscalité et l'étiquetage, à les remplacer par d'autres, inoffensives ou moins dangereuses, chaque fois que possible et à un " coût raisonnable ".
" Quand le paraben a été montré du doigt, les industriels ont tout fait pour le remplacer de manière à mentionner " sans paraben " sur les étiquettes. Mais les produits de remplacement ne sont pas forcément meilleurs. Il faut veiller à remplacer les substances dangereuses par d'autres qui sont inoffensives ", demande Jean-Louis Roumégas.
Plus de 100 000 substances chimiques en circulation en Europe
Il existe bien un règlement européen encadrant ces produits, nommé REACH, (acronyme en anglais d'Enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques) mais il est bien timide. Il ne porte que sur 30 000 des 100 000 substances en circulation dans l'UE et cette dernière n'a pas les moyens de contrôler efficacement son application. Il ne prend pas en compte les faibles doses et les effets synergiques des produits.
Enfin, " la lenteur du processus d'enregistrement laisse sur le marché des substances " hautement préoccupantes " selon les critères de REACH. La Commission européenne les estime à 700 et les ONG à plus de 800 ", note le député.
La proposition de loi, qui devra encore être adoptée par les sénateurs, prévoit également un étiquetage obligatoire des produits contenant ces substances et un pictogramme les déconseillant aux femmes enceintes.
Anne-Françoise Roger
(1) Substances ayant des effets cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques ou à caractère perturbateur endocrinien