Leur saison 2015
Avant-derniers du championnat avec seulement trois victoires au compteur, les Blues sortent d’une saison à oublier. Relativement séduisants sur le papier – et parfois par moment – les Blues n’auront jamais enclenché un cycle positif de victoires et de jeu. Ceci dit, le problème ne date pas de l’an dernier et depuis désormais trois saisons, la franchise s’est habituée aux bas-fonds du classement, sans avoir d’autres perspectives. Un chiffre qui le montre : les Blues ont failli égaler le record de défaites consécutives d’entrée tristement détenue par les Highlanders (8). Les Blues en étaient à 7.
Si l’on regarde un peu plus dans le détail l’état du jeu des Blues l’an dernier, on arrive à deux constats. Le premier, c’est que le pack a globalement été solide et les Blues n’ont pas souffert d’un déficit de puissance et ont plutôt brillé dans le jeu direct et en conquête. C’est bien davantage les 3/4 et l’animation collective générale qui a pêché. Le problème de la charnière et notamment du n°10 est devenu une interrogation systématique pour le staff depuis trois ans. La confiance et l’harmonie ont trop manqué pour espérer faire quelque chose à ce niveau-là. Au moins, le chantier du jeu est ouvert et le staff flambant neuf sait à quoi s’attendre.
Quelques joueurs auront quand même émergé et incarnent la jeune garde de la franchise. Ils seront déterminants quant à l’avenir de la franchise cette année. Parmi eux Akira Ioane, – l’une des grandes révélations du championnat – Blake Gibson, Melani Nanai et à moindre mesure Ben Lam ou Matt Moulds. Ihaia West, Byrn Hall et Ofa Tu’ungafasi ont confirmé qu’ils étaient des bons espoirs au poste et progressent bien.
Les transferts
Charles Piutau, un départ qui fait mal aux Blues
Grosse revue d’effectif du côté d’Auckland mais ce n’est pas plus mal au final. En effet, beaucoup de joueurs – sans être mauvais – auront été les titulaires des années sombres de la franchise. Le renouvellement devrait donc apporter du bon, à commencer dans l’état d’esprit et l’ambiance. Les pertes de Charles Piutau (Wasps), Keven Mealamu (retraite) et Brendon O’Connor (Leicester) font quand même mal. Mais quant à Francis Saili, Culum Retallick, Frank Halai, Jimmy Cowan, Hayden Triggs, Luke Braid ou encore Tony Woodcock, leur départ est plutôt un bon signe pour la franchise. Histoire de recommencer sereinement une nouvelle saison.
TJ Faiane, un des plus grands espoirs du pays au centre
Côté arrivées pas réellement de gros noms mais plutôt un vaste panel de jeunes espoirs et de joueurs average pour relancer la franchise. On citera quand même comme recrues phares celles de Rene Ranger qui marque son grand retour dans au pays, celle de Tanerau Latimer, joueur expérimenté et très professionnel et enfin celle de Rieko Ioane, star du sevens à seulement 20 ans qui devrait jouer quelques matchs. Ceci dit quelques grands espoirs ont signé chez les Blues et la perspective qu’ils aient du temps de jeu en Super Rugby est assez alléchante. C’est très généralement dans ce genre de franchises un temps en difficulté qu’émergent de nouvelles pépites. A ce titre le centre TJ Faiane (20 ans, Auckland) pourrait très bien exploser en 2016 s’il a du temps de jeu. Sa vision du jeu mêlée à ses qualités athlétiques le font marcher sur les pas d’un Ma’a Nonu.
L’ouvreur ou arrière Matt McGahan (22 ans, North Harbour) est typiquement le genre de future révélation tant son potentiel est grand. Idem pour le n°9 Sam Nock (19 ans, Northland), le centre Michael Little (22 ans, North Harbour), le pilier Sione Mafileo (22 ans, North Harbour) ou le seconde-ligne Gerard Tuioti-Mariner (23 ans, North Harbour). Tous sont de réels espoirs à leur poste, beaucoup sont passés par les Baby Blacks et tous ont impressionnées en ITM Cup. Trop vieux pour être des espoirs mais performants, des joueurs comme Billy Guyton, Quentin Macdonald, Piers Francis ou le japonais Male Sa’u apporteront de la profondeur de banc.
Vous pouvez retrouver ici le détail des transferts.
Le staff
Paul Feeney, adjoint expérimenté de Tana Umaga.
Le départ de John Kirwan commençait à presser… Appelé il y a deux ans pour (déjà) relever la franchise après une saison catastrophique, Kirwan a tantôt suscité l’espoir, tantôt paru maladroit dans ses choix. C’est ce que beaucoup d’observateurs lui ont reproché : bien qu’ayant un effectif solide sur le papier, les Blues ne sont jamais parvenus à produire un rugby de qualité et régulier. Les problèmes de charnière, l’épisode chaotique Benji Marshall sont en partie de la faute de Kirwan. Tana Umaga le remplace donc au pied levé et tentera de reconstruire la franchise sur les ruines de son prédécesseur. Ancien illustre joueur des Hurricanes et des All Blacks, Umaga possède une solide expérience d’entraîneur après quatre années passées à la tête des Counties Manukau en ITM Cup. Umaga n’a pas échappé à la règle et est bien passé par la case NPC avec un certain succès, tant la franchise a souvent proposé du très beau jeu. Les assistants changent aussi et sont de bonne renommée. Finaliste de l’ITM Cup cette année avec Auckland en tant qu’head coach, Paul Feeney coachera les arrières. Le gallois Alistair Rogers s’occupera lui de la défense. Il est fort d’une expérience de sept ans en tant qu’analyste des All Blacks. Et pour compléter ce staff haut de gamme, Glenn Moore (déjà adjoint de Kirwan l’an passé) sera l’entraîneur des avants.
L’équipe poste par poste
Charlie Faumuina, désormais leader du pack des Blues
Au poste de pilier, la perte de Tony Woodcock sera largement rattrapée. Woodcock jouait peu ces dernières années et était très souvent en sous-forme physique. Sam Prattley semble taillé pour le poste. A bientôt 26 ans, il dispute sa troisième saison en Super Rugby et devrait passer la barre de titulaire. Assez mobile et technique en mêlée, Prattley est loin d’être un joueur hors-normes mais fera l’affaire. Il sera en concurrence en loosehead prop avec Nic Mayhew, performant avec North Harbour et qui a l’expérience du championnat d’Angleterre derrière lui (trois saisons avec les Harlequins). Nathamahi Wa’a (Northland) pourrait très bien faire quelques apparitions même s’il est dans le squad élargi. Prometteur, il aura sûrement une place à prendre car les trois piliers gauches du squad sont de niveau assez similaire. A droite, Charlie Faumuina fait maintenant figure de taulier aux Blues. Il a clairement repris du galon cette automne avec les Blacks. Puissant, propre dans ses déplacements et plutôt technique, Faumuina devra être un des leaders du pack. Derrière lui, Ofa Tu’ungafasi fait figure de remplaçant confirmé et pourra sans problème être titulaire. Dans le même genre, le jeune pilier de North Harbour Sione Mafileo (22 ans) cherchera à se faire une place.
All Black à 1 reprise, James Parsons est désormais seul taulier au talon
Au poste de talon, trois talonneurs de même niveau chercheront à faire oublier le centurion Keven Mealamu. James Parsons devrait jouer de nombreux matchs. Très complet, Parsons offre une sécurité au poste. Avec une sélection avec les Blacks, il fait partie de la nébuleuse de joueurs performants du vivier néo-zélandais. Quentin Macdonald a lui aussi une carte à jouer. Plus dynamique et meilleur porteur de balle, Macdonald sort d’une grosse saison avec Tasman. Enfin Matt Moulds (24 ans) est lui un jeune talon prometteur de Northland avec qui il a réalisé une bonne saison cet automne. Les trois devraient finalement se relayer à mesure des méformes et des blessures.
Pat Tuipulotu, jeune joueur qui doit confirmer sa montée en puissance
Un bon tandem en deuxième-ligne se présente avec l’association Pat Tuipulotu – Josh Bekhuis. L’attelage est de niveau Super Rugby et offre une grande complémentarité. Tuipulotu est lui très puissant, athlétique et hyper dynamique. Il a explosé il y a deux saisons en connaissant ses premières caps avec les Blacks et beaucoup voyaient en lui un joueur hors-normes (ce qu’il était) mais il n’a pas confirmé l’an passé toutes ces attentes. Les pépins physiques, les matchs en-dedans, la mauvaise ambiance au sein des Blues ont fait que Tuipulotu a connu une triste saison. Mais à seulement 23 ans en janvier, Pat devrait revenir à son bon niveau et passera par une grosse pré-saison. Josh Bekhuis est lui un deuxième plus « classique » : bon sauteur en touche, complet, performant techniquement. Avec plus de 100 sélections avec Southland en ITM Cup et 7 saisons en Super Rugby, Bekhuis devra faire figure de taulier dans le pack. Hoani Matenga – passé par la France et le Japon – apportera de la profondeur de banc. Il est mobile, puissant dans le pur style d’un deuxième-ligne polynésien. Scott Scrafton (Auckland, 22 ans) et Gerald Tuioti-Mariner (North Harbour, 23 ans) sont eux de bons espoirs et chercheront à se faire une place sur le banc des Blues. Ils sont tous les deux très dynamiques.
Akira Ioane, futur All Black
Encore cette année, les Blues pourront compter sur une grosse troisième-ligne et s’il y a bien un poste qui n’a pas péché les années dernières c’est bien celui-là. La période Luke Braid est désormais tournée et on connaît son successeur à long terme : Blake Gibson. Gibson est l’archétype du n°7 racé : chasseur, plaqueur, gratteur et toujours au soutien. Ses performances avec les Baby Blacks et Auckland l’an dernier en font à 20 ans un McCaw en puissance. Il joue en fait comme McCaw ou comme Cane au même âge. Reste à confirmer à l’échelon supérieur qu’est le Super Rugby, ce qui n’est pas le plus simple. Il devrait alterner dans l’équipe type avec Tanerau Latimer qui est une sacrée recrue en terme de profondeur de banc. Passé par le sevens, Latimer possède une condition de fond hors-normes. Côté fermé, les Blues pourront compter sur un autre phénomène : Akira Ioane. De la même génération que Gibson, Ioane a épaté la galerie avec les Baby Blacks, Auckland et a déjà eu l’occasion de faire parler de lui en Super Rugby. N° 5,6,7 ou 8, Ioane apporte partout son explosivité hors-normes. Il devrait néanmoins à priori être fixé en blindside flanker cette année. Steven Luatua devrait sous Umaga faire figure de taulier et commence sérieusement à avoir de l’expérience désormais. Il devrait avoir beaucoup de temps de jeu et sera titulaire à temps plein quand Ioane partira avec les All Blacks sevens en avril pour les Jeux Olympiques. Il dépanne très bien en deuxième-ligne, notamment en fin de match. En n°8 les Blues pourront compter sur l’indéboulonnable Jerome Kaino que l’on ne présente plus. Il sera le capitaine. Kara Pryor et Jack Ram – tous les deux de Northland – sont des remplaçants corrects en flanker. Joe Edwards est lui dans le wider training group et pourra dépanner admirablement en n°6 voire n°8.
Bryn Hall désormais titulaire en 9
Au poste de demi de mêlée, Byrn Hall semble avoir passé un cap l’an dernier et s’impose comme un leader derrière. Fluide, bon plaqueur et habile balle en main, Hall est à 23 ans un bon espoir au poste. Billy Guyton (passé par les Hurricanes et les Crusaders) essaiera de se relancer aux Blues où il y aura à priori moins de concurrence. Dans un style classique de demi de mêlée, il devrait faire quelques matchs. Enfin Sam Nock est lui-aussi un grand espoir au poste à 19 ans. Il faisait partie des Baby Blacks et cherchera à gagner du temps de jeu et prendre du galon.
Ihaia West, option sérieuse à l’ouverture
En n°10 gros chantier à l’horizon pour Tana Umaga et Paul Feeney. C’était clairement le point faible des Blues ces trois dernières saisons. Entre un Chris Noakes évasif, un Baden Kerr médiocre, un Simon Hickey bon buteur mais pâle animateur, un Ihaia West irrégulier ou un Dan Bowden souvent en-dessous, la franchise aura tout connu. Mais cette année semble la bonne pour que le n°10 soit fixe et d’arrêter de commettre les fautes du passé. Ihaia West devrait être ce leader de jeu tant attendu. Très dynamique, bon animateur et grand attaquant balle en main, West pourrait correspondre à la nouvelle mentalité de jeu sous l’ère Tana Umaga. Reste à rester régulier et à perfectionner son jeu au pied et sa défense. Matt McGahan de North Harbour peut être un bon compromis entre la folie de West et la tranquillité d’un Noakes par la passé. Très bon depuis deux ans en ITM Cup, il possède une bonne vision du jeu, une bonne défense et sait animer. Il est ceci dit polyvalent et pourrait très bien jouer premier centre ou surtout arrière. A voir. Male Sa’u a été appelé en remplacement de Dan Bowden. Il a pourtant un profil différent, celui d’un ball runner. Il devrait à priori davantage jouer au centre. Enfin dans le même style Pier Francis (Counties Manukau) est un bon ouvreur, dans un style classique, mais sans doute un peu juste pour le Super Rugby. Il est dans le wider training group.
Rene Ranger revient chez les Blues, mais quid de sa forme ?
Au centre, George Moala fait maintenant figure de taulier. Ailier par la passé, Moala a comme beaucoup d’autres (Tana Umaga, Ma’a Nonu, Alapati Leuia, Richard Buckman par exemple) connu l’expérience d’un replacement de poste au centre. Sans passé de tout à son contraire, Moala a quand même dû soigner sa passe, réadapter sa défense et ne plus jouer que sur l’angle du un contre un. Mais le replacement a été très bien fait et Moala apporte désormais sa puissance et son jeu après-contact au centre du terrain, à l’image d’un Nemani Nadolo avec les Fidji. Revenu au bercail, Rene Ranger suscite en partie des interrogations. A-t-il encore le niveau pour jouer en Super Rugby ? Pourrait-il être associé à Moala ? A priori oui, Ranger devra se réadapter mais le long travail de sape de la préparation de début de saison devrait faire son effet. Le tandem Moala-Ranger pourrait être explosif mais aura pour défaut d’être assez peu complémentaire. A voir selon les choix d’Umaga. Le japonais Male Sa’u pourrait être une autre option au centre. Sans doute moins dynamique que Moala et Ranger, Sa’u reste puissant. Deux jeunes espoirs au poste prennent place dans le squad élargi : Michael Little (North Harbour, 22 ans) et TJ Faiane (20 ans, Auckland). Les deux peuvent tout à fait bousculer la hiérarchie, surtout si Ranger est en méforme. Les deux joueurs sont complets et jouent plutôt n°12. Mais question révélation on optera plus pour Faiane : à seulement 20 ans, il a la lecture du jeu et la puissance des grands. Enfin la révélation à VII Rieko Ioane pourra être une option en n°13 mais il devrait plutôt jouer ailier.
Tevita Li, espoir qui doit passer un cap
Aux ailes les Blues comptent beaucoup de joueurs de niveau similaire qui seront en concurrence. Melani Nanai devrait cependant souvent être aligné. Il a été l’une des bonnes surprises l’an dernier et ses qualités de finisseurs sont désormais reconnues. Dans un style plus puissant, Lolagi Visinia cherchera à gagner du temps de jeu. Tevita Li sort peut être un peu du lot. Il n’a que 20 ans mais on parle déjà de lui depuis trois ans comme « the next big thing ». Puissant, athlétique, Li rappelle les Joe Rokocoko ou les Doug Howlett. Reste à s’imposer au plus haut niveau et cela semble prendre du temps. 2016 est l’année idéale et il n’a pas tant de concurrence que ça. Venu du XIII cette année, Matt Duffie pourrait être une bonne surprise. Il des qualités évidentes de finisseur et de relanceur. Mais comme chacun sait (surtout Benji Marshall), le passage du XII au XV n’a rien d’évident. Ben Lam dans un style assez similaire à Li sera aussi une sérieuse option. Il s’est vraiment amélioré avec Auckland cette année et devrait alterner avec Nanai. Rieko Ioane est une option de choix mais devrait être souvent sélectionné avec les All Blacks sevens. Jordan Trainor – présent dans le squad élargi – peut jouer ailier.
Matt McGahan, arrière au profil intéressant
A l’arrière, notre favori est Matt McGahan. Également n°10, McGahan pourrait jouer le rôle d’un arrière régulateur et passeur dans une ligne de 3/4 à priori très puissante et à composante quasi exclusivement polynésienne. C’est le rôle qu’il avait avec North Harbour, sans que ce soit pour autant un relanceur médiocre. Dans le style d’arrière d’un Gareth Anscombe, il pourrait apporter à la fluidité du jeu des Blues. Lolagi Visinia est lui plus dans le style classique d’un relanceur de balle performant au pied. Il cherchera à se relancer après plusieurs saisons en demi-teinte. Jordan Trainor (à peine 20 ans) est un espoir au poste et cherchera à prendre du temps de jeu.
Vous retrouverez ici les stats et les portraits des joueurs.
Notre pronostic
Un aperçu de la préparation de pré-saison des Blues.
Les Blues cru 2016 ont toutes les caractéristiques de l’équipe surprise : de jeunes joueurs, un nouveau staff et une envie de bien figurer après des saisons maladroites. Les Highlanders d’il y a deux ans étaient exactement dans la même configuration. La perspective d’un staff talentueux autour d’Umaga et de Feeney est alléchante et à dire vrai on attend beaucoup de ces Blues, frustrants par le passé. La franchise a bien ses tauliers (les Kaino, Faumuina, Moala, Bekhuis, Parsons) mais a surtout une génération montante de joueurs séduisante (les A. Ioane, Gibson, Li, Tuipulotu, McGahan, Faiane). La mayonnaise a tout pour prendre. La reconfiguration du calendrier dans la version à 18 équipes aurait pu les aider mais en prenant deux fois les Hurricanes, deux fois les Crusaders ainsi que les Sharks et les Jaguares dans l’autre poule, la franchise n’est pas avantagée par le tirage au sort. Mais peut-importe, les Blues ne cherchent plus d’excuse et voudront démarrer ce nouveau Super Rugby pied au plancher.
L’équipe type probable
1. – Sam Prattley – 2. James Parsons – 3. – Charlie Faumuina – 4. Pat Tuipulotu – 5. Josh Bekhuis – 6. Akira Ioane – 7. Blake Gibson – 8. Jerome Kaino (cap.) – 9. Byrn Hall – 10. Ihaia West – 11. Tevita Li – 12. George Moala – 13. Rene Ranger – 14. Melani Nanai – 15. Matt McGahan.