Le blog d'Hervé Kabla a dix ans. Étrangement, j'aurais pu commencer le mien avant le sien. En 2004, mes souvenirs sont-ils bons ?, j'ai rencontré Loïc Le Meur, pionnier du blog. J'ai pensé, ayant publié un livre, et connaissant ma facilité d'écriture, que j'avais de quoi raconter. Je ne suis pas passé à l'action. Pourquoi ? Je l'avais vu alors comme un outil publicitaire, et je ne sais pas me faire de publicité.
On parle aujourd'hui moins du blog. Pour autant un blog a une utilité. En ce qui me concerne, il me permet de réfléchir. Commercialement, ce n'est pas habile. Il me permet aussi de stocker du contenu que je réutilise dans mes livres et dans mes articles. Mon blog est égoïste. Un blog qui ne l'est pas est celui d'Hervé. Il fait réfléchir, mais il n'est pas agressif. Idéal pour moi. Cependant ce n'est pas le bon moyen d'avoir du trafic : pour cela, il faut commenter l'actualité.
En fait, le trafic n'a pas grand sens pour un blog d'entreprise. Ce qui compte, me semble-t-il, c'est d'attirer des prospects. Et le blog a alors un atout : il propose un contenu qui va être repéré par celui qui cherche, à l'aide d'un moteur de recherche, une solution à un besoin spécifique. Comme je l'explique dans mes cours, depuis au moins vingt ans, ce mode de recherche est extrêmement fréquent en BtoB.
Le blog est, finalement, un symptôme de la désorganisation actuelle de la société. En effet, pour qu'il soit utile, il faut du contenu et du talent. Malheureusement, ceux qui ont des choses à vendre n'ont pas le talent de blogger, et inversement. Qu'on aime ou que l'on n'aime pas l'économie de marché, on peut se dire que si l'on arrivait à mettre chacun à sa place, elle fonctionnerait certainement beaucoup mieux.