La Rochelle : le boom du marché immobilier
Publié le 21 janvier 2016 par Blanchemanche
#immobilier #LaRochellePubliéle 21/01/2016 .
par Pierre-Marie Lemaire Une quarantaine d’opérations immobilières en cours, près de 2 200 logements dans les deux ans à venir : pour qui et à quel prix ?
Elles s'appellent Ônya, Alyséa, Origami. Elles rivalisent de charme sur les sites Internet spécialisés. Leur plastique est irréprochable, leur élégance ne le cède qu'à leur raffinement. Et en plus, elles sont économes. Surtout en énergie. Leur seul problème, c'est qu'elles ne s'offrent pas au premier venu : pour se les payer, comptez 4 000 euros et plus le mètre carré…La mairie recense 37 opérations immobilières en cours ou à venir dans La Rochelle intra-muros. Soit près de 2 200 nouveaux logements dans les deux prochaines années. La liste n'est pas exhaustive. Le Domaine Eugène-Delacroix et ses 180 logements, avenue Edmond-Grasset, n'y figure pas. Pas plus que les projets à moyen terme comme le futur quartier de Bongraine.
La plupart des projets sont portés par des promoteurs nationaux (Vinci, Bouygues) et régionaux (le Bordelais Pichet, le Nantais Kaufman & broad). Les Rochelais comme Eurotim, Eden Promotion et Georges tirent toujours leur épingle du jeu, mais pour combien de temps ? Certains de leurs confrères ont jeté l'éponge, se repliant sur leur activité d'agence immobilière, quand d'autres mettaient purement et simplement la clé sous la porte.Les quartiers les plus investis sont ceux où la mairie a décrété la densification générale. Tasdon et Saint-Eloi sont appelés à prendre de la hauteur. L'îlot Joffre et le canal de Rompsay vont changer d'aire. Les Minimes sont toujours très demandés, la Pallice commence à l'être.Quant aux prix annoncés par les promoteurs, ils varient selon les quartiers, de 3 000 euros et moins le mètre carré à la Pallice à plus de 5 000 euros du côté de la Genette.
Rajeunir
Plus de 2 000 logements neufs dans les deux ans à venir, est-ce bien raisonnable ? Les Cassandre voient déjà enfler une belle bulle immobilière à la sauce rochelaise. « On ne va quand même pas se plaindre que la construction soit dynamique, rétorque un professionnel. C'est du travail pour les entreprises locales et de la richesse pour la ville. L'offre est importante parce que la demande l'est aussi. »Jean-Philippe Plez confirme. Pour l'adjoint au maire en charge de l'urbanisme, cette frénésie immobilière illustre l'attractivité de La Rochelle. Laquelle en a bien besoin si elle veut inverser la courbe démographique. « La population totale augmente quand la population municipale - c'est-à-dire les résidents principaux - diminue. Elle vieillit aussi. Construire doit nous permettre de retenir les familles, ces couples avec un enfant ou deux qui, pour 200 000 euros, font construire dans la troisième couronne parce qu'ils ne trouvent rien à La Rochelle », résume Jean-Philippe Plez.
La Ville fixe des quotas
Pour qui sont ces grues qui sifflent sur nos têtes ? La cherté du marché local réserve-t-elle ces futures résidences aux seuls retraités fortunés et investisseurs avisés ? L'adjoint veut éviter « l'effet d'aubaine » et la « logique spéculative » que véhicule toute opération de défiscalisation immobilière. Sa volonté est de privilégier ce logement intermédiaire qui manque si cruellement entre un parc public saturé (7 000 demandes en attente chez les bailleurs sociaux) et un parc privé souvent inaccessible.« Notre cible est clairement les actifs de 25 à 55 ans. Chaque programme de plus de neuf logements doit répondre aux obligations fixées par la Ville : un quota de 15 à 23 % de logements sociaux là où il n'y en a pas ou peu ; et un quota de 15 à 30 % de logements abordables là où il y en a. Ces quotas sont modulés selon les quartiers pour favoriser, partout, la mixité sociale. »Reste à s'entendre sur le prix d'un « logement abordable ». Les promoteurs font la moue face à une notion qui s'intègre mal à leurs prévisionnels. C'est pourtant simple : « C'est un logement à moins de 3 000 euros le mètre carré qui ne sacrifie rien à la qualité. » Chiche ?
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