Attention : gros coup de coeur ! Après avoir beaucoup entendu parler de la série, je me décide enfin à regarder Flesh and Bone. Alors que je la redoute un peu car le côté danse classique + histoire sombre qui me faisait beaucoup penser à Black Swann que je n’ai pas vraiment aimé, j’ai finalement un coup de foudre immédiat avec cette série one shot (= il n’y aura pas de saison 2…) que je dévorerai bien vite.
Le pitch de base, le voici : « Des corps meurtris, une pression insupportable et des jalousies constantes, tel est le quotidien des danseurs de ballet. Un quotidien dont rêve Claire, jeune danseuse de Pittsburg fraichement débarquée à New York pour intégrer l’American Ballet Company. Là-bas, la jeune fille devient la coqueluche de Paul Grayson, directeur artistique colérique, sadique et manipulateur qui voit en elle une future star, une Etoile. Elle découvre que le prix à payer pour y parvenir n’est pas que celui de la torture de son corps au fil entrainement drastiques et de privations. Cela revient, parfois, à vendre son âme au diable«
Bref, on s’en doute un peu, mais on ne va pas beaucoup rigoler devant les 8 épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun… Et c’est peu de le dire. Flesh and bone est sombre, dérangeant, perturbant, parfois sanglant. Rien ou presque ne nous est épargné dans cette histoire. La série dépeint le quotidien corrompu des ballets classiques, sujet peu traité mais ultra intéressant. C’est douloureux, et les corps comme les esprits souffrent de la danse et de son univers particulier à chaque instant
Mais l’intérêt de la série est encore ailleurs. D’abord, on y voit de superbes interprètes, que ce soit le prof sadique mais mélancolique, ou encore le frère soldat souffrant – entre autres – de ESPT (syndrome de stress au retour de guerre), et bien entendu l’actrice merveilleuse qui interprète Claire Robbins. A fleur de peau, à la fois forte et faible, triste et heureuse, courageuse et pleureuse, Claire nous entraîne dans un tourbillon noir qui mêle danse, corruption, drogue, histoires familiales et bien plus.
On ne décroche pas une seconde de par l’histoire, les différents numéros de danse qu’on apprécie voir, de par la musique envoûtante et surtout grâce à une réalisation hors norme. Flesh and Bone, c’est 8 épisodes de 7 réalisateurs différents… Le premier étant David Michôd, ou le réalisateur du sublimement sombre « Animal Kingdom ». Bref, j’étais presque convaincue rien que pour ça…
Rajoutez à cela une façon de filmer New-York et ses toits hors du commun, une tension qui ne fait que monter épisode par épisode, et un dénouement poétique porté par un des personnages secondaires déjà emblématique, et vous obtenez une véritable réussite.
Moi qui n’était pas une grande fan de danse classique (par pure ignorance je le reconnais…), je me suis retrouvée à avoir la larme à l’oeil devant un numéro final de danse qui ne résonne que trop bien dans la vie des protagonistes de la série. Sublime conclusion pour une série peu commune qui aura le mérite de vous provoquer de multiples réactions et sentiments, qu’ils soient bons ou mauvais. Mais Flesh and Bone ne vous laissera pas indifférent c’est certain ! Alors n’hésitez pas et rentrez dans la danse…
Et pour finir, je vous laisse avec le générique de la série, à mi-chemin entre du True Detective et du Hannibal, avec le soupçon de danse classique qui vous fera réaliser facilement l’atmosphère et la qualité de la série. De mon côté je vous laisse, j’ai bizarrement envie d’aller apprendre la danse classique malgré tout…