Magazine France

Des groupes, des p’tits groupes, toujours des p’tits groupes

Publié le 19 juin 2007 par Nico2312
Décidément Alain Juppé est fâché avec la TVA qu’elle soit ou non improprement qualifiée de sociale. Déjà en 1995 son augmentation de deux points avait coïncidé avec le début de son inexorable chute. Douze ans plus tard, la simple évocation d’une éventuelle hausse – de cinq points tout de même – de la TVA le condamne (sans intervention de la justice) à quitter ses fonctions de ministre en plus de le priver d’un siège à l’Assemblée nationale. Siège qui passe à gauche pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale. Mais cet épiphénomène, qui associé à l’annonce (calculée par l’intéressée ???) de la séparation du couple Hollande/Royal est devenu le point de fixation de l’attention du landernau, ne doit pas faire perdre de vue l’essentiel : "habemus assemblum" !!!
Après des mois de campagne et des promesses en tous en sens, voici enfin venu le temps du passage au concret avec la réapparition du pouvoir législatif. Bien sûr, le PS va vite réaliser qu’en dépit de sa performance inespérée il y a encore quelques jours, il n’a pas, et de loin, remporté ces législatives. La seule bonne nouvelle pour le PS est un surplus de financement public que va lui rapporter sa quarantaine de députés supplémentaires par rapport à 2002. Le reste de l’opposition ne pèsera en effet pas grand-chose : malgré la méthode Coué dont use Marie-George Buffet qui se félicite que le PCF soit "la quatrième force à l'Assemblée nationale" et qui va se jusqu’à se dire "très sereine" suite au résultat, le PCF en est tout de même réduit à compter sur les quatre députés Verts pour former un groupe (on attend avec impatience les discussions internes au groupe entre des communistes qui doivent leur survie au scrutin majoritaire et les Verts ardents défenseurs de la proportionnelle qui éjecterait le PCF de l’Assemblée…). Certes cette méthode est plus digne que pitoyable appel d’Alain Bocquet à l’UMP lui demandant l’aumône de descendre de 20 à 15 le nombre de députés pour former un groupe parlementaire, mais est tout de même symptomatique du recul continuel du PCF dans la politique française. Quant aux députés PRG, il est encore trop tôt pour se prononcer, tant leur chef de file, Jean-Michel Baylet a mis ce qui lui reste d’amour propre en berne pour draguer outrageusement les radicaux valoisiens de Jean-Louis Borloo.
Mais surtout il ne faudrait pas perdre de vue que l’UMP, en dépit d’un net repli en sièges par rapport à 2002, conserve bel et bien la majorité absolue, sans même avoir besoin de la poignée de voix du groupe croupion qu’il a offert au Nouveau centre en échange d'un coup de poignard à François Bayrou, grand perdant de ces législatives puisqu’il va se retrouver à siéger parmi les non-inscrits avec son ami chanteur (et maître chanteur) Jean Lassalle. Pas bête comme idée de créer un vrai/faux groupe totalement inféodé au grand frère UMP : en plus faire croire à l’existence d’un quelconque pluralisme sur les bancs du Palais Bourbon, cela offre encore plus de temps de parole à la majorité présidentielle.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Nico2312 387 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte