The X-Files // Saison 10. Episode 2. Founder’s Mutation.
Avec le retour de X-Files, il y a aussi le retour d’anciens scénaristes vedette de la série. C’est donc James Wong qui débarque à l’écriture (et la réalisation) de ce nouvel épisode. Il a écrit 15 épisodes du X-Files original, créé The Lone Gunmen (le spin off de X-Files) et par la suite travaillé sur American Horror Story et même créé la franchise Destination Finale. Ce qui m’a dans un premier temps fasciné avec ce second épisode c’est le fait qu’il ressemblait énormément à un épisode de Fringe. Il y avait donc énormément de choses que l’on a déjà vu par le passé dans Fringe mais James Wong a pioché un peu dans tout ce qu’il a fait entre temps (notamment l’histoire de la naissance d’un bébé, alors qu’il a travaillé sur le remake de Rosemary’s Baby réalisé récemment pour NBC). Le premier épisode de la saison était raté, en grande partie car il n’utilisait pas à bon escient tous les atouts de la série face à notre époque, ou en tout cas face à une époque qui n’est plus la sienne. James Wong m’a offert l’épisode que j’attendais. C’est ultra classique mais ce cas de la semaine est bien plus intéressant que l’épisode mythologique qui servait d’introduction à la saison.
« My Struggle » n’avait pas réussi à surprendre alors que X-Files parvient ici à délivrer quelque chose de hautement plus efficace. L’idée de remettre Scully et Mulder à leur place, celle que l’on a connu depuis des années, celle des fameux X-Files, était une excellente idée. On a l’impression de voir cet épisode comme s’il faisait partie de la saison 4 ou 5 de la série, là où l’influence de James Wong s’est plus ou moins arrêtée. Pendant que Mulder et Scully tentent de renouer avec ce qu’ils incarnaient auparavant dans la pop culture américaine, James Wong tente quelques fulgurances de mise en scène qui sont là pour nous rappeler que chaque épisode de X-Files a toujours été construit comme une sorte de mini-film. Si le premier épisode de la saison ressemblait à un vrai épisode de série fantastique un peu médiocre sur les bords, ce n’est pas le cas de cet épisode. Non pas qu’il soit plus original ou ambitieux, mais il sait utiliser les émotions que X-Files adore procurer aux téléspectateurs. Ce sont des émotions qui sont fascinantes pour les bonnes choses et tout est rapidement remis en place. En me donnant l’impression de voir un épisode de Fringe, cela vient surtout de l’époque.
En effet, X-Files c’était avant Fringe, Fringe c’est notre époque plus que le X-Files de cette année. Quoi qu’il en soit, voir Mulder et Scully faire ce qu’ils font le mieux est forcément une excellente chose, d’autant plus que pour l’épisode le rythme est bien développé. James Wong aurait pu faire encore mieux, surtout qu’il a déjà été capable de mieux, mais « Founder’s Mission » n’est pas un épisode avec un monstre de la semaine dans le fond, c’est plus un épisode avec une vraie dimension émotionnelle forte. Cela permet de parler de choses importantes comme le deuil de William qui apporte forcément un plus à la saison et permet de nous bercer dans ce que X-Files a été par le passé sans pour autant jouer la carte de la nostalgie de façon trop plombante. Car ce n’est clairement pas le but. On sent que le temps a passé, que les plaies ne sont toujours pas pansées mais justement, c’est forcément une bonne idée. Au fond, X-Files garde ici la structure d’un épisode de la semaine que la série pouvait délivrer et notamment James Wong. L’exercice, ce dernier il le connaît bien et je trouve qu’il retrouve ses baskets de scénaristes de X-Files un peu plus facilement que Chris Carter. Mais à ce que je sache, ce dernier n’a jamais été le plus grand scénariste de la série de toute façon.
James Wong ne cherche pas à réinventer quoi que ce soit (au contraire du premier épisode qui nous balançait un peu dans une nouvelle version de la mythologie de la série), et reprend ce que l’on a laissé quand X-Files s’est arrêtée (ou en tout cas quand il a arrêté de s’occuper de la série). Finalement, ce second épisode était une bien meilleure idée que le précédent.
Note : 8/10. En bref, je retrouve ici le X-Files que j’aime, jouant à la fois avec les conséquences du passé et quelque chose de classique dans la forme mais qui fonctionne parfaitement.