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Critiques Séries : Chicago Med. Saison 1. Episodes 6 et 7.

Publié le 28 janvier 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Chicago Med // Saison 1. Episodes 6 et 7. Bound / Saints.


Dans la continuité de ce à quoi Chicago Med nous a habitué, ces deux épisodes nous propose des cas assez simplistes, filiformes et peu surprenants. Je crois que Chicago Med est en train de souffrir de ce dont souffrait Chicago Fire l’an dernier, de ces épisodes qui ne sont pas forcément mauvais mais qui ne surprennent pas le téléspectateur car ils ne racontent rien de véritablement brillant. Dans « Bound », nos personnages vont perdre des patients, alors qu’ils vont devoir aussi faire face à leurs propres démons et responsabilités. Ce n’est pas toujours facile de faire face et pourtant, Chicago Med tente de le faire à sa façon sans pour autant briller non plus. Les cas se suivent et s’entremêlent avec un certain sens de la mécanique malgré tout. On retrouve donc plus ou moins tous les atouts d’une série médicale ultra classique et c’est déjà pas mal. Heureusement que Natalie a réussi à faire en sorte de rassembler tout le monde à la fin de « Bound », peut-être aussi car dans Chicago Med tout revient à un moment donner à revenir à la mécanique la plus tendre et au happy-end qui vient presque ruiner les chances de Chicago Med de devenir une série beaucoup plus dure.

Certes, elle ne va pas forcément prendre toujours tous les cas avec des pincettes, mais Chicago Med se termine un peu trop souvent très bien. Je sais que c’est aussi le but, d’offrir un peu de baume au coeur des téléspectateurs mais j’aurais presque apprécié que Chicago Med soit la réponse contraire aux séries médicales actuelle et que derrière sa mécanique elle laisse mourir énormément de patients plus qu’elle ne peut en sauver. Cela pourrait d’ailleurs créer une certaine panique, une malédiction fictive dans cet hôpital. Je vais un peu loin mais depuis le début de la saison je n’ai de cesse d’espérer des choses qui pourraient permettre à la série de se sortir un peu de ce côté ultra classique qui lui réussi pourtant très bien mais qui n’est pas assez bien mené malgré tout. On se retrouve donc avec des secrets de famille enfouis, des enfants qui sont destinés à mourir de terribles maladies, etc. Chicago Med donne à chacun un cas terrible à résoudre avec ce que cela peut impliquer d’émotions. Par chance, « Bound » est réussi sur ce terrain là. Malgré le happy-end qui gâche un peu mon plaisir, l’épisode a un certain sens de la tragédie qui me plaît et qui change justement de ce que j’attendais au départ de cette série médicale.

L’univers des Chicago nous a de toute façon habitué à ce genre de choses, à ces intrigues dépressives aux personnages tout aussi dépressifs. Connor était à sa place dans cet épisode, prouvant qu’il en impose et surtout que la série sait qu’il faut utiliser le personnage de façon soignée afin de donner une bonne image de l’ensemble. Puis nous avons l’affaire qu’il mène du début à la fin et la tragédie humaine (plus que médicale finalement) qu’il y a derrière cache aussi de terribles bons sentiments qui font mouches. Parfois, une série aussi lisse et douce que Chicago Med peut apporter de belles choses et je crois qu’en termes d’émotion, elle tombe assez juste. Un peu comme Chicago Fire à certains moments, capable de délivrer de belles émotions au travers de cas un peu trop classiques à mon goût. Quoi qu’il en soit, l’histoire de Connor apporte aussi de la matière à la série, afin que cette dernière ne tourne pas trop en rond. Ce que je trouve de courageux pour Chicago Med c’est aussi d’éviter de tomber dans du Grey’s Anatomy bis. La série traite le médical de façon assez brut (sans avoir la brutalité qu’a Code Black par exemple, beaucoup plus osée, a qu’une série comme Critical a pu avoir chez les britanniques).

Chicago Med n’est donc pas viscérale. Elle ne cherche pas à montrer le médical sous son angle le plus dégoutant avec des scènes à coeur ouvert en pagaille et de l’urgence à trainer en long et en large. Non, Chicago Med s’attarde aussi (et surtout) sur les relations tissées, sur les émotions de chacun, sur ce que le médical est réellement dans le fond. Car c’est aussi des relations avec des malades, avec des familles, avec des gens au sein d’un hôpital, etc. Dick Wolf a cerné ce qui était peut-être le point de départ d’une très bonne série médicale mais qu’il a développé sous une formule un peu trop lisse. On retrouve donc toute la mécanique déjà popularisée par Chicago Fire et ce n’est pas ce que je voulais vraiment. Le rayon de soleil de « Bound » reste tout de même le bébé de Natalie qui est enfin né. Avec « Saints », les choses sont légèrement différentes. l’histoire de cet accident permet d’apporter du cas médical urgent et donc un certain rythme dès le début de l’épisode. On ne veut pas nous faire passer par quatre chemins et simplement délivrer du divertissement assez pur et dur. Pourquoi pas après tout, ce n’est pas plus mal. Dommage tout ce même que Chicago Med n’ait pas fait de cet accident quelque chose d’un peu plus choquant, cela aurait peut-être été plus surprenant.

Je crois aussi que Chicago Med tente de se démarquer de ce qu’elle était au départ. Elle propose des choses depuis trois épisodes qui sortent un peu des carcans du médical classique et lisse. Certes, la série reste très procédurière mais justement, elle tente aussi de se créer petit à petit une vraie identité. Elle s’émancipe d’un modèle et je crois que ces deux épisodes en sont presque une sorte de symbole. Ce n’est pas forcément encore très marqué mais comme Chicago P.D. en son temps, Chicago Med tente de trouver une façon de raconter ses histoires sans pour autant nous donner l’impression que cela fait de la redite avec Chicago Fire (et c’était le risque depuis le départ). « Bound » est donc là aussi un épisode qui permet de faire évoluer l’histoire et de nous proposer quelque chose de plus neuf. Avec Will notamment. La série tente aussi de nous en apprendre sur le milieu médical. Je n’y connais strictement rien en moelle osseuse et en sang mais cela me semble assez logique que cette typologie de don ne tombe pas sous la même régulation que pour les reins ou encore les poumons. Finalement, en se contentant plus ou moins de rester fidèle à elle-même, Chicago Med se trouve petit à petit une identité qu’elle partage avec les téléspectateurs et c’est globalement plaisant.  

Note : 6/10 et 5.5/10. En bref, si Chicago Med reste assez classique, elle se trouve petit à petit une façon de faire qui sort de certains carcans déjà pré-établi par l’univers des Chicago.


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