American Crime // Saison 2. Episode 4. Episode Four.
Cette saison a un sujet assez important qui est d’autant plus intéressant dans cet épisode : celui de la virilité. Je crois que c’est là dessus que cherche à s’appuyer une bonne partie des histoires de cette saison, d’autant plus qu’une confession dans cet épisode délivre une partie de la vérité. Il y a quelque chose de fascinant chez le personnage de Taylor mine de rien et c’est peut-être aussi ce qui sera intéressant de voir dans les futurs épisodes. Au départ, American Crime était une histoire de viol sur un garçon. La série a alors parlé du fait que le viol sur les garçons était plausible, comme pour les filles. Cela me rappelle l’an dernier alors que l’on parlait de crime racial blanc. Après tout, cela a déjà existé mais c’était une façon de nous égarer encore une fois de la vérité. Cet épisode nous révèle que Taylor a bien eu une relation homosexuelle, que les traces de sang et de semence ne sont pas inventées mais ce que l’on découvre surtout dans cet épisode c’est les conséquences du fait que l’affaire est traité comme une affaire de viol. En effet, à la fin de l’épisode précédent, la police classait cette affaire comme une affaire de viol. C’était donc l’occasion d’ouvrir un nouveau chapitre de la saison alors qu’au premier abord il était difficile de savoir ce qui s’était réellement passé lors de cette soirée. La façon dont la soirée est décrite est d’ailleurs un autre point sur lequel American Crime tente de se concentrer.
Du coup, le petit secret de Taylor (car je savais bien qu’il cachait quelque chose) est découvert dans cet épisode alors que Eric dévoile un échange de messages entre lui et Taylor. Les messages sont explicitent et révèlent quelque chose. Eric est au centre de cet épisode pour la simple et bonne raison qu’il est celui qui a couché avec Taylor. La scène entre lui et le coach alors que ce dernier demande à Eric s’il a agressé Taylor, il lui répond « He wanted it ». Si la réponse du coach « Geez, you sound like a rapist » est terrible, Eric tente de tempérer « I didn’t rape him. He wanted it. He wanted to hook up ». J’en viens ainsi à parler du problème de la saison au sujet de la virilité. Dans un monde comme celui dépeint dans American Crime, il est important d’être un garçon viril, avec une petite amie et faisant la fête comme un garçon hétérosexuel qui ne peut donc pas transgresser quelque chose qui pour certains n’est pas normal. Sauf que Taylor n’assume pas le fait d’être gay. Il a une petite amie, mais il a besoin d’être avec un garçon. La relation entre Taylor et Eric aurait pu être mignonne à dérouler tout au long de la saison, mais elle va probablement être l’une des plus terribles à raconter.
Car je pense que les deux sont attirés l’un par l’autre, mais que ce qui s’est passé lors de cette soirée « un rendez-vous qui a juste mal tourné » c’est quelque chose de terrible qui va marquer les personnages au fer blanc. Eric a tenté de se suicider. Il faut comprendre ce dernier. Il allait être vu comme un violeur par les autres alors qu’il a simplement couché avec quelqu’un qui voulait de lui. Mais là aussi, cela permet de parler du fait qu’être gay n’est pas facile dans la société qui conditionne les garçons (comme les filles au fond) à être hétérosexuel, à faire partie de l’équipe de sport du lycée, etc. Le second sujet de American Crime cette année est donc l’acceptation de l’homosexualité. Il y a une scène très touchante qui m’a d’ailleurs ému aux larmes c’est le moment où la mère de Taylor confronte son fils avec les messages qu’il a envoyé à Eric. A ce moment là, le monde de Taylor tombe comme un château de cartes. A côté de lui, sa petite amie, en face de lui sa mère. Sa petite amie comprend qu’elle n’est qu’un pion pour permettre à un garçon de garder une image hétérosexuel et sa mère lui offre l’un des plus beaux messages : « You think I wouldn’t love you as much as I do if you were gay ». C’est un message d’acceptation tellement beau qui montre l’amour d’une mère pour son fils.
Enfin, nous avons la fameuse soirée, celle qui fait la Une dernièrement. Notre principale doit gérer le problème et ce n’est pas facile alors que c’est une soirée cautionnée par l’école (car promue sur le campus) malgré le fait qu’elle a toujours été décriée. Lors de cette soirée, il est connu que les garçons doivent coucher avec des filles. C’est quelque chose de terrible comme message mais je suis persuadé que John Ridley veut parler ici d’un problème sur les campus américains. Il maitrise son sujet de façon pertinente et délivre donc un épisode assez soigné dans son ensemble.
Note : 9/10. En bref, un épisode brillant aux révélations laissant encore plus de questions sur la table.