Titre: Les derniers jours de Stefan Zweig
Scénario: Laurent Seksik
Dessin : Guillaume Sorel
Éditeur: Casterman
Année: 2012
Pages: 86
D’après le roman "Les derniers jours de Stefan Zweig" de Laurent Seksik
Résumé :
L'histoire démarre en mai 1941, lorsque Stefan Zweig, grand auteur de romans et de nouvelles du début du 20ème siècle, quitte New York avec sa jeune femme pour Pétropolis.
C'est ensuite le récit historique de ses jours passés au Brésil jusqu'à sa mort le 22 février 1942.
Mon avis :
Cette bédé, adaptée du roman éponyme est le destin tragique d'un grand écrivain du 20ème siècle. Stefan Zweig est surtout connu pour ses nombreuses nouvelles (Amok, La Confusion des sentiments, Le joueur d'échecs...) et biographies (Marie Stuart, Magellan, Marie-Antoinette…) qui sont toujours des histoires d'une richesse psychologique inouïe. Les émotions, les passions des hommes comme des femmes y sont parfaitement décrites.
La bédé, appuyée par les magnifiques aquarelles de Guillaume Sorel, permet de rentrer dans la vie de
Stefan dans les derniers jours de sa vie, en faisant une sorte de rétrospective de son existence.
Ce livre s'adresse aux amateurs de Stefan Zweig, mais ceux qui ne le connaisse auront à coup sur envie de découvrir cet auteur hors norme une fois le livre refermé !
La couverture :
La couverture laisse découvrir une magnifique aquarelle de Sorel, illustrant Stefan Zweig et sa femme, Lotte, sur fond de mer : c'est leur départ en bateau de New York vers le Brésil.
La quatrième de couverture, marquée de la citation "Aujourd'hui on ne retient pas des portes de l'enfer", est illustrée d'un gros plan sur des bottes (nazies) foulant le sol : c'est là le deuxième personnage central, le nazisme et l'empreinte qu'il laisse sur le juif autrichien Zweig.
L'histoire :
Comme je vous l'ai dit, les nouvelles et les biographies de Zweig sont riches de leurs descriptions de la psychologie humaine.
Cette bédé ne l'est pas moins ! On rentre véritablement dans la tête de Zweig, sentant comment l'apogée du nazisme lui fait progressivement perdre espoir en l'avenir, jusqu'à l'inéluctable geste.
Le dessin, le découpage :
Les dessins portés par les aquarelles, colorées et chaudes, nous plongent dans l'ambiance tropicale du brésil.
Le contraste est d'ailleurs d'autant plus fort avec les images apparaissant en arrière-plan. Les horreurs nazies qui se déroulent en Europe ou les souvenirs de ses amis célèbres perdus de vue, la guerre les ayant éloignés.
Le décalage est frappant, touchant, autant que les images en filigrane des références aux livres de Zweig.
C'est ce qui donne encore plus de force au texte, pour les "initiés" qui retrouveront tout au long de la narration des références aux livres du romancier.
Le mot de la fin :
Lisez-le ! Que vous connaissiez Stefan Zweig ou non, vous serez captivés par les derniers jours de l'un des plus grands auteurs du 20ème siècle et serez sans aucun doute tenté de découvrir l'une de ses nombreuses œuvres.
Martin
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