LES POLICIERS de la brigade de répression du proxénétisme (BRP) viennent de mettre un terme aux juteuses affaires d’un tenancier de bars parisiens. Mis en examen pour « proxénétisme aggravé » et « travail dissimulé », Franck, 60 ans, a été incarcéré en fin de semaine dernière à la prison de la Santé à Paris. Son épouse, Eliane, 65 ans, a également été mise en examen avant de recouvrer la liberté.
La justice reproche au couple - gérant de trois établissements de nuit - d’avoir mis en place un vaste réseau de prostitution. Sous couvert de ses commerces, Franck exploitait une vingtaine d’hôtesses, contraintes de se livrer à des prestations sexuelles tarifées.
Près de 30 policiers de la BRP , épaulés par les enquêteurs du groupe d’intervention régional de Paris, ont investi les enseignes du couple situées dans les VIII e et XVI e arrondissements. Au cours de leurs perquisitions, les fonctionnaires ont interpellé plusieurs hôtesses en flagrant délit. Ces dernières, âgées de 20 ans à 48 ans, ont été entendues avant d’être remises en liberté. Les bars visés - le Japan, le Wall Street et le Franky’s - faisaient l’objet d’une surveillance discrète depuis plusieurs mois. Placé en garde à vue, Franck a reconnu une partie des faits reprochés. Les policiers ont fouillé son appartement avant de mettre la main sur près de 125 000 € en liquide.
Comptes bancaires saisis
« Un revolver, un fusil à pompe et une quinzaine de montres de luxe ont également été saisis sur place, relate un proche du dossier. Diverses investigations financières ont aussi permis d’établir que le principal suspect possédait un appartement à Paris dont la valeur a été estimée à 1 million d’euros et un autre à Juan-les-Pins. Près de 560 000 € ont également été bloqués sur ses comptes bancaires. »
Selon les premiers éléments de l’enquête, les hôtesses « devaient toujours être habillées en robe et devaient se présenter à tour de rôle devant la table des clients, ajoute la même source. Ces derniers devaient acheter une bouteille de champagne entre 300 € et 800 € avant d’avoir une relation sexuelle dans des alcôves disposées dans les bars. Deux bouteilles leur étaient facturées s’ils souhaitaient sortir. » Pour prévenir l’intervention de la police, Franck avait installé un système d’alarme relié à des lumières fixées dans les alcôves. Le proxénète disposait également d’un système de vidéo lui permettant de surveiller l’activité de ses bars depuis son domicile… « Officiellement, il ne percevait rien des revenus des prostituées, précise une source proche du dossier. En revanche, il obligeait ses hôtesses à lui rembourser les salaires versés ainsi que les cotisations payées à l’Urssaf. Cet organisme a estimé son préjudice à près de 1,2 million d’euros. »
http://www.leparisien.fr/home/info/faitsdivers/articles/LES-BARS-DE-LUXE-EXPLOITAIENT-DES-PROSTITUEES_298561370