Ce 3è rapport, inscrit dans le plan cancer 2014-2019, est réalisé dans le cadre d’un programme qui vise à optimiser la surveillance et l’observation des cancers à partir des données des registres, afin d’orienter les politiques publiques dans toutes les dimensions de la lutte contre le cancer. Ces nouvelles données de survie constituent un indicateur d’évaluation tant du système de santé en matière de prévention que des progrès thérapeutiques et des prises en charge en cancérologie. Elles sont notamment très encourageantes pour 3 cancers parmi les plus fréquents, le cancer de la prostate, colorectal et du sein.
L’étude, menée sur la période 1989-2013 à partir des registres des cancers, porte sur 53 cancers. Publiée en 2 volumes (tumeurs solides, hémopathies malignes2), elle présente la survie à 1, 3 et 5 ans des personnes diagnostiquées sur la période 2005-2010, ainsi que les tendances de survie à 1, 5 et 10 ans entre 1989 et 2010. Elle présente également, pour la première fois, des estimations de la survie à long terme (15 ans).
L’amélioration de la survie à 5 ans est constatée pour la plupart des cancers sur la période d’étude, notamment pour :
· prostate : +22 points, 94% de survie ;
· côlon-rectum : +9 points, 63% ;
· sein : +7 points, 87% ;
· lymphome diffus à grandes cellules B : +18 points, 60% de survie ;
· myélome multiple et plasmocytome : +11 points, 54% ;
· leucémie lymphoïde chronique/lymphome lymphocytique : +8 points, 85%.
Les progrès de prise en charge et de traitement, mais aussi un diagnostic plus précoce, expliquent la plupart de l’amélioration de survie constatée pour ces cancers.
De très mauvais pronostics subsistent pour :
· le cancer du poumon, notamment (+4 points, 17% de survie), première cause de décès par cancer chez l’homme et aujourd’hui la deuxième chez la femme.
· les autres cancers liés aux comportements à risque, associés au tabac et à l’alcool comme les cancers des voies aérodigestives et certains cancers digestifs, ce qui rend indispensable la poursuite d’actions de prévention contre ces cancers.
Globalement, le rapport confirme l’hétérogénéité de la survie à court et moyen terme selon
– les localisations cancéreuses : sur la période 2005-2010, la survie à 5 ans varie de 4% à 96%. La survie à long terme (15 ans) varie aussi selon les cancers. Les résultats montrent qu’un certain nombre de patients peuvent encore décéder de leur cancer entre 10 et 15 ans après le diagnostic.
– le sexe : la survie apparaît meilleure chez la femme, en particulier pour les tumeurs solides,
– et l’âge :la survie chez les jeunes est plus élevée que chez les personnes âgées en raison de traitements parfois moins agressifs du fait de comorbidités plus fréquentes dans cette classe d’âge, et de cancers plus avancés lors du diagnostic.
Source: Communiqué InVS du 2 février 2016 Les nouvelles données sur la survie des personnes atteintes de cancers en France métropolitaine