En triant des papiers, je suis tombé sur ces quelques pages que j’avais imprimées : le manifeste des évidences. C’était en 2011. Je viens de le relire aujourd’hui, en 2016, et voici les points du manifeste qui, pour moi, sont toujours pertinents, et en plus liés au storytelling. Quand je dis “toujours pertinents”, c’est qu’il n’ont toujours pas été réellement pris en compte par les entreprises et les marques, hein, ce qui, depuis 2011… est assez navrant.
Tout d’abord, pour ceux qui ne connaîtraient pas le manifeste, ces deux phrases façon Anonymous, qui introduisent le manifeste : “Nous ne sommes pas des singes ou des utilisateurs finaux ou des consommateurs - Nous sommes des êtres humains et vous n’avez pas les moyens de nos ambitions”.
Voilà, le décor est planté.
Les points storytelling pertinents du manifeste :
- Les marchés sont des conversations. Il serait bon pour les marques de le se rappeler de temps en temps. Parce que, chacun d’entre nous, si on veut et quand on veut, on peut démarrer une conversation sur la marque, avec de l’impact dans notre réseau pour lequel notre parole est ultra digne de confiance. Parce que, aussi (et c’est un autre point du manifeste) : “au sein des marchés interconnectés, et des employés intraconnectés les gens se parlent entre eux d’une puissante nouvelle façon”.
- Les conversations entre humains sonnent de façon humaine. Ok ? Alors, les marques, quand vous voulez nous parler, merci de ne pas nous confondre avec des machines à liker.
- Les personnes, dans un marché en réseau ont compris qu’elles obtiennent des informations et une aide bien meilleures, les unes des autres que des vendeurs. C’est quoi, alors, cette persistance de discours ronflants et gonflants, sur les extraordinaires produits top classe ? Et ouais : “les entreprises ne parlent pas la même langue que ces nouvelles conversations en réseau. Pour leurs audiences en ligne, les entreprises sonnent creuses, plates et littéralement inhumaines”.
- Les entreprises qui supposent que les marchés en ligne sont les mêmes marchés que ceux qui regardaient leurs publicités se moquent d’elles-mêmes. Et aussi : les entre prises doivent réaliser que les marchés rient beaucoup d’elles. Au moins, certaines nous font-elles rire, mais ça ne les rend pas plus sympathiques…
- La majorité des programmes marketing sont fondés sur la crainte que les clients puissent voir ce qui se passe réellement à l’intérieur de l’entreprise. La mode de la pseudo-transparence, on peut l’arrêter ? Svp, merci…
- Vos propres réductions de personnel nous ont appris à nous poser la question : la loyauté, c’est quoi déjà ? La mode des sacrifices des salariés en échange de promesses de maintien d’activité non tenues a ouvert la boîte de Pandore…
- Les entreprises font un culte de la sécurité, mais c’est pour brouiller les pistes. La plupart se protège moins des concurrents que de leur propre clientèle et de leur main d’oeuvre.
- Nous voulons accéder à votre information interne, à vos plans, vos stratégies, vos meilleurs projets. Nous ne nous contenterons pas d’une brochure en couleurs, d’un site web plein à craquer de poudre aux yeux mais sans aucune substance.
- Peut-être que vous impressionnez vos investisseurs. Peut-être que vous impressionnez Wall Street. Vous ne nous impressionnez pas et vos vos investisseurs en seront de leur poche. S’ils le comprenaient, ils ne vous laisseraient pas nous parler ainsi.
- Nous sommes immunisés face à la publicité. Laissez tomber. Co-construisez une histoire avec nous. Ou pas. On la construira alors entre nous.
Vous connaissez des entreprises qui ont réellement dépassé ce stade, au delà du recrutement de community managers à côté du marketing qui continue se faire comme depuis toujours, au cas où ?