Magazine Culture

Critique Ciné : Steve Jobs (2016)

Publié le 04 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Steve Jobs // De Danny Boyle. Avec Michael Fassbender, Kate Winslet et Seth Rogen.


Apple berce ma vie depuis pas mal de temps maintenant. Depuis cet iMac G3 orange qui trônait fièrement dans le salon, puis cet iMac Tournesol, un objet d’art que je garde toujours comme une pièce de collection et aujourd’hui mon MacBook et toutes les inventions annexes qui vont avec de l’iPod à l’iPad en passant par l’iPhone. J’attendais ce film avec impatience, car j’avais envie de voir comment Aaron Sorkin, qui a brillé avec son portrait du créateur de Facebook il y a quelques années de ça (The Social Network), allait mettre en scène l’un des derniers visionnaires du monde de l’informatique. Composé comme une présentation de Steve Jobs, en trois actes, le film se concentre sur trois parties importantes de la vie du PDG : la présentation ambitieuse du Mac en 1984, celle du Cube de NeXT en 1988 et puis le retour du prodige à la maison avec la présentation du premier iMac en 1998. Le style Sorkin fait encore une fois mouche. Les personnages deviennent des mitrailleuses à dialogues qui s’enchaînent encore et encore, délivrant ainsi un récit jouissif du début à la fin du film. Car ce que Steve Jobs cherche à faire c’est à vendre l’homme avant la machine. On ne se concentre donc jamais sur les présentations ou vraiment sur les produits créés.

Dans les coulisses, quelques instants avant le lancement de trois produits emblématiques ayant ponctué la carrière de Steve Jobs, du Macintosh en 1984 à l’iMac en 1998, le film nous entraîne dans les rouages de la révolution numérique pour dresser un portrait intime de l’homme de génie qui y a tenu une place centrale.

D’ailleurs, Steve Jobs traite les créations comme des oeuvres d’art pendant que les autres personnages cherchent à rappeler au créateur qu’un ordinateur n’est pas une oeuvre, quelque chose que l’on ne peut pas modifier, etc. mais une machine. Steve Jobs l’homme n’a toujours fasciné. Cet homme est un génie. Il n’a rien dessiné, créé, mais il avait une vision des choses qui était très réaliste. Le film rappelle pourquoi Apple a été un succès grâce à lui et comment la société a toujours eu besoin de sa vision des choses. Car Steve Jobs pensait autrement. Il a vu par exemple que le Newton était une erreur, simplement à cause du stylet (et devinez ce que Apple a sorti avec son dernier iPad Pro ? Un stylet… ce que Steve Jobs s’est toujours refuser de faire). Les clins d’oeil aux futures inventions (l’iPad, l’iPod ou même l’Apple Watch) chapôtées par Steve Jobs sont assez bien insérés et Aaron Sorkin démontre encore une fois qu’il est un homme parfait pour les biopics. Pour en revenir au film, son inventivité c’est d’avoir su parler de l’homme dans les coulisses d’Apple. Il choisit donc les coulisses de ses présentations afin de régler les problèmes de l’existence de l’homme : sa relation conflictuelle avec son ex, avec sa fille Lisa, avec ses employés (et ses anciens employés), etc. Aaron Sorkin ne veut pas montrer Steve Jobs comme un gentil homme comme l’image que l’on peut avoir.

Non, Steve Jobs n’était pas facile à vivre et c’est là toute l’ingéniosité du script. Michael Fassbender (Shame) de son côté prouve encore une fois qu’il est un acteur brillant. La prestation qu’il délivre ne cherche pas à mimer Steve Jobs, mais uniquement à tenter de nous faire ressentir ce qui s’est passé dans la vie de cet homme à ces différents moments. Danny Boyle de son côté est peut-être bien le seul élément discutable du film, là où David Fincher et sa mise en scène auraient peut-être été beaucoup plus judicieuse (mais David Fincher a abandonné le projet à cause des producteurs… on connaît l’histoire avec Sony depuis la fuite des mails il y a deux ans). Quoi qu’il en soit, Steve Jobs ringardise le précédent biopic réalisé de Steve Jobs (Jobs avec Ashton Kutcher) en revenant à ce que l’homme a toujours été et pas à ce qu’il a toujours montré sur scène. Car après tout, on sait que c’était un roi des présentations, mais comment tout ce show était fait, quels détails étaient plus importants que les autres ? Tout cela fait le génie d’un tel film. En épousant les coulisses, Steve Jobs est un peu comme une pièce de théâtre en trois actes, qui serait jouée derrière la scène pendant que l’on attend le show prévu.

Note : 10/10. En bref, un biopic qui correspond à tout ce que j’attendais de l’histoire de Steve Jobs.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog