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HAMMAMET (Tunisie)

Publié le 05 février 2016 par Aelezig

Hammamet est située sur la côte, à une soixantaine de kilomètres au sud de Tunis. Elle compte environ 63.000 habitants pour l'agglomération. Elle est souvent présentée comme une station balnéaire, l'une des principales du pays. Le développement récent de la marina de Yasmine Hammamet renforce l'importance de l'industrie touristique dans l'économie locale. Réputée depuis la deuxième moitié du XXe siècle, la ville offre en effet aux touristes de longues plages.

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Le relief local comprend deux petites plaines côtières d'une faible altitude. Elles se terminent sur la mer par des plages sablonneuses longeant le littoral sur une vingtaine de kilomètres. Au nord-ouest, dans l'arrière-pays, se dressent une série de collines dominant la ville et dont le point culminant ne dépasse guère 250 mètres.

Le noyau d'Hammamet est constitué par sa médina mesurant environ 200 mètres sur 200 mètres. À l'ouest se trouve la kasbah et, au nord, la place des Martyrs où se trouve un monument ressemblant à la tour Eiffel et qui rappelle les martyrs de la guerre d'indépendance ; cette dernière forme le centre du Hammamet moderne. De là partent les deux principaux axes de la ville : l'avenue Habib-Bourguiba et l'avenue de la République. Le centre moderne d'Hammamet, regroupant restaurants et services, se trouve aux environs de ces deux axes.

À l'époque punique, la région ne tarde pas à devenir l'une des parties les plus fertiles du domaine agricole carthaginois. Avec la domination romaine apparaît une agglomération urbaine : Pupput. Sous les Romains, elle connaît un développement remarquable et accède au rang de colonie honoraire (Colonia Aurelia Commoda) sous le règne de l'empereur Commode entre 185 et 192.

Elle se trouve au carrefour de deux axes routiers : l'un relie la côte orientale à la plaine céréalière de Thuburbo Majus et l'autre part de Carthage et longe le littoral jusqu'à Leptis Magna (actuelle Libye). Dès lors, la cité se pare des monuments caractéristiques de la cité romaine. Mais la plus grande partie du site antique gît désormais sous les fondations des grands hôtels qui envahissent la côte. Les rares vestiges archéologiques sauvegardés par l'Institut national du patrimoine ne peuvent en aucun cas donner une idée, même très approximative, de la topographie générale du site...

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Parmi ces vestiges figurent des adductions d'eau, des réservoirs, des demeures et autres édifices pavés en général de mosaïques mais surtout des thermes romains. Ces derniers justifient le nom actuel de la ville — devenu sous les arabes hammamet qui est le pluriel de hammam — qui correspond à l'utilisation que les Romains en avaient fait depuis l'Antiquité et que poursuivent après eux les habitants successifs. Ils attestent du degré de civilisation que cette cité atteint à son époque. La découverte récente, sur le site de Pupput, de la plus grande nécropole romaine d'Afrique pallie la rareté des textes et éclaire d'un jour nouveau le passé de la cité.

En 678, avec la conquête arabe du cap Bon, Pupput est passée sous silence par les sources arabes : la cité désaffectée tombe en ruines car les Arabes lui préfèrent le site de l'actuelle médina sur un petit cap au nord.

Un fort, dont la construction remonterait aux années 893-914 a pour rôle de défendre le littoral des razzias. Il est probable qu'Hammamet a servi d'avant-poste littoral jusqu'en 1186-1187, date à laquelle la ville est détruite impitoyablement par les Banu Ghaniya venus des îles Baléares.

Une agglomération urbaine se développe autour de ce fort, avec la fondation d'une partie de la mosquée au XIIe siècle, à une époque critique de l'histoire de l'Ifriqiya, marquée par invasion normande, l'invasion hilalienne et l'effondrement de l'État ziride. À partir du XIIIe sicèle, il ne s'agit plus d'un fort mais d'une ville. Un voyageur marocain parle, en 1289, de la petite ville d'Hammamet et de ses remparts blanchis à la chaux. Sous les Hafsides, en effet, on s'empresse de construire des remparts, qui auraient été achevés vers le milieu du XIIIe siècle, pour renforcer l'armature défensive du littoral. On ordonne par ailleurs d'achever la construction de la Grande Mosquée d'Hammamet. Les deux monuments, comme tant d'autres, sont construits en matériaux prélevés sur les sites antiques romains des environs. La ville prend alors une certaine importance et devient le lieu de résidence du cadi.

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Vestiges romains

En outre, il semble que la ville connaisse, par moments, une relative prospérité économique qui explique en partie les incursions et les assauts acharnés dont elle fait l'objet tout au long du XIVe siècle de la part des pirates pisans et catalans, malgré la consolidation des remparts et l'édification de la kasbah.

Au XVIe siècle, son déclin s'accentue. Les habitants sont pauvres, pêcheurs, bateliers, charbonniers et blanchisseurs de toiles. Proie tentante, elle souffre désormais des rivalités de deux nouveaux maîtres de la Méditerranée : les Ottomans et les Espagnols. Ces derniers finissent par s'imposer.  

À la suite de la conquête de 1574, la ville est colonisée par des Ottomans. Les janissaires s'installent dans la kasbah et le nombre d'Ottomans s'accroît régulièrement. Mais ils s'intègrent assez vite à la population locale.

Hammamet souffre de la concurrence entre les États chrétiens et les régions dites "barbaresques" : elle fait l'objet de deux razzias célèbres opérées par la flotte de l'ordre des chevaliers de Malte (en 1602 et 1605). La première expédition est un succès pour les chevaliers mais la population prend sa revanche lors de la deuxième expédition qui est un échec retentissant pour l'Ordre de Malte. Depuis, le nom d'Hammamet, défiguré dans les langues latines en Maometta, Mahomette et même Emmamette, devient célèbre en Europe occidentale.

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Avec l'afflux de réfugiés andalous chassés d'Espagne au début du XVIIe, l'agriculture maraîchère et l'arboriculture connaissent une relance remarquable. Sous Hammouda Pacha, l'artisanat textile connaît un essor remarquable. Mais le XIXe siècle est une période de difficultés au cours de laquelle la population devient de plus en plus victime de la ponction fiscale des beys et de la pression européenne.

En 1881, la ville est conquise sans grande résistance par la Compagnie franche de Tunisie placée sous les ordres du commandant Désiré Bordier. Venu conquérir Hammamet, Bordier est conquis à son tour par la magie des lieux et y fixe sa résidence et sa dernière demeure. Désormais, la ville se modernise : la médina avec ses différents pôles et structures se marginalise progressivement au profit d'un nouveau noyau urbain extra muros moderne et fonctionnel. Avec le protectorat français, la ville inaugure plusieurs commodités urbaines : chemin de fer, électricité, téléphone... Célèbre pour ses citrons, Hammamet demeure jusqu'en 1930, avec Nabeul, la première zone agrumicole du pays, grâce aux techniques modernes amenées par les Français.

De nombreux écrivains-voyageurs en quête d'exotisme et de pittoresque décrivent et chantent la beauté d'Hammamet par l'image et le texte, contribuant ainsi à la renommée de la ville. Dès lors, Hammamet devient une station de villégiature hivernale fort prisée et déjà assez fréquentée au début du XXe siècle. 

Avant la Première Guerre mondiale, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant et Oscar Wilde sont également séduits par la ville. À la suite du krach de Wall Street en 1929, un milliardaire roumain, Georges Sebastian, découvre Hammamet et s'y fait construire une villa de rêve. Il y invite ses amis. Séduits par le charme de l'endroit, certains acquièrent de petites maisons dans la médina. Hammamet attire alors d'autres célébrités tels Jean Cocteau, Wallis Simpson et le duc de Windsor...

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La Seconde Guerre mondiale met à dure épreuve la population hammamétoise. Le palais de Sebastian est réquisitionné en 1943 par le maréchal Rommel qui y installe son quartier général. 

Après la guerre, Hammamet redevient un havre de paix et devient une véritable ville cosmopolite préparant les conditions du développement touristique après l'indépendance (1956). Quant à Sebastian, ne souhaitant pas revenir dans sa maison, il la vend à l'État tunisien en 1962. Celui-ci la transforme en centre culturel, dont le théâtre en plein air, ajouté à l'intérieur des jardins de la villa en 1964, accueille chaque été le Festival international d'Hammamet, le second de Tunisie après celui de Carthage.

Visité en 1999.

D'après Wikipédia


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