Cécile Lefevre, 1ère présidente de la cour d'appel de Mons a demandé à ce que 11 toiles de nus qui devaient être exposées dans la salle des pas perdus soient retirées. Raison : respect des personnes qui se rendent aux audiences - respect des bonnes mœurs.
Les artistes Mylène Dorissen et John Rothschild ont témoigné au journal La Province ce mercredi 3 février 2016.
Ce mardi, on nous a en effet demandé de remplacer certaines œuvres. Deux de mes neuf toiles ont été censurées, je dois les décrocher. John Rothschild en avait neuf également. Mais en ce qui le concerne, il a été prié de tout retirer ! (Mylène Dorissen)
J'ai toujours veillé à éviter toute vulgarité dans mes dessins, sans provoquer une telle réaction. Je suppose qu'il faut désormais considérer le corps féminin comme obscène. Enfin, dans certains milieux ! (John Rothschild)
Ce qui me frappe dans cette affaire n'est pas tellement une problématique de liberté d'expression comme j'ai pu le lire sur les réseaux sociaux mais un problème d'organisation : lorsque vous mettez de l'art en confrontation direct et obligatoire avec des individus (différence avec l'acte d'aller dans un musée), il faut bien évidemment veiller à ne pas froisser les sensibilités de chacun. Le nu n'était peut-être pas la meilleure thématique pour la salle des pas perdus de la cour d'appel de Mons.
Toute cette affaire me fait penser à la visite du président iranien, Hassan Rohani, à Rome le 26 janvier 2016. Plusieurs statues antiques avaient été dissimulées au musée du Capitole. Les autorités ont invoqués une forme de respect envers la culture et la sensibilité iranienne. Certains observateurs y ont vu de la "sottomissione", du nom du livre de Michel Houellebecq. Tout est une question de point de vue...
: #Rohani a Roma, coperte alcune statue di nudi ai #musei #capitolini https://t.co/puZB814hPa pic.twitter.com/NQBcIEjY6d
- Agenzia ANSA (@Agenzia_Ansa) January 27, 2016