Vendanges infernales

Publié le 17 septembre 2014 par Chevalierbrigand

Le sécateur à la main, dans le feuillage froid du matin, les premières grappes de la journée chutent et s'entassent dans le sceau, au pied des ceps.

De sombres nuages survolent déjà le pays, laissant place entre deux éclaircies, à ces rayons de soleil qui chauffent le bon imperméable du vendangeur, vert foncé, bien rigide, celui qui transforme quiconque le porte, en petit robot. Et tel un robot, le regard dans la souche, vous pouvez lire le ciel qui vous surplombe juste à l'intensité de la lumière environnante.

Une certitude parcourt alors chaque cerveau dans la vigne : On ne finira pas la journée ... On ne l'a pas commencée mais c'est sûr, on ne la finira pas. Ça peut durer une heure ou plus.

Puis la cloche sonne ! Ou plus simplement le roulement du tonnerre accompagné d'un zèbre de feu ! Suivent les grosses gouttes de pluie. C'est la fin, une fuite sans panique, juste une fin de journée de vendanges infernales qui n'a pas débutée.

Tout le monde à quitté le vignoble et des trombes d'eau s'abattent sur les bords du Rhône.