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Fraudeurs

Publié le 08 février 2016 par Malesherbes

Bien sûr, il existe des personnes qui fraudent à l’assurance chômage. On en côtoie parfois, mais on trouve aussi d’autres malhonnêtes, mais eux bien pourvus,  parmi ceux dont le seul but dans l’existence est d’avoir toujours plus d’argent. On serait bien inspiré en s’abstenant de parier sur laquelle de ces deux populations est la plus nombreuse. Quand à tous ceux qui travaillent au noir, s’est-on jamais inquiété du niveau économique de leurs donneurs d’ordre ?  

C’est une honte de prétendre que ceux qui ne trouvent pas de travail n’en cherchent pas. Pour oser le dire, il faut, comme sans doute l’immense majorité de tous ceux qui nous gouvernent, n’avoir jamais cherché un poste dans le privé. Lorsque, il y a plus de vingt années, la multinationale qui m’employait a commencé à inciter ses vieux serviteurs  à la quitter, j’ai compris, après avoir envoyé des dizaines de curriculum vitae sans recevoir la moindre réponse, que mes cinquante ans passés constituaient un obstacle infranchissable pour toute candidature. Pour une raison inverse, ma fille, titulaire d’une licence d’informatique et avec en main le diplôme d’une école de commerce, dut errer des mois avant de dénicher un job. Pourquoi ? Parce que les entreprises d’aujourd’hui sont prêtes à embaucher des jeunes, à condition qu’ils aient de l’expérience ! Autrefois, elles comprenaient qu’il leur revenait de former leurs débutants à leur métier et de leur permettre de se constituer l’expérience qui leur fait tant défaut. Désormais, elles rejettent cette obligation.

Autre phénomène qui augmente les difficultés des jeunes pour trouver un emploi. Il ne se passe de semaines sans que l’on n’annonce quelques dizaines, quelques centaines, voire quelques milliers de suppressions d’emplois. Et  l’on ajoute triomphalement : « mais tout cela se fera sans licenciements secs ». Certes, pour les salariés ainsi éliminés, c’est un moindre mal. Mais, tout d’abord, outre le fait qu’elle entraîne une chute de ses revenus, l’éjection d’un salarié expérimenté, âgé, bien que trop jeune pour exercer la magistrature suprême, ce départ perturbe profondément tous ceux pour qui le travail est aussi un moyen de se réaliser ou au moins de se sentir partie de la communauté active. Quand donc les médias cesseront ils de clamer : « mille suppressions d’emplois, mais sans licenciement » ? Supprimer mille emplois peut condamner toujours plus de jeunes au chômage ou maintenir d’autres au chômage.

Je reviendrai bientôt commenter un autre paradoxe du patronat : « il faut pouvoir licencier pour pouvoir embaucher. » 


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