Vietnam, 1967 ©Gilles Caron/Fondation Gilles Caron/ Gamma-Rapho
Se rappeler de l’Histoire pour éviter qu’elle ne se répète. Les clichés de Gilles Caron saisissent. Chaque image en appelle d’autres, des scènes de films, de news, de reportages, des instantanés qui se sont inscrits dans les mémoires collectives, en couches successives de ce qu’on pensait ne jamais pouvoir oublier.Et pourtant. Enfouis les souvenirs médiatiques refont surface et nous mettent face à nos oublis, involontaires peut-être. Des promesses de révoltes qu’on s’était faites, aussi vite oubliées, triste immobilisme contemporain.
Photographe français parmi les plus réputés de l’agence Gamma, Gilles Caron (1939-1970) a couvert la plupart des événements géopolitiques de son époque – Biafra, Israël, Prague, Irlande du Nord, Vietnam – ainsi que le milieu du cinéma duquel il se sentait très proche.
Mort à 30 ans au Cambodge sur une route contrôlée par les Khmers rouges, il n’a eu de cesse – tout au long de sa trop courte carrière – de montrer la quête de sens et la valeur de témoignage qui se trouvent au coeur du photojournalisme.
Du 10 février au 5 mars 2016 chez Blondeau & Cie à Genève, l’exposition Couleurs présente une partie du travail de Gilles Caron. Entièrement organisé par la Fondation Bru dans le cadre de son soutien à la Fondation Gilles Caron, cet accrochage rassemble des tirages quasi inédits du phototeporter puisque découverts très récemment. Ces photographies ont été réalisées en cibachrome, un procédé suisse de tirage direct sur papier d’après diapositive couleur, commercialisé depuis 1963 et voué à disparaître, le papier n’étant plus fabriqué. Patrimoine de la Fondation Gilles Caron, les photos de l’exposition ne sont pas à vendre.
– Catherine Cochard
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